chapitre 4

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J'avais jamais vécu des trucs comme ça avant. Chez, nous c'était  carré, tout étais simple. Ici c'est l'opposé total: tout est chelou, caché. Les gens, ils ont des secrets, des vies bien sombres que je pige pas. Et moi, au milieu de tout ça, j'essaie de me faire toute petite dans un game où j'ai même pas les bases.

Je savais qu'il fallait que je garde mes distances, que je fasse gaffe, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. À chaque sortie, je sentais les regards, les murmures, comme si tout le quartier savait que j'étais nouvelle, celle qui comprenait rien à rien. Et ce mec, celui qui me trottait dans la tête, il faisait partie du lot. Lui, il doit connaître toutes les combines du coin, il sait exactement ce qui se trame. Ça me rendait encore plus nerveuse, parce que je savais qu'on finirait par se croiser à nouveau.

Les jours passaient, et même si je voulais rester discrète, j'avais l'impression que je m'enfonçais de plus en plus dans ce bordel. Impossible d'ignorer ce qui se passait autour de moi, pas quand chaque coin de rue, chaque regard, me rappelait que je devais me méfier. Mais comment tu veux faire gaffe quand t'as aucune idée de ce qui t'attend.

Je pouvais pas en parler à mes grands-parents. Eux ils sont trop à l'Ouest, trop loin de ça pour piger ce que je vis. Du coup je gardais tout pour moi, je me disait que j'allais m'en sortir, que j'allais pas me laisser bouffer par ce quartier, par ces gens. Mais au fond, je sentais l'angoisse monter. Parce que même si je voulais pas l'avouer, j'avais la trouille de finir comme ces gars que je voyais traîner en bas des tours, le regard vide, l'espoir envolé.

Un soir alors que je rentrais chez mes grands-parents après une journée de cours, je les ai vus, posés sur un banc en bas du bâtiment. J'ai fait comme d'hab, j'ai accéléré le pas pour les éviter. Mais cette fois, ça a pas marché. Le mec en question, Ayoub, je connaissais enfin son prénom car j'ai entendu ses potes l'appeler comme ça, il s'est levé et s'est dirigé droit vers moi. Mon cœur s'est mis à battre comme un fou, mais j'ai continué à avancer.

Ayoub: HÉ TOI
qu'il a lancé en m'attrapant le bras.

J'ai sursauté, mon cœur battait la chamade. J'ai essayé de tirer mon bras, mais sa poigne étais forte. Il me tenait fermement.

Moi: LACHE MOI FRÈRE,
j'ai répliqué, en essayant de cacher ma peur derrière un ton agressif.

Il m'a tirée vers lui, si près que je pouvais sentir son souffle sur mon visage. Ses yeux marrons clair étais durs, pleins de trucs que je comprenais pas. Mais y avais aussi une lueur, une espère de colère froide qui me filait la chair de poules.

Ayoub: tu crois tu peux nous éviter comme ça hein ?

Sa voix étais basse ,mais dangereuse.

Ayoub : ici t'es chez nous tu piges ? Si t'es là tu fais partie du décors. Alors fait gaffes à tes mouvements.

Il veut quoi lui, je savais pas quoi répondre. Je me sentais piégée. Le reste du groupe nous regardait certains avec des sourires moqueurs, et d'autres avec des regards dur. J'étais seule, face à eux , et je savais que j'avais aucune chance .

Moi: C'est quoi ton putain de problème ?

J'ai fini par lâcher , en essayant en essayant de garder un semblant de courage.

Il m'a relâché d'un coup, me faisant presque perdre l'équilibre .

Ayoub: Mon problème c'est toi

Il a reculé d'un pas , me regardant de haut en bas.

Ayoub : tu devrais vraiment faire attention, parce que t'as aucune idée de la ou t'a mis les pieds.

Sous les Ombres du SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant