CHAPITRE 07

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NINA

Je grimace en enroulant les bandes de tissu autour de mes côtes, la pression me rappelant à quel point j'avais été malmenée lors de mes derniers combats. Je suis presque certaine d'avoir une ou deux côtes fêlées, la douleur se manifestant à chaque respiration, comme une piqûre lancinante qui ne me laisse aucun répit. Chaque mouvement est un défi, et je dois me concentrer pour ne pas laisser la douleur m'entraver.

Cela fait maintenant une semaine que je me rends chaque nuit dans cette arène clandestine, prête à affronter des adversaires de plus en plus redoutables. À chaque combat, je ressors victorieuse, mais le prix à payer est élevé. Malgré mes succès, je n'ai pas réussi à attirer l'attention des membres de la mafia. Personne n'est venu me voir pour me proposer de devenir l'un des "hommes" de leur organisation.

Je me demande si je dois revoir ma stratégie. Cela s'avérait être plus compliqué que prévu. Soudain un son strident m'extirpe de mes pensées. Je sursaute, réalisant que le portable sonnait. Je me lève rapidement et m'avance vers le lit, m'abaissant pour le saisir. J'arrache le scotch qui le maintenait caché.

Je me dirige vers la petite salle de bain, d'un geste rapide, j'ouvre le jet d'eau à fond, le bruit de l'eau qui s'écoule me servant de couverture pour la conversation à venir. Je me recule légèrement pour éviter les éclaboussures et je déverrouille le téléphone avant de décrocher.

— Agent 176645, me présentai-je, utilisant mon matricule, un code que seul le FBI et moi connaissons.

— Nous venons au rapport, répond une voix grave et autoritaire de l'autre côté du fil.

— RAS, dis-je, l'acronyme pour "Rien à signaler", ma voix est ferme.

— Très bien, nous te rappellerons prochainement, conclut-il, et je peux presque entendre le bruit de son stylo griffonnant sur un carnet avant qu'il ne raccroche.

Je ferme le téléphone avec un léger claquement, un soupir m'échappant alors que je le remets sous le lit, à l'endroit précis où je l'avais soigneusement dissimulé. Je jette un coup d'œil par la fenêtre, observant la nuit qui commence à s'installer progressivement. Il est temps pour moi de me rendre au bar, et j'espère y trouver une stratégie pour attirer mon objectif à moi sans éveiller le moindre soupçon.

Je me dirige vers la commode, fouillant rapidement pour dénicher des vêtements confortables mais discrets. Je choisis un jean noir qui épouse mes formes sans être trop serré, accompagné d'un tee-shirt blanc me permettant de me fondre dans la foule. Une fois prête, je me regarde dans le miroir, ajustant mes cheveux en une queue de cheval décontractée, avant de fermer la porte derrière moi.

L'air chaud de la nuit m'accueille alors que je me dirige vers Incognita Bar. Bien que la distance soit courte, une étrange sensation d'être observée me serre l'estomac, comme si des yeux invisibles suivaient chacun de mes pas. Je jette un coup d'œil furtif autour de moi, mais ne vois rien d'anormal.

Soudain, avant que je ne puisse réagir, un bras puissant m'entoure le ventre, serrant fermement mon corps et appuyant sur le bandage qui couvre mes côtes fêlées. Une douleur aiguë me traverse, et je me débats instinctivement, mes pieds cherchant à frapper l'agresseur. Je sens la panique monter en moi alors que je lutte pour me libérer de cette emprise.

Mais dans un mouvement rapide, une main se ferme sur mon nez, un tissu imprégné d'un produit anesthésiant recouvrant mes narines. Je comprends immédiatement ce qui se passe, mais il est déjà trop tard. Je tente de retenir ma respiration, mais l'odeur chimique m'envahit, et je sens mes poumons se remplir malgré moi.

L'air devient lourd, et mes yeux commencent à se fermer lentement. La dernière vision qui s'imprime dans ma mémoire est celle des néons rose fluo du bar, clignotant de manière hypnotique, comme un dernier appel à la vie avant que tout ne devienne flou. Mon corps se relâche, et je me sens sombrer dans l'inconscience, emportée par l'obscurité.

SECRETLY BOUNDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant