Prologue

6 2 0
                                    

Le noir. L'obscurité. Les ténèbres.

 Alliés de toujours, amis et protecteurs, outils et serviteurs, autrefois si puissants et désormais si faibles.

 Aussi bas, aussi loin sous le regard des vivants, nul ne l'avait jamais trouvé. Nul n'avait su s'aventurer jusqu'en ses lieux où son essence demeurait, prisonnière patiente d'un carcan de pierre et et de haine.

 En un autre âge, gloire et peur dansaient côte-à-côte dans des cieux étoilés, théâtre d'affrontements depuis longtemps oubliés. Le Beleriand. Angband. Fëanor. Fingon. Gondolin. Les émotions et le délicieux goût des braises étincelaient encore dans les songes tissant son invisible berceau. Le fracas des armes et la morsure de la lame d'Ecthelion brillaient plus que toutes ses autres pensées. 

La haine ressurgit, plus sombre que la plus noire des mers d'encres par une nuit sans lune. Il sentait que la lumière s'était tarie. Ne demeurait là-haut que le parfum de la paix et le froid écho des salles désertées. 

L'heure était venue.

 L'heure de conjurer, hauts et forts, les esprits les plus redoutables que la terre ait connue. L'heure d'éveiller, brûlante et impériale, la lueur rouge de la guerre et l'éclat aveuglant de la magie. L'heure de se relever, enfin, après tant de temps. 

Puisse le souvenir de Melkor le soutenir dans cette épreuve. 

L'appel survint, froid et immense, écho d'une langue morte en de lointaines profondeurs enfouies. Six ils étaient, à sommeiller dans l'ombre des Valars, et sept ils seraient, pour se pavaner dans leur lumière.

Et à leur tête, il prendrait son dû.

L'aube du QuatrièmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant