le choc est direct. « Partir à Marseille ? » que j'ai lâché avec la voix qui tremblait.Elle a hoché la tête.
Ma tante : Ouais. Tes grands parents veulent que tu sois avec eux là-bas, tu pourra repartir à zéro .J'avais envie de dire non, de dire que je voulais rester ici, mais je savais bien qu'au fond elle avait raison. Rester tout cette maison ou tout me rappeler mes parents, c'était impossible. Et, Zyed , lui il s'était déjà barré dans sa tête prêt à aller squatter chez un pote. Moi j'avais pas d'autre choix que de suivre.
Ce soir la j'ai compris que plus rien ne serait pareil..
Les jours suivants, ma tante m'a aidée à faire mes valises. Chaque trucs que je mettais dans mes sacs, c'était comme si je rangeais ma vie en morceaux.
Le jour du départ, on est partis pour la gare. Ma tante m'a fait un dernier câlin. « Ça va aller » qu'elle m'a dit, mais je voyais bien dans ses yeux qu'elle étais inquiète.
Je suis montée dans le train, le cœur en vrac, assise près de la fenêtre, je voyais le paysage défiler, m'éloignant de tout ce que je connaissais. Je savais que ce train m'emmenait vers un truc nouveau, chez mes grands-parents. Une vie que j'avais pas choisie, mais que j'allais devoir affronter que je le veuille ou non.
Je suis arrivé à Marseille par un matin ou le soleil brillait de ouf ,Le ciel étais clair, mais la réalité de la cité ou mes grands-parents vivaient était loin d'être aussi lumineuse
Mes grand parents vivaient dans un quartier populaire du nord de la ville, la cité, c'est un vrai bloc béton, défoncé de partout. Les immeubles, c'est des trucs vieux et moisis, avec des murs pleins de graffitis et tags chelous. Les fenêtres sont cassées ou carrément condamnés. Ça sent la galère à plein nez.
Partout où je regarde, y a des déchets qui traînent, des papiers, des bouteilles, des trucs que personne prend la peine de ramasser. L'air est lourd, ça pue la poubelle et la fumée. Y a des groupes de mecs qui traînent dehors, parlent fort, rigolent, mais avec un truc dans le regard qui te fait comprendre que c'est pas juste pour rigoler.
Ici le trafics, c'est comme le pain et le beurre. Ça parlent de truc louches, ça fait des deals en bas des tours. T'entends des histoires de bastons, des mecs qui se font allumer, des règlements de compte. La cité, c'est la loi du plus fort, et si t'es pas dans le game t'es personne.
J'ai vite capté ici que la vie c'est pas pour les faibles. Les décès, les embrouilles c'est devenu normal pour les gens du quartier.
Quand je suis arrivé devant leurs immeuble, mes grands-parents m'attendaient en bas du bat, ma grand mère m'a directement prise dans ses bras
- « ma petite tu es si grand maintenant » a t'elle murmuré en me serrant fort. Mon grand père , un homme au visage marqué par les années mais au cœur tendre, m'a salué juste avec la tête .Quand je suis montée chez eux, j'ai ressenti un petit soulagement. L'appart est petit ,simple, mais c'est clean. Y'a des photos de familles partout, et ça sent le plat mijoté, un truc que t'a presque oublié après ce que t'a vu dehors. Mais même la, la cité, elle te lâche pas. T'entends toujours les bruits, les cris, les sirènes.
Je suis sortie pour faire un tour et voir à quoi ça ressemble ici . Il faisait beau , mais ça changeait rien à la réalité. En bas de l'immeuble , un groupe de jeunes était posé contre un mur, les mains dans les poches , le regard dur. Ils te scannent direct, genre il veulent savoir qui tu es et qu'est-ce que tu viens faire ici.
Un des gars s'est approché de moi. Grand, avec un air de mec qui sait ce qu'il veut. Ses yeux me perçaient, comme si il essayait de lire en moi.
? : eh, t'es nouvelle c'est ça ?
qu'il balance direct
J'étais pas super alaise, mais je voulais pas montrer que ça me stressait ,
Moi: Ouais, et alors ?
que je lui répond en essayant de rester cool.Il a levé un sourcil, l'air amusé.
?: tranquille j'demandais juste. On voit pas souvent des nouvelles têtes dans le coin.
Je voulais juste passer, mais il s'est mis en travers de mon chemin. J'ai senti une boule dans mon ventre.
Moi:Je fait juste un tour, laisse moi passer, OK?
ma voix tremblait un peu , mais je voulais pas montrer que j'avais peur .
?:Fait ta vie , jte laisse tranquille »
qu'il dit en reculant un peu, mais il me lâche pas des yeux, comme si il essayer de capter qui je suis vraiment. Les autres gars du groupe nous regardait aussi , avec ce même air curieux.
Je me suis cassé vite fait, le cœur battant. Je savais que c'était pas bon signe, cette rencontre. La cité, avec tout ses histoires sombres, c'était pas le genre de place ou je voulais atterrir. Mais là, j'avais pas le choix. J'étais coincée, et je savais que ça allait être bien plus compliqué de ce que j'avais imaginé.
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Sous les Ombres du Soleil
RomanceAprès la mort de son père dans un accident, Zeyna, 17 ans, se retrouve seule et dévastée. Sa tante lui annonce qu'elle doit partir vivre chez ses grands-parents à Marseille, car rester seule à Paris est impossible. Malgré la douleur de quitter son a...