La clé de la communication (Chap. 20)

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Après avoir vérifié maintes fois l'heure sur mon téléphone, le moment que j'attendais tant, c'est à dire la fin de ma journée de travail, arriva enfin. Je bondis hors de ma chaise, attrapait mon sac, ayant déjà soigneusement rangé mes affaires et courut en dehors du bâtiment. Peu importait tous ceux qui me dévisageaient pendant que je courais, je ne devais pas perdre de temps. Perdue dans mes pensées, je n'eus pas le temps d'éviter l'obstacle qui se dirigeait vers moi, et fonçai, tête la première, dans... Joon-woo. Je récupérai mon sac et continuai mon chemin sans même m'excuser. Il ne méritait pas que je lui accorde encore plus de temps. 


Cependant, il avait du en décider autrement car il se posta devant moi en me barrant mon chemin. J'explorai le lieu, cherchant une porte de sortie, mais ne voyant rien d'autre, je me résignai à devoir lui parler. Je soupirai et croisai mes bras.

- Qu'est ce que tu veux ? demandai-je, espérant seulement qu'il me laisse vaquer à mes occupations.

- Soo-yoon, cela doit être un malentendu. Tout ce que tu m'as reproché de t'avoir fait, tu n'as jamais vraiment cru que c'était moi, n'est-ce pas ?

Son visage s'adoucit, me faisant presque douter de mes conclusions. Il attrapa mes poignets et se mit à caresser ma peau d'une façon si attentionnée qui me rappelait ces quelques bons moments passés avec lui. Je restai ainsi, quelques secondes, profitant de cette attention qu'il me portait. Puis tout à coup, je repris mes esprits.

Mais enfin, qu'étais-je en train de faire ? Où avais-je eu la tête ?

Je retirai violemment mes poignets de ces mains.

- Ne me touche pas ! m'écriai-je. De quel droit m'approches-tu après ce que tu as fait ? Je sais que je t'ai laissé seul alors que tout se passait bien et que ça a peut-être été dur pour toi, mais je ne comprends pas pourquoi tu as autant changé.  Tu étais si gentil, si mignon, on aurait dit que tu te souciais réellement de moi. Maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Je croyais te connaître, mais désormais je n'en suis plus si sûre. Où est passé le vrai Joon-woo ? 

Il recula, visbliment touché par ces paroles, puis son expression bascula complètement. Il parut même amusé.

- Peut-être que tu ne l'as jamais rencontré.

J'haussai un sourcil. Que voulait-il insinuer par cela ? J'avais passé suffisamment de temps avec lui pour savoir qui il était. Il me regarda d'un regard insistant puis les coins de sa bouche se rehaussèrent en un sourire presque terrifiant qui me donna la chair de poule. 

Je me retournai et reprit mon chemin en direction de la maison de ma mère. Je débarquai chez elle, la salua rapidement, puis fonçai à l'étage. Je mis la maison en bazar, retournant tous les placards et tiroirs. Après plus d'une heure de recherche intense, je mis la main sur un ancien téléphone portable que nous avions rangé, ne sachant pas quoi en faire. J'allais désormais lui donner une seconde vie.

Je récupérai ensuite mes affaires, dévalai les escaliers, prit ma mère dans mes bras et ressortit aussi rapidement que j'étais rentrée. Ma mère parut déconcertée par cette visite improvisée. 

Mes pas me menèrent devant un réparateur de téléphone. J'inspirai un grand coup et rentrai dans le magasin. J'en ressortais quelques temps après, munie d'un smartphone désormais comme neuf et d'une nouvelle carte sim.

Après ce rendez-vous, je me rendais, comme toutes les semaines à Geumga Plaza afin de retrouver Mi-ri et de discuter autour d'un bon repas. Je pensai la retrouver, comme d'habitude, devant son école de piano, mais ne la voyant pas ici, je me mis à faire le tour de l'immeuble en quête de ma meilleure amie. Un homme s'arrêtât en me voyant et ne bougea plus. C'était Vincenzo Cassano. Toujours embarrassée par notre dernière altercation, je m'inclinais rapidement pour paraître polie puis accélérai le pas jusqu'à ce qu'il ne soit plus dans mon champ de vision.

J'arrivai devant la salle de danse et trouvai mon amie assise sur les marches de l'escalier. Elle retenait son menton dans ses mains et avait ses yeux dans le vague. Je me postai devant elle et m'amusai à faire plusieurs signes jusqu'à ce qu'elle réalise que j'étais devant elle. Dès qu'elle me vit, son visage se décomposa et elle se mit à pleurer sans s'arrêter. Alarmée par ses pleurs, je m'assis à côté d'elle et la prit dans mes bras, tentant désespérément de la consoler. Je caressai ses cheveux et essayer de lui dire des paroles réconfortantes.

- C'est Vincenzo, il ne me verra plus jamais comme avant... , bafouilla-t-elle avant que les pleurs ne recommencent de plus belle.

- Pourquoi, qu'as-tu fait ?

- Je n'avais pas de cours de piano de prévu, alors j'ai passé l'après-midi avec Larry et les filles dans son studio de danse. Il répétait un rôle de zombie pour un film, et comme son jeu d'acteur était médiocre, nous avons pensé que nous devions lui donner un coup de main. Je lui ait montré mes talents de zombie, et Vincenzo est rentré à ce moment là.

- C'est tout ? J'ai cru que c'était quelque chose de grave ! Tu m'as fait peur Mi-ri, ne refais plus jamais ça !

Mais en tant qu'amie, je la réprimandais gentiment tout en la réconfortant. Après tout, nous pouvions admettre que cette situation, bien que drôle à raconter, avait du être difficile à vivre pour mon amie. Ayant déjà du mal à approcher l'homme qu'elle aimait, elle devait désormais s'imaginer n'avoir plus aucune chance avec lui.

Après avoir mangé un délicieux repas, et m'être assurée que Mi-ri ait retrouvé son sourire, je rentrai chez moi et mis en place le nouveau téléphone. Je commençai à le configurer et enregistrai quelques contacts importants, dont le mien. Je l'empaquetai ensuite dans une grande enveloppe en papier, de façon à transformer le téléphone en documents importants. Il me fallait une cachette crédible. Une fois cela fait, je déposai le paquet sur ma table et me jetai sur mon lit, rêvant déjà aux moments passés avec Han-seo. Cette fois, je me permis même de rêver au futur.

Toujours à tes côtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant