꧁Les Premiers Frissons꧂

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Mon cœur s'arrêta net, et mon esprit se débattait pour comprendre ce que je voyais.

Émilia, debout devant moi, son visage pâle et sans expression, tenait le bocal vide. Le liquide rouge, froid et gluant, s'infiltrait dans mon pyjama, collant à ma peau, comme s'il tentait de fusionner avec moi.

« C'est impossible... », murmurai-je, les larmes montant aux yeux.

« Tu es morte, Émilia... Comment est-ce possible ? »

Elle ne répondit pas. Ses yeux, autrefois si vifs et remplis de curiosité, étaient maintenant vides et sans âme.

Elle avança d'un pas, et je me figeai, incapable de bouger. Une part de moi voulait crier, fuir cette horreur, mais une autre part, plus sombre, était fascinée, accrochée à l'idée que tout cela puisse être réel.

« Pourquoi... Pourquoi es-tu là ? » parvins-je à articuler.

« Camillia... », sa voix résonnait comme un écho lointain, étranglée et déformée, « Je suis venue... pour te prévenir. »

« Me prévenir de quoi ? » Ma voix tremblait, mais je devais savoir. Peut-être que, malgré tout, il y avait encore une chance de comprendre, d'échapper à cette folie.

« Le miroir... », continua-t-elle, « ...il n'a jamais été un objet comme les autres...

C'est est une porte, un lien entre notre monde et un autre... plus sombre. Celui que tu as vu, ton double... il n'était que le début. »

Je secouai la tête, les larmes coulant sur mes joues. « Non... Non, je ne veux pas entendre ça ! »

Mais Émilia s'approcha encore, son regard maintenant fixé sur le mien.

« Tu ne peux pas fuir. Le miroir t'a choisie. Tout ce qui est arrivé jusqu'à présent n'était qu'une préparation. Maintenant que le vendredi treize est là, il va chercher à... »

Soudain, elle se tut, son corps se mit à trembler violemment.

Puis, sous mes yeux horrifiés, elle se décomposa lentement, se transformant en cette même gelée rougeâtre, se répandant sur le sol et se mélangeant à celle qui couvrait déjà mon corps.

Je reculai, le souffle saccadé, mais mes pieds glissèrent dans la substance visqueuse.

C'est là qu'une main spectrale sortit de la gelée, agrippant ma cheville. Je hurlai, mais aucun son ne sortit de ma gorge.

La pièce autour de moi semblait se dissoudre, les murs se fondaient dans une obscurité dense. Je me débattais pour me libérer, mais plus je luttais, plus la gelée s'accrochait à moi, m'attirant vers le sol.

Et alors que je croyais sombrer définitivement dans cette noirceur, une autre voix se fit entendre, faible mais insistante, coupant à travers le brouillard dans mon esprit :

« Camillia... réveille-toi... »

Je clignai des yeux. La chambre était floue autour de moi, mais je n'étais plus dans cette obscurité terrifiante.

La gelée avait disparu, Émilia aussi. J'étais allongée sur mon lit, la couverture à moitié par terre, trempée de sueur. Mon téléphone était encore dans ma main, affichant un écran noir.

Était-ce... un cauchemar ?

Mais tout semblait si réel... Pourtant, ma peau ne collait plus, il n'y avait aucune trace de la gelée. Je pris une grande inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.

Alors que je me levais pour allumer la lumière, mon regard tomba sur le miroir dans le coin de la chambre. Je m'y arrêtai, glacée.

Sur la surface du miroir, une main avait tracé des lettres avec une substance rougeâtre.

Une phrase qui fit renaître la terreur en moi :

«Ce n'est que le commencement...»

Je reculai, me sentant surveillée à travers ce miroir. La nuit était loin d'être terminée, et quelque chose, ou quelqu'un, attendait son heure...

𝐌𝐨𝐧 𝐝𝐨𝐮𝐛𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐥𝐞́𝐟𝐢𝐪𝐮𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant