Retrouvailles et...frayeurs (Arthur)

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  Emma. Nalia s'appelait en réalité Emma. Je guettai sa réaction, mais ses yeux restaient sans réelle expression. Ne pouvant plus attendre, je lui demandai:

-Ça te rappelle quelque chose?

Elle secoua de la tête. Ma mère soupira, et s'éloigna. Je la guidai alors vers ma chambre. Elle ne disait rien, et cela commençait à m'inquiéter sérieusement. Nalia (ou Emma) s'affala sur mon lit, et ferma les yeux. Elle frissonna, et je compris qu'il valait mieux la laisser tranquille.

J'allai à ma fenêtre, et regardai les voitures passer. Dans une poignée de minutes, le père de Nalia arriverait, et tout ce qui avait pu se passer en deux jours se terminerait. J'avais espéré au fond de moi que cette aventure dure un peu plus longtemps, comme dans des romans. Les romans ne se terminent pas au bout de cinq chapitres... Cette histoire aurait duré un peu plus de temps, j'aurai pu l'écrire.

Perdu dans mes pensées, je ne remarquai même pas que Nalia était venu à mes côtés.

-Nal...Emma, me rectifiais-je.

-Non, Nalia, trancha elle.

Je sursauta face à son ton, mais dû aussi tôt attristé par sa mine accablée.

-Tu sembles triste...tentais-je de dire.

Elle croisa mon regard, et chuchota:

-Je le suis.

Un soupçon commença à naître en moi.

-Tu...as retrouvé ta mémoire...?

Elle s'apprêtait à me répondre, quand la sonnette retentit. Elle se crispa immédiatement. J'entendit la serrure se débloquer. La voix de ma mère. Et celle d'un homme. Je pris ma main de Nalia. Elle inspira un coup. Et nous sortîmes de la pièce. Dans le salon, se tenait ma mère et...un homme. D'environs quarante ans. Il avait les cheveux noirs, et quelques rides apparaissaient sur son front. Ses yeux étaient de la même couleur que ses cheveux, d'un noir impénétrable.

Le père de Nalia.

Je l'observais. Elle regardait l'homme. Impossible de lire dans ses yeux. Le père de Nalia murmura:

-Emma...

Prise d'un élan soudain, elle s'élança dans les bras de son père. Elle murmura assez fort:

-Je me souviens de toi...

Mon cerveau me disait que c'était fini, que désormais, rien n'arriverait, mais mon cœur ne faisait que m'hurler que ce n'était que le commencement. Ma mère s'approcha de moi et me pris dans ses bras. Lorsque Nalia s'écarta de son père, ma mère proposa:

-Que dites vous de rester déjeuner? Nous pourrions en discuter tranquillement.

L'homme déclara chaleureusement:

-J'accepte cela avec plaisir.

Nalia proposa:

-Je crois que je vais...aller avec Arthur dans sa chambre pour...se dire au-revoir. Vous pourrez ainsi discutez.

Ma mère la regarda avec étonnement, mais confirma:

-Très bien. Mais sache que...tu pourras toujours revenir nous voir.

Elle sourit, puis acquiesça. Elle me pris la main, et me guida avec détermination dans ma chambre. Arrivés, elle ferma la porte, et ouvrit en grand ma fenêtre, et évalua la hauteur. Je sursautai, et lui chuchota:

-Nalia, qu'est ce que tu fais? As-tu perdu la tête?

Elle me regarda droit dans les yeux, et me murmura:

-Pas le temps de t'expliquer. Je dois m'échapper. Ce n'est pas mon père.

J'étouffe une exclamation. Pas son père?

-Comment ç...

-Pas le temps, me coupa t'elle. Trouve plutôt le moyen de me faire sortir d'ici.

Je compris alors à son regard deux chose. Tout d'abord, elle était en détresse et me faisait entièrement confiance, et elle voulait que je l'accompagne. Puis, je compris que l'intrigue de cette histoire ne se terminait pas, mais au contraire, venait de commencer.

Tout compte fait, je compris une troisième chose: je n'avais pas de corde pour nous échapper par une fenêtre à dix mètres du sol.

Je n'allais surement pas en faire une avec des vêtements. Puis, je me dis que les passants n'allaient pas continuer leur chemin en voyant de deux adolescent suspendus à une corde-ou tout autre moyen d'évasion.

Dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que Nalia escaladait déjà la fenêtre. Je voulus intervenir qu'elle m'expliqua:

-Il y a un balcon à droite de ta chambre, on peut déjà y aller.

-C'est la chambre d'Ellie. Mais je ne vois pas en quoi ça nous aiderait...Attends!

Mais trop tard. Nalia avait disparu de ma chambre, et était en train d'escalader la proie du balcon. Je compris que je devais y aller à mon tour. J'inspirai profondément, et grimpai sur le rebord de ma fenêtre. D'un pas, Je basculai sur le rebord du balcon, et enjamba le rebord. Nalia voulu ouvrir la porte mais gémit:

-C'est fermé...

Je tachais de garder mon sang-froid, mais rien de cette situation n'était normal... Je proposa une solution:

-On à qu'à descendre de balcon en balcons...

En effet, les architectes de cet immeubles avaient (heureusement pour nous) alignés tous les balcons.

Elle frissonna, mais voyant que c'était la seule solution, hocha la tête. Je me dit qu'il valait mieux que j'y ailles en premier. Je grimpais sur le rebord, et pris par le vertige, m'interrompit. Soudain, la porte s'ouvrit, et le visage alarmé d'Ellie s'écria:

-Vous êtes fous! Mais...

Je rejoins vite le sol du balcon, et explique très vite:

-Ellie, Nalia est en danger, il faut la faire sortir en douce au plus vite. Il faut que tu nous aides!

-Mais...

-S'il te plaît!

Ma sœur frissonna:

-Mais comment veux tu que je vous aide?

Tout d'abord, j'eu une vague de soulagement en vouant qu'elle était de notre côté, puis je réfléchis à la suite. Nalia ne tremblait pas comme une feuille pour rien. Elle évalua la hauteur du balcon, et secoua de la tête.

-C'est trop haut...souffla t'elle.

Je fut alors submergé par le désespoir lorsqu'une idée me vint.

-Ellie, tu vas sortir de l'appartement, invente un prétexte, et file voir les voisins du bas. Explique leurs la situation, et convainc les de nous faire sortir par leur porte.

Ma sœur hésita un instant, mais acquiesça, et fila. Nalia ne semblait pas tout à fait rassurée, et je lui murmurai:

-On va filer chez Victoire, et tu m'expliquera tout ça...

Elle acquiesça, mais refusa de dire un mot. La voyant si fragile, je m'avançai lentement vers elle, et la pris dans mes bras. Elle ne bougea pas. Mes yeux de fermèrent, et mon souffle devint régulier. J'en oubliais presque nos soucis. 

𝐴𝑢 𝑑𝑒-𝑙𝑎̀ 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant