Politiquement Interdit (Jordan Bardella X Gabriel Attal)

17. Installation à Marseille

Lorsque Jordan se réveilla, il mit quelques instants à réaliser où il se trouvait. Le souvenir de s'être assoupi durant le vol lui revint en mémoire, mais ce qui le surprit le plus, c'était la sensation de chaleur et de confort qui l'entourait. En baissant les yeux, il se rendit compte qu'il s'était endormi sur l'épaule de Gabriel. Ce dernier ne l'avait pas repoussé, au contraire, il avait même pris soin de le couvrir de sa veste.

Jordan fut à la fois touché et déconcerté par ce geste inattendu. Il se surprit à apprécier la délicate odeur florale qui imprégnait la veste de Gabriel, un parfum léger et apaisant qui l'enveloppa alors qu'il se réinstallait plus confortablement. La sensation de la veste sur ses épaules, combinée à la proximité inattendue avec Gabriel, créa en lui un étrange mélange de confort et de confusion.

Cette bienveillance inhabituelle de la part de son rival politique fit naître en Jordan des émotions contradictoires. Il n'avait jamais pensé que Gabriel puisse faire preuve d'une telle gentillesse à son égard. Cette découverte le déstabilisa, et il se demanda ce qui pouvait bien pousser Gabriel à agir ainsi.

 Puis, en observant Gabriel, qui dormait désormais paisiblement, la tête reposée contre lui, Jordan ressentit une vague de douceur qu'il n'avait pas anticipée. Il se surprit à trouver cette situation étrangement agréable, presque réconfortante. C'était comme si, l'espace d'un instant, leurs rivalités avaient été mises de côté, remplacées par une simple humanité partagée.

Jordan resta immobile, hésitant à bouger pour ne pas déranger Gabriel. Il se demandait pourquoi il n'éprouvait pas l'envie immédiate de se dégager, de rétablir les barrières entre eux. Peut-être était-ce la fatigue accumulée, ou peut-être cette connexion fugace révélait-elle quelque chose de plus profond qu'il n'était prêt à admettre.

Alors qu'il se perdait dans ses pensées, il sentit Gabriel bouger légèrement contre lui. Jordan retint son souffle, se demandant comment réagir lorsque Gabriel se réveillerait et découvrirait la situation inversée. Mais pour l'instant, il se contenta de laisser Gabriel dormir, appréciant malgré lui cette trêve inattendue dans leur bataille politique, tout en se demandant ce que tout cela signifiait vraiment.

Alors que l'avion amorçait son atterrissage, Jordan sentit les vibrations subtiles du train d'atterrissage se déployer. Il jeta un coup d'œil par le hublot, observant la ville de Marseille s'étendre en dessous d'eux, baignée par la lumière dorée du soleil couchant. Tandis qu'il prenait conscience qu'ils allaient bientôt toucher le sol, il se tourna vers Gabriel, toujours profondément endormi contre son épaule.

Peu après, une hôtesse de l'air s'approcha doucement de leur siège, un sourire professionnel aux lèvres. Elle s'adressa à Jordan d'une voix douce pour ne pas réveiller Gabriel.

-Monsieur Bardella, nous avons atterri. Vous pouvez maintenant quitter l'avion.

Jordan, surpris par la rapidité du vol, hésita un instant. Il regarda à nouveau Gabriel, dont la respiration régulière témoignait de son épuisement. Avec un léger sourire, Jordan leva la main en un geste de demande.

-Pourrions-nous rester encore dix minutes ? Gabriel... Monsieur Attal a besoin de se reposer un peu plus.

L'hôtesse sembla hésiter, mais devant l'expression sincère de Jordan, elle acquiesça finalement.

-Bien sûr, monsieur. Je reviendrai dans quelques minutes.

Jordan la remercia d'un signe de tête, puis se réinstalla, veillant à ne pas bouger pour ne pas troubler le sommeil de Gabriel. Il savait que chaque minute de repos comptait, surtout dans une période aussi stressante que celle qu'ils traversaient. Tandis qu'il observait Gabriel, toujours appuyé contre lui, Jordan sentit un mélange complexe de sentiments l'envahir. La compétition, la rivalité, tout cela semblait soudain lointain face à la simple humanité du moment.