Je suis dans mon lit. Je tourne et me retourne sans arrêt depuis 30 bonnes minutes maintenant.
Pourtant je suis épuisé, je devrais dormir, mon corps est épuisé, mais mon cerveau refuse de s'éteindre.
La soirée que je viens de passer repasse en boucle dans ma tête.La course, ma victoire, ma première médaille d'or olympique.
Le moment du podium, où la Marseillaise a retentit, et que j'ai partagé ce moment avec tout le public dans les gradins.Mais mon cerveau me ramène de suite à la fin de cette soirée, où j'ai entendu Charlotte, derrière le stade, avec ces gars.
Je n'ai même pas réfléchi un instant avant d'y aller, c'est comme j'avais agi avant même de réfléchir.Quand j'y repense je suis plutôt gêné. La façon dont je me suis collé à elle, et en plus l'avoir appelé ma copine.
C'est la seule idée qui me soit venue dans le feu de l'action, mais peut être pas la plus brillante.Je n'arrête pas de penser à ce qu'elle doit ressentir.
Une fois arrivés à l'hôtel, je l'ai ramené directement dans la chambre de son frère, qui s'en voulait terriblement, et qui m'a remercié mille fois.Je suppose qu'il a dû la réconforter et qu'elle a dû partir se coucher, mais cette histoire tourne toujours dans ma tête.
J'ai l'impression que j'aurais pu en faire plus, la rassurer, la consoler ?
À la place on ne s'est pas adressé un mot de tout le trajet jusqu'à notre retour.Je devrais m'en foutre, mais mon cerveau en a décidé autrement. Et je commence à comprendre que quand il s'agit de cette fille, ça ne sert à rien de lutter contre mes pensées, elles sont plus fortes.
Je décide me lever de mon lit. Il faut que j'aille faire un tour, me dégourdir un peu les jambes, peut être que ça me fatiguera et que j'arriverais mieux à dormir.J'enfile un short et un t-shirt, des baskets, et je prends mon téléphone et la carte de ma chambre avant de sortir dans le couloir.
Il est 1h du matin, je ne m'attends pas à croiser grand monde dans l'hôtel.
Je décide de descendre dans le hall, il y a un endroit cosy avec plein de canapés et des fauteuils.J'ai vu juste puisque la réception est quasi vide, à part 2 employés à l'accueil qui ont l'air de lutter contre le sommeil.
Je me balade entre les fauteuils et les canapés, et j'essaie de m'éloigner le plus possible de l'entrée pour pouvoir être tranquille.Mais visiblement je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée ce soir.
Dans un coin isolé, j'aperçois ces fameux cheveux châtains ondulés. Elle est assise sur un canapé avec son ordinateur sur les genoux.
Mais apparemment je ne suis pas vraiment discret puisque qu'elle relève directement la tête dans ma direction.Nos regards se croisent, et je m'arrête de marcher.
J'hésite à faire demi tour, j'ai peur d'avoir créé un malaise, je crois que je ne saurais même pas quoi lui dire.
Mais ça serait impoli de tourner les talons et de lui tourner le dos alors qu'elle est juste en face de moi.Elle me lance un sourire timide qui m'encourage à aller m'asseoir juste en face d'elle.
Je prends place sur un fauteuil, et je me racle la gorge.-Charlotte, c'est ça ? T'as du mal à dormir ?
C'est très culotté de ma part de faire semblant de ne pas être sûr de connaître son prénom, alors que je ne l'ai pas oublié depuis que je l'ai appris.
Mais il fallait que j'engage la conversation.-Ouais, j'arrivais pas à dormir donc je suis venue un peu bosser ici.
-Tu vas mieux depuis... ?
Je ne trouve pas vraiment le mot adéquat pour qualifier l'incident de tout à l'heure, mais elle comprend où je veux en venir.
-Oui oui, ça m'a secoué un peu je pense que c'est pour ça que j'arrive pas à dormir, mais ça va. D'ailleurs je me suis rendue compte que je t'avais même pas remercié, donc je le fais maintenant, merci beaucoup.
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𝐭𝐢𝐭𝐚𝐧 - 𝐥𝐞𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐚𝐧𝐝
RomanceQuand Charlotte Manaudou, à peine 20 ans, débarque aux Jeux Olympiques de Paris pour un stage chez France Télévision, elle est uniquement concentrée sur cette opportunité professionnelle, et sur le fait de supporter son grand frère Florent pour ces...