Wasya
Au volant de la jeep noir, je marmonne l'air qui filait dans la voiture au volume le plus bas possible. Dans mon rétroviseur, je regarde que la princesse, et elle n'a pas bougé d'un millimètre, les yeux sur son téléphone. Mes yeux fixent à nouveau la route non sans des regards réguliers à droite et à gauche, les deux grands drapeaux devant la voiture n'aident pas beaucoup. Cela pouvait sauver notre vie à tous les deux mais ça pouvait aussi la détruire, il suffisait qu'une balle soit tirée et nous serions condamnés, il fallait dire que ça avait le don de me stresser.
Mais je n'en dirais pas un mot à la princesse, pour l'instant aucun danger ne planait sur elle, tentais-je de me rassurer, je me devais de garder ma place à côté d'elle, je ne devais pas oublier que j'étais qu'un simple garde, je me devais de rester à ma place.
Et justement, je me gare à une place réservée alors que le magasin est presque vide, surveillé de partout, je sors de la voiture accourant pour lui ouvrir la portière. Je baissai ma main dans sa direction qu'elle saisit volontiers, elle savait rester à sa place, cependant je fus surpris lorsqu'elle s'accrocha fermement à mon bras, ses deux mains l'entourant m'empêchant de me détacher d'elle. Je ne dis rien et avance vers l'entrée la plus proche, comme si tout n'était qu'automatisme la porte s'ouvrit directement quand nous arrivions près d'elle, directement, nous regardions les magasins à proximité.
Elle flashe sur l'entrée de l'un d'eux, le magasin étant très petit je m'arrête à l'entrée, elle se tourne vers moi surprise.
– Je surveille le périmètre Miss, vous pouvez aller vous promener comme bon vous semble.
– Wasya, venez avec moi, comme ça, vous m'aiderez à choisir mes vêtements !
Et soudainement, elle me tire le bras dans sa direction, avant de se saisir de tous les vêtements qui l'intéressaient, je jette un œil en arrière fixant un homme chargé de la sécurité non loin, il paraît comprendre le message alors, je me tourne vers Miss.
– Plus foncé ou échancré... ? Marmonna-t-elle.
– Quelle est la différence ?-
– Les deux ! Fit-elle soudainement en prenant les deux robes identiques dans ses bras.
Elle ne s'arrête jamais, j'ai l'impression que dans mes bras et dans ses bras il y a tout le magasin, et quand enfin, on se dirige vers les cabines je fus surpris que la vendeuse ne nous engueule pas des trois articles maximum, la princesse, elle ne semble pas la moins du monde perturbé. S'ensuivent des essayages houleux, où elle ouvre le rideau, me montre les nombreuses robes et autre ensemble qu'elle a déniché, je ne me tâche pas à être franc et elle rit à pleine gorge.
On passe de robe qu'elle porte en partition publique, par des robes fleuries et champêtre qu'elle adore porter au palais, a des robes bien plus privées qui ne serait pas acceptable pour une princesse tant elles sont dénudées. Pourtant, quand elle tourne devant moi, je ne la regarde pas une seule seconde.
– Tu penses qu'une personne me trouverait désirable ? Dit-elle les joues rouges.
– Bien sûr, dis-je sans chercher plus loin, cette robe est magnifique et elle plaira à une personne que tu intéresses.
– C'est notre secret hein, fit-elle honteuse en baissant les yeux vers le miroir.
– Je ne vois pas à quel moment on m'a engagé comme espion.
Elle émet un petit rire franc, avant de refermer encore une fois le rideau, prête à défiler avec encore des tas de vêtements, plus le temps passait plus, je riais avec elle, comme si je n'étais pas en service. On finit d'ailleurs par changer de magasin, plusieurs fois, je riais à gorge déployée, non sans inspecter plusieurs fois les hommes autour de nous.
– Je suis fatiguée, fit-elle après un énième magasin.
– Que dis-tu de manger quelque chose ? C'est moi qui paye !
– Oh Wasya non, laisse-moi payer, fit-elle en se précipitant pour chercher quelque chose à manger.
– Avec tout ce que tu as dépensé ? Dis-je en me précipitant à sa suite.
– Tout ça ce n'est rien pour moi.
C'est vrai, ce n'est rien pour elle, mais je m'en fichais à l'instant présent, je ne voyais pas Miss Lizzi comme ma supérieure, alors qu'elle marchait précisément, je m'arrête regardant un homme au loin qui se met à la suivre, moi, je me retourne vers le petit magasin qu'elle n'avait pas vu. Ne sachant pas trop ce qu'elle veut, je nous prends deux glaces fraise vanille et deux crêpes avant de la retrouver plus loin dans le centre, me cherchant du regard, elle râle en me voyant.
Je marche vers elle sans m'en soucier, elle râle encore un moment avant de se saisir de la glace et de la crêpe que je lui tendais, un sourire aux lèvres. Finalement fatigué elle me demanda de rentrer, on se dirigea vers la voiture, ou les sacs avaient été rangés soigneusement par les hommes, qui avaient dû les pauvres se casser la tête à tout casser. Finalement au retour, je mis la musique un peu plus fort et on chantait comme des casseroles.
– I never forget youuu~ !
On était mort de rire, mais on n'arrêtait pas de chanter, un frisson me traversait quand je me rappelle comment j'avais découvert cette musique, un frisson que je retenais violemment, alors que les souvenirs de ma deuxième et troisième année tournaient en boucle.
Tournant tout autant que cette musique, qui passait tous les jours, je n'ai jamais su pourquoi, et je m'en fichais, probablement un couple de première année, mais je ne comprenais jamais pourquoi cette musique résonnait tant en moi. La musique change, on continue à chanter à tue-tête heureux, ignorant le sentiment qui me prenait en me rappelant cette période de ma vie, enfin, on se gara au palais, Eleanor et l'autre con était là.
Il ouvre la portière à la princesse et moi, je rejoins Eleanor qui s'active sur les sacs, ignorant le regard d'Eiran quand je passe. Pourtant j'étais furieux, parce que quand je relève la tête, je vois Miss Lizzie, oui, je la vois, lui chuchoter quelque chose qui le met légèrement mal à l'aise, ça me rend terriblement furieux...
Qu'il fricote avec la princesse.
Furieusement, je saisis les sacs dans un grand bruit qui fait sursauter tout le monde y compris Eleanor, je les pose à terre alors que Eiran raccompagne la princesse à ses appartements. Eleanor me fixe furieuse quand je reviens après avoir rangé la voiture, je l'ignore, je me saisis de la moitié des sacs, et marche vers l'intérieur.
– Tu devrais arrêter ce que tu fais, fait la voix féminine derrière moi.
– Je ne fais rien.
– Et moi, je suis un prince peut-être ?
Oh, elle va la fermer celle-là ?! Merde elle m'énerve vraiment, et puis ça ne la regarde vraiment pas, si elle est si douée et qu'elle connait si bien la princesse que ça, elle aurait dû remarquer que les deux fricotent ensemble, mais elle ne dit rien et préfère m'engueuler.
Je ne sais même pas pourquoi, mais cet homme m'énerve réellement, j'aurai dû avoir la première place, lui il ne sait que fricoter avec la princesse, il n'est pas digne d'être garde à la cour, et ça, ça m'énerve vraiment, car c'est ma place qu'il prend, bon sang, j'aurais dû être le seul et l'unique, et ça m'énerve de savoir que je ne le serais jamais, puisqu'il est aussi doué que moi, si ce n'est plus. Et ça, ça me fout le cafard bon sang, je devrais être le seul et l'unique, mais mon père a raison.
Je ne suis qu'un bon à rien.
Le ding de l'ascenseur retentit, on marche jusqu'aux appartements royaux, je pose les sacs à l'entrée, découvrant pour la première fois cette grande chambre, Eiran s'approche de moi pour m'aider alors que je reprenais les sacs pour me diriger vers le dressing, mais son visage gêner eu le don de m'énerver et je le bouscule violemment avant de rejoindre Eleanor dans le dressing, qui rangeait déjà sans réfléchir, preuve qu'elle connaissait parfaitement les lieux, choses normales après trois ans, je m'affaire hésitant sur les emplacements, mais je me presse quand même. Ignorant les deux qui se trouvent derrière la porte et les voix qui s'entend d'ici dont on ne pouvait pas discerner les mots, malgré le ton inquiet, surement à la peur d'être surpris.
Tout ça, ça me mettait en rogne si je ne l'étais pas déjà.
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Première place
RomanceAinsi commence l'histoire de Wasya et Eiran... Lors de son jour d'intégration, Wasya va faire une rencontre dès plus inattendue et déplaisante sur son nouveau lieu de travail. Étonnement cette année la garde royale anglaise, a décidé de laisser deux...