'Til Death Do Us Part

Chapitre 2

Elle savait qu'il y avait très peu chances de réciprocité et pourtant elle s'en fichait. Cet air de violon avait ravivé sa mémoire. Sharon rouvrit les yeux. Elle tira une dernière note de son violon : un cri déchirant la nuit. Un sanglot. Elle mit un terme à cette dernière note. Grâce s'approcha mais hésita à signaler sa présence. Elle craignait que son amie ne veuille la voir. 

- Sharon ?

- Grace, je me doutais bien que nous nous croiserions... je pensais passer te voir en cabine. je suis vraiment désolée...

- Rien de grave, je travaille vois-tu... Nous aurions pu trouver un moment, ne t'inquiètes pas...

- Alors, comme ça, tu ne sais rien...

- Que veux-tu que je sache au juste ?

- Grace je suis navrée.

- Parle !

- Comme tu le sais, j'exerce le métier très envié de passeuse et... Si tu es ici ce soir, à mes côtés... C'est que tu es... Morte. Et la tradition veut que la passeuse que je suis te conduise vers ta dernière demeure...

Grace blêmit. Elle éprouva une sensation de malaise qui ne fit qu'augmenter au cours de leur discussion.

- Grace, t'as pas vraiment la tête de quelqu'un qui va bien là...

- ça t'étonne ? Tu viens quand même de m'annoncer ma mort...

- Je sais, c'est violent.

- Après tout c'est la vie et que tu sois là devrait suffire à me rassurer.

- C'est vrai... Pour autant je sais qu'on ne s'est pas vraiment quittées en bons termes... Et  sache que j'enfuis vraiment désolée...

- C'est le moment ou jamais d'enterrer la hache de guerre, non ?

- Pas faux.

- J'aimerais savoir que nous somme en paix.

- Je comprends...

- Puisqu'on en est aux confidences, j'aimerais comprendre pourquoi...Pourquoi avoir décidé d'arrêter la musique ?

- Et bien bien disons...

Sharon eut du mal à dissimuler le malaise qui la gagnait. Elle déglutit à plusieurs reprises. Elle cherchait un moyen qui lui permettrait de s'apaiser.

- Tu vas rire... Mais la raison pour laquelle j'ai arrêté le violon c'est... toi.

- Moi ? vraiment...

- Oui.

- Pourrais-tu être un peu plus claire ?

- Tu as raison le temps presse et je crois que nous sommes presque arrivées à destination...

- Certes...

- Ceci dit...

- Même en me sachant morte, c'est difficile ?

Sharon marqua un temps d'arrêt.

- La vérité est que...

- Je t'écoute...

- J'avais des sentiments pour toi... Des sentiments qui tu t'en doutes étaient assez mal vus. J'ai longtemps jalousé l'amour que tu portais à ma musique alors je n'ai trouvé que ça pour te tester..

- Je comprends. A bien y repenser, il est vrai que tu étais bizarre...

- Oui. Après ça, nous nous sommes éloignées, je me suis mariée et... Te voilà !