Il a fini par se reculer , mais avant de partir , il m'a lâché une dernière phrase bien lourde
Ayoub: Fait gaffe à toi Zeyna. Le prochain faux pas , ça pourrait mal tourner.
Il s'est barré, me laissant là , en mode tremblante, la gorge serrée. Ce jour-là j'ai capté un truc : j'étais dans la merde jusqu'au cou. Et quoi que je fasse , Ayoub et sa clique allaient pas me lâcher.
Les jours qui suivirent furent une véritable épreuve. Chaque matin , je me levais avec la boule au ventre , redoutant ce que la journée allait m'apporter. Ce quartier, cette cité , ce n'étais pas un endroit pour une fille comme moi . Je le savais , et pourtant , je n'avais pas le choix .
Ayoub continuait de m'observer , de loin, mais toujours avec cette intensité qui me glaçait le sang. J'avais beau essayer de l'éviter , nos chemins se croisaient toujours , et chaque fois, c'était la même chose : un regard lourds , un silence qui en disait long.
Un soir , en rentrant des cours, j'ai voulu prendre un autre chemin , histoire de lui échapper. Mais à peine j'ai tourné dans une ruelle un peu déserte que je le vois là, posé contre un mur, comme s'il m'attendait.
Ayoub : oh tiens comme c'est bizzare, on se croise encore Zeyna.
qu'il balance en se redressant , un sourire au coin.
Ayoub : pourquoi tu m'évites ?
sa voix est calme, presque douce, mais je sens bien que c'est pas pour être sympa.
Moi: Tu crois t'es qui toi mdrr, je t'évite pas , j'ai juste autre chose à faire.
Il sourit encore, mais ses yeux restent froids, trop froids.
Ayoub : tu sais Zeyna, sale mongole tu crois ici tu peut te planquer éternellement ? Tout le monde se connaît , et tôt ou tard , tout se sait.
Ça résonne direct dans ma tête comme une menace, c'était quoi son délire ? Il savait déjà un truc sur moi ?
Je baisse les yeux , j'arrive plus à le regarder
moi: Laisse moi tranquille Ayoub, j'veux pas d'embrouilles.
Il s'approche encore, tellement près, que je sens son souffle sur mon visage.
Ayoub: c'est pas si simple Zeyna, t'es déjà dans le game que tu le veuilles ou non.
Je déglutis , le poids de ses mots me tombe dessus comme une tonnes de briques. J'étais dans la merde , et même si je voulais m'en sortir, j'savais que c'était trop tard. Ce quartier, ces gens , allaient me bouffer toute crue.
Il finit par se reculer, me laissant passer, mais avec un dernier regard qui me fait bien comprendre que c'est pas fini . Un mélange de défis , de possession , et un truc que je capte pas encore.
En rentrant chez mes grands-parents, je me sens vidée, comme si juste lui parler m'avait bouffé toute mon énergie . Mais au fond, c'est la peur qui prend le dessus. Une peur sourde, constante, qui me rappelle à chaque instant que je contrôle plus rien dans ma vie .
La nuit , j'essayais de dormir , mais c'était impossible . Les paroles d'Ayoub tournaient en boucle dans ma tête . Le lendemain quand je suis sorti pour aller à l'école, j'avais cette sensation désagréable que quelque chose allait mal se passer . Je savais que je devais rester sur mes gardes.
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Sous les Ombres du Soleil
RomanceAprès la mort de son père dans un accident, Zeyna, 17 ans, se retrouve seule et dévastée. Sa tante lui annonce qu'elle doit partir vivre chez ses grands-parents à Marseille, car rester seule à Paris est impossible. Malgré la douleur de quitter son a...