ACE
— Où en est la marchandise ? Ma voix, froide et autoritaire, résonne dans la pièce.
Assis derrière mon bureau en bois massif, je scrute les trois capos qui se tiennent devant moi. L'atmosphère est tendue, chaque seconde s'étirant comme un élastique prêt à céder. Leur visage est marqué par l'angoisse.
L'un d'eux, Alejandro, un homme à la carrure imposante, se frotte nerveusement la nuque. À ses côtés, un autre, plus jeune, Mateo, évite mon regard, ses yeux fuyant tout contact avec les miens. Ils craignaient ma réaction, et ils avaient raison.
Je me lève lentement, le bruit de mes chaussures en cuir résonnant sur le sol carrelé. Je m'avance, les dominants de ma stature, et je toise Alejandro du regard. Je m'arrête finalement devant Diego, le troisième homme, dont la tête est fixée sur le carrelage, comme s'il espérait disparaître dans le sol.
— Dis-moi, Diego, commençai-je calmement, ma voix mesurée, mais avant qu'il ne puisse répondre, je frappe le poing sur le bureau, le bruit résonnant comme un coup de feu, les faisant sursauter tous les trois. Où est la marchandise ?
Mateo, le plus jeune d'entre eux, ouvre la bouche, visiblement prêt à parler.
— On ne sait pas comment... mais la Sombra Roja ont tué nos hommes avant de prendre la marchandise, balbutie-t-il.
Je peux voir la panique dans ses yeux, une lueur d'angoisse qui me dit qu'il dit la vérité, mais cela ne fait qu'attiser ma colère. La Sombra Roja (L'Ombre Rouge), ces enfoirés de merde, ont eu l'audace de s'en prendre à nous, de piétiner notre territoire et de menacer mon autorité.
Chaque seconde qui passe me rapproche d'une explosion de rage, une flamme prête à embraser tout sur son passage, consumant tout sur son chemin.
Face à mon silence inquiétant, Diego, le plus stoïque des trois, prend une profonde inspiration, comme s'il savait qu'il devait parler pour apaiser ma colère.
— Mais, on sait comment la récupérer et où ils l'ont stockée, dit-il d'une voix tremblante, mais déterminée.
Je remarque qu'Alejandro le regarde avec des yeux remplis d'angoisse, une expression qui ne m'échappe pas. Il sait que chaque mot compte, que la moindre erreur pourrait lui coûter cher.
— Où est-elle ? demandai-je, ma voix se faisant plus grave, chaque syllabe résonnant comme un ultimatum.
— À côté de leur QG, répond Diego, sa voix à peine audible.
Le QG de la Sombra Roja, un endroit que je connais bien, un repaire de serpents où la loyauté est aussi rare que l'honnêteté. Je me tourne vers mes capos, mes pensées s'accélérant alors que je planifie déjà la prochaine étape. La récupération de notre marchandise ne sera pas une simple promenade. Je suis prêt à tout pour rétablir notre honneur et faire payer ceux qui osent nous défier et pour ça j'allais devoir me déplacer.
♦
Je tapote des doigts sur le bord de la vitre, alors qu'Alejandro nous conduit vers le QG. La route défile, mais mes pensées sont ailleurs, concentrées sur la manière dont nous allons récupérer la marchandise. Il est indéniable qu'il y avait une taupe parmi nos hommes, un traître dissimulé dans l'ombre, quelqu'un qui aurait trahi notre confiance en divulguant la position de notre marchandise et les détails de sa livraison. Cette pensée me ronge, comme un poison lent qui s'infiltre dans chaque recoin de mon esprit.
J'allais le trouver et lui faire broyer les os. On ne trahi pas Los Ángeles de la Muerte (Les Anges de la mort) aussi facilement.
— Les nouvelles recrues sont pas mal, et il y en a une qui va te plaire ! s'exclame le capo.
Je garde les yeux fixés sur la route, mes pensées toujours accrochées à notre objectif. La tension dans l'air est palpable, et je n'ai pas le temps de me laisser distraire par les bavardages.
— Je ne sais pas si tu es en train de parler avec ta tête ou ce qui te sert entre les jambes ! rétorque-je.
Ma remarque semble le gêner visiblement, et un silence s'installe dans la voiture. Je peux presque sentir son irritation, mais je ne suis pas là pour flatter son ego. Il avait plus que merdé en laissant la marchandise nous échapper.
Je tourne légèrement la tête pour le regarder. Alejandro, avec son air habituel de confiance, semble réfléchir à mes mots. Je sais qu'il apprécie les femmes, mais dans ce milieu, il faut garder les émotions à distance. La mission doit passer avant tout, il pourra se détendre après.
L'entrepôt se dessine enfin à l'horizon. Alejandro ralentit et arrête la voiture juste à côté de la porte, le moteur ronronnant encore. Je sors, les mains enfoncées dans les poches de mon pantalon. Je ne viens pas souvent ici, préférant laisser les capos s'occuper des affaires internes, sauf quand ils commettent des erreurs, comme c'est le cas aujourd'hui.
En m'approchant de l'entrée, des cris et des hurlements résonnent de l'intérieur. Alejandro me jette un regard inquiet, ses sourcils se fronçant alors qu'il évalue la situation. Il semble hésiter un instant, mais entre dans l'entrepôt le premier.
Je le suis, mes pas résonnant sur le sol en béton. Les cris et les bruits de lutte s'intensifient à mesure que nous nous approchons, et je peux enfin distinguer la scène qui se déroule devant nous. Un groupe d'hommes est rassemblé, tandis qu'une femme et un homme se battent au centre, leurs mouvements rapides.
Je m'adosse au mur, cherchant à me fondre dans l'ombre tout en gardant une vue dégagée sur le combat. D'un geste de la main, je fais signe à Alejandro de s'arrêter.
Malgré son corps menu et frêle, elle frappe avec force. Chaque coup qu'elle porte est calculé et précis. Ses cheveux noirs, trempés de sueur, lui collent au visage, obscurcissant sa vision, mais cela ne l'arrête pas. L'homme en face d'elle, plus imposant et musclé, tente de l'étrangler, mais elle refuse de céder.
Son souffle est court, haletant, mais elle garde son calme. Ses yeux scrutent les alentours, et elle perçoit le poignard. Dans un mouvement rapide et fluide, elle tend sa main et attrape le poignard.
Elle le brandit et l'homme écarquille les yeux avant de capituler la rage dans son regard. Échec et matte.
Alejandro, qui a observé la scène, commence à applaudir, brisant la tension ambiante. Ses applaudissements résonnent dans l'espace vide, et peu à peu, tous les regards se tournent vers lui.
Je sors de l'ombre, me détachant du mur où je m'étais dissimulée, et je sens les yeux de tous se poser sur moi.
— Je ne t'ai pas menti, me dit le capo, un sourire satisfait sur le visage.
Je m'approche de la nouvelle recrue, toujours à terre, son corps tremblant légèrement sous l'effet de l'adrénaline. Sa cage thoracique se soulève rapidement, au rythme de sa respiration saccadée. Ses yeux noirs, se promènent le long de mon corps, scrutant chaque détail avant de rencontrer enfin les miens.
_____________________
Hello,
Ça va ?
Petit chapitre aujourd'hui.
Et oui, premier chapitre du point de vue d'Ace ^^
Trop hâte de savoir ce que vous en pensez !
À partir d'aujourd'hui, je pense publier un chapitre par semaine le dimanche et une semaine sur deux, j'en publierai un en plus le mercredi si je suis en avance dans mes chapitres.
Actuellement, j'ai écrit jusqu'au chapitre 23.
Bisous ❤️
![](https://img.wattpad.com/cover/374487021-288-k560705.jpg)
VOUS LISEZ
SECRETLY BOUND
RomanceQuand Nina est assignée à une affaire hautement qualifiée, elle y voit l'opportunité de gravir les échelons. Sa mission: infiltrer la mafia la plus redoutée du pays et démanteler un réseau de corruption. Malgré les risques, elle accepte sans hésita...