Le calme

6 1 0
                                    

Le jour de l'attaque commençait sous un ciel paisible, comme une ironie silencieuse face à la tempête qui se préparait. Le soleil, encore timide, baignait la résidence de ses premiers rayons, enveloppant les lieux dans une lueur douce et apaisante. Rosalia se réveilla avant l'aube, les draps frais contre sa peau, le cœur légèrement lourd de l'anticipation de la mission. Il y avait dans l'air une tension qu'elle ne pouvait ignorer, mais qui, étrangement, l'apaisait. C'était le calme avant la tempête, et ce silence était à la fois réconfortant et oppressant.

Elle s'habilla rapidement, optant pour une tenue simple mais fonctionnelle, adaptée à l'entraînement matinal et à la mission à venir. Le silence de la maison était presque surnaturel, chacun semblant savourer ces derniers moments de paix avant que l'action ne commence. Descendant doucement les escaliers, elle fut surprise de voir Changbin déjà dans la salle d'entraînement, frappant méthodiquement un sac de boxe, ses muscles tendus, son visage marqué par la concentration.

— Déjà debout, fit-elle remarquer avec un sourire en s'approchant.

Changbin, sans s'arrêter, laissa échapper un léger rire avant de s'essuyer le front avec l'avant-bras.

— Pas vraiment dormi, répondit-il entre deux frappes. Il y a des jours où le corps refuse de se reposer, même quand l'esprit le veut. Et toi, Rosalia, qu'est-ce qui t'amène ici si tôt ?

Rosalia haussa les épaules, s'approchant du sac de boxe pour examiner son travail. Elle observa quelques marques laissées par les coups précis de Changbin.

— Même chose, je suppose. La mission... ça trotte dans ma tête. J'avais besoin de bouger.

Changbin s'arrêta, posa ses mains sur ses hanches, son souffle encore légèrement saccadé.

— Eh bien, viens, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas entraînés ensemble. On a encore un peu de temps avant que tout ne commence. Autant évacuer ce stress maintenant.

Elle hocha la tête, un sourire discret sur les lèvres. C'était vrai, elle avait besoin de décompresser. Changbin était le genre d'ami qui savait lire entre les lignes, comprendre que parfois l'action physique était la meilleure échappatoire. Ils commencèrent par des échauffements simples, en silence. Peu à peu, la salle d'entraînement fut envahie par le rythme régulier des coups de Rosalia contre les paumes de Changbin, ses encouragements discrets la guidant.

— Tu as amélioré ta posture, remarqua-t-il en esquissant un sourire. Mais... garde les épaules basses, tu ne veux pas te fatiguer trop vite.

— Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas entraînés ensemble, répondit-elle, légèrement essoufflée mais appréciant la dynamique entre eux.

Ils s'entraînèrent un moment, dans une ambiance détendue mais concentrée. Entre les séries de coups et de blocages, Changbin donnait des conseils, ajustant parfois sa posture avec une patience naturelle. C'était un moment simple, sans pression, comme si, pour un instant, le danger imminent n'existait pas.

À la fin de l'entraînement, Changbin lança une serviette à Rosalia et s'étira longuement, levant les bras vers le plafond avant de sourire.

— Ça fait du bien, non ?

— Oui, acquiesça-t-elle. Ça permet de remettre les choses en perspective. Merci pour ça.

— Toujours là pour toi, Rosalia. Tu le sais, répondit-il avec un clin d'œil avant de se diriger vers les douches.

Après s'être rapidement rafraîchie, Rosalia sortit dans le jardin où une fine brise du matin caressait les plantes et les arbres. Félix et Jisung l'attendaient là, confortablement installés sur une couverture, le sourire aux lèvres.

— On t'a gardé une place, annonça Jisung en pointant l'endroit à côté de lui. Félix a tout prévu, évidemment.

Félix, fidèle à lui-même, avait préparé une boîte remplie de snacks et de fruits frais qu'il avait trouvés dans la cuisine.

— Je pensais qu'on pourrait se détendre un peu avant... eh bien, avant que tout ne devienne sérieux, dit-il en tendant une grappe de raisins à Rosalia.

Elle s'installa avec eux, se sentant soudain légère, comme si, juste pour quelques minutes, elle pouvait oublier l'énorme responsabilité qui pesait sur ses épaules. Le trio échangea des histoires, des anecdotes et des rires sincères, savourant chaque seconde de ce rare moment de paix. Félix, toujours le farceur, raconta une histoire d'enfance qui fit éclater de rire Rosalia et Jisung, leurs éclats résonnant dans le calme du jardin.

Mais sous la surface de cette camaraderie se cachait une anxiété palpable. Ils savaient tous que ces moments de légèreté étaient comptés. Félix, plus sérieux qu'à l'accoutumée, finit par murmurer en regardant Rosalia :

— Tu nous as tellement manqué quand tu étais en infiltration... Ce n'était pas pareil sans toi.

Rosalia ressentit une vague de chaleur dans son cœur. Ces derniers temps avaient été difficiles, mais elle savait qu'elle n'était jamais seule.

— Vous m'avez manqué aussi. Mais je suis là maintenant, et on va rattraper tout ce temps, je vous le promets, répondit-elle, son regard passant de Félix à Jisung.

Alors que le soleil s'élevait lentement dans le ciel, Rosalia ressentit une nouvelle poussée d'énergie. Elle se leva pour marcher un peu, profitant des derniers moments de tranquillité avant la tempête. En passant devant la chambre de Jeongin, elle entendit des bruits étouffés. Elle hésita, puis frappa doucement avant d'entrer.

— Jeongin ? appela-t-elle doucement.

Il était recroquevillé sur son lit, et lorsqu'il leva la tête, Rosalia vit que ses yeux étaient rougis, encore humides de larmes. Sans dire un mot, elle s'approcha de lui, s'asseyant sur le bord du lit.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? lui demanda-t-elle doucement.

Jeongin, malgré lui, laissa échapper un sanglot.

— Je... je crois que tout me rattrape d'un coup. La mission, le stress... J'ai essayé de rester fort, mais...

Rosalia sentit son cœur se serrer en voyant le plus jeune membre du groupe ainsi. Elle posa doucement une main sur son épaule.

— Tu n'as pas besoin d'être fort tout le temps, Jeongin. Personne ne te le demande. Tu fais déjà beaucoup.

Elle l'attira contre elle, et Jeongin, réticent au début, finit par se laisser aller. Il se blottit contre Rosalia, laissant les larmes couler librement. Ils restèrent ainsi un moment, en silence, Rosalia caressant doucement ses cheveux pour le réconforter.

— On est tous là pour toi, Jeongin, murmura-t-elle. Tu n'es pas seul dans tout ça.

Au bout d'un moment, Jeongin se redressa, essuyant ses joues d'un geste maladroit.

— Merci, Rosalia... Je pense que j'avais juste besoin de ça.

Elle lui sourit avec tendresse.

— C'est normal. Maintenant, viens. Félix et Jisung t'attendent dehors. Ça te fera du bien d'être avec nous avant que les choses ne deviennent sérieuses.

Jeongin hocha la tête, prenant sa main pour se relever. Ensemble, ils quittèrent la chambre pour rejoindre le reste du groupe.

Le soleil atteignait déjà son zénith, et l'atmosphère paisible de la matinée avait laissé place à une tension sourde, presque palpable. Le temps des préparatifs s'achevait. Chacun se préparait à sa manière, peaufinant les derniers détails, vérifiant les armes, les équipements, les plans.

Seugmin et Jeongin étaient penchés sur des ordinateurs, orchestrant les dernières opérations de communication, tandis que Hyunjin ajustait les détails de l'évasion, son visage fermé trahissant la concentration.

Rosalia, elle, se préparait mentalement à pénétrer dans les bureaux de Gwangju, là où tout avait commencé pour elle. Sa mission était d'une importance capitale. Elle le savait, et ses camarades comptaient sur elle. Le moment approchait, et elle n'était pas prête à faillir.

L'heure du calme était révolue. La tempête allait s'abattre.

La suite arrive à votre avis que va-t-il se passer ? 

L'héritage du passé ☆ StrayKids☆ BangChanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant