Chapitre cinq.

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Sous ses yeux, Izuku disparait soudainement, tel un mirage, comme un rêve, son corps devenant transparent et brusquement, lorsqu'il ne fut plus là, Eijiro ferma les paupières, fort.

Il n'était plus là.

C'est lorsque qu'il se sentit craquer, lorsque l'énorme boule monta depuis le creux de son ventre jusqu'à sa gorge qu'il ouvrit de nouveau les yeux sur le monde et retint son sanglot, glissant son regard sur le creux de sa paume et de l'encre bleue. Il distingua les contours d'une adresse, s'effondrant de la perte du vert lorsque la voix de son grand-père résonna, tel un autre être de lumière dans ce lieu si sombre.

- Eijiro ?

Mais le nageur semblait toujours pétrifié par l'abandon qu'il subissait, bataillant pour ne pas pleurer, malgré les larmes aux bords des yeux qui s'accumulaient devant sa vision, la rendant flou sur le bas. Il voulait rester concentré sur sa paume, sur le stylo bleu et sur les rainures de son épiderme. Même lorsque qu'un touché, une main se posa sur son épaule avec une délicatesse fragile et une force de l'âge.

- Ca va aller, mon grand. souffla son grand-père, dans son dos.

- Papy...

Il craqua. S'effondrant dans un hoquètement fort et qui lui coupa la respiration, se sentant complètement désemparé des émotions qui l'envahissaient, perdu, terrifié, en colère... Pleurant à chaude larme, son chagrin bien trop gros pour le cacher, il pivota sans s'en rendre compte sur lui-même et se laissa aller contre son ancêtre, passant ses bras autour de ses épaules, le serrant fort. Il s'harponna à lui comme à sa vie, pleurant contre l'épaule de son papy alors que ce dernier se contentait de le serrer contre lui, frottant son dos, lui rappelant des années en arrière, lorsque le petit Eijiro venait pleurer dans ses bras après un bobo. Ici, il semblait bien conscient que le bobo ne pouvait tout simplement pas être guéri d'un bisou magique et le défunt s'en accommoda, rassurant pour son petit-fils.

Au fur et à mesure, son gros chagrin passa, ses pleurs s'arrêtant tous seuls, laissant le souvenir de leur passage sur ses joues humides et la main présente, bougeant le long de son dos apaisa Eijiro, se laissant réconforter.

- Là, là... Ca va aller.

Les paroles de papy se répétèrent à plusieurs reprises, comme s'il récitait un mantra, et enfin, papillonnant des paupières, ses cils encore trempés et collés, il renifla un bon coup et vint essuyer son visage larmoyant, redressant la nuque. S'écartant tranquillement de leur étreinte, Eijiro redécouvrit les traits de son grand-père à présent si proche de lui. Debout tous les deux, le rouge se rendait compte qu'il avait beaucoup grandit, dépassant maintenant d'une bonne tête le sommet du crâne du défunt. Il se voyait toujours comme un petit garçon à ses côtés.

Face à face, ils échangèrent un regard et de nouveau, Eijiro apprécia le contacte des deux paumes fraiches sur ses joues et découvrit le sourire des Kirishima sur le visage ridé. Celui qu'il avait hérité.

Cette toute nouvelle constatation, de voir face à lui son grand-père décédé et la chance, soudaine, de pouvoir profiter de quelques instants avec lui, lui fit mettre de côté sa peine. Papy n'avait pas changé, pas vieilli. Il était tel quel le jour de son décès.

- Ce que tu as grandis. nota Papy, son visage toujours en coupe.

- Et toi, tu n'as pas changé.

- Tu es un grand garçon à présent. Non, un homme plutôt.

Pour insister sur ses retrouvailles, heureux, Papy vint frotter sa tête, tonnant à quel point il était fier de lui, alors qu'Eijiro ne désirait que garder le moindre souvenir de cet échange si surréaliste. Bien qu'ils ne s'étaient pas vus depuis 15 ans, Eijiro se sentait totalement à sa place et bien avec lui. Comme si papy ne les avaient jamais quittés, comme s'il avait toujours été là, avec eux, vieillissant avec tout le reste de la famille.

Dans ton ombre. [MHA - KiriDeku] (Halloween 2024)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant