Mourir sous un rayon de soleil

Prologue :

Sa mère hurla. Elle attendit, se roula dans ses draps et l'oreille à l'aguet, patienta. Plus un bruit. Des criquets scintillèrent de crépitements entre les profonds buissons au loin, dans l'épaisse forêt qui léchait la bordure de la ville qui se fondait en campagne. La lune filtrait à travers ses rideaux toussotant de poussière, cherchant à arracher de ses bras de lumière son obstacle pour pouvoir avaler goulument la maison. Le bras lourd, la jeune fille alluma l'interrupteur, poussant le petit bout de plastique vers le haut. La lumière, cette fois synthétique de la pièce, chassa le caillou blanc et rentra entre les paupières de l'endormie en chuchotant. Morgan sentit ses yeux picoter, s'enveloppant d'une douleur qui l'a rendit un instant aveugle alors qu'elle se redressa en essuyant ses lèvres sèches. Plus un bruit. A contre-coeur elle sauta de son lit, elle sortit de sa pièce après avoir enfoncé ses pieds au fond de ses pantoufles les écrasant contre le tissu. Ca sentit le fer, étrangement le fer dans le couloir. Le froid prit Morgan dans ses bras qui s'agitait à resserrer sa robe de chambre. Plus un bruit. A peu feutrés elle s'enfonça dans sa maison et se plaça en haut des escaliers pour observer le bas des marches.
<<Maman ?>> s'inquiéta-t-elle.
Sa voix partit en écho répétant ses paroles qui sonnèrent dans le creux de sa tempe. Le froid ne se décollait pas d'elle et le bas des escaliers paraissait de plus en plus éloigné. Rapidement elle les descendit, enfonçant ses souliers dans la moquette qui crissa. Dehors, le clocher indiquait 0:00 précise tranchant de son nez le nuage qui avait couvert sa voisine. Plus un bruit. Le salon était vide, le canapé enfoncé contre le coin du mur manquant de baver les oreillers qui glissaient à sa surface pour retrouver la chaleur épicée de la moquette. Morgan tourna à la bordure de la pièce et se glissa dans la cuisine. Son père était allongé au sol, ses paupières vidées de leurs globes noircit de son sang qui fondait sur son visage et contre son ventre ouvert en deux grossièrement, le tissu déchiré de son t-shirt, vomissant du liquide épais et lourd qui affluait. Un homme aux bras puissant tenait les pans de la bidaine de sa victime et avec des claquements mouillés, la tête la première entre ses boyaux et son cœur qui battait encore faiblement dévorait ses entrailles avec des mastications féroces et une respiration sifflante. Son père marmonnait de douleur, à la frontière de la mort mais restant à terre torturer alors qu'il sentait remuer le visage de l'homme entre ses intestins.Secouant légèrement la tête, son visage pâle se contractait de douleur sa bouche déformé d'une plainte impossible à exprimer. L'homme lui prit le cœur et le déracina avant d'être pris de convulsions alors qu'il dévora la chair en arrachant la peau, avec des dents disproportionnées en avalant goulûment le sang qui se répandit sur ses lèvres encore peintes de la substance que retenait les tripailles de son père. Plus un bruit. La mère de Morgan jusque là glacée, aperçut la jeune fille et voulut crier, une main rapide empoigna la dame la tirant par terre, penché sur elle elle lui enfonça ses deux mains dans la bouche. Sa maman essaya de déglutir sans réussir et ses yeux se revulsèrent alors que l'étranger remuait son bras dans la gorge de la femme. Il en tira avec un déchirement mouillé les cordes vocales de la mère qui jeta par terre avant d'attraper d'une main la mâchoire inférieure de sa victime et celle supérieure. Il les écarta avec une force tellement vigoureuse que le crâne de sa proie explosa et se décapsula son cerveau glissant s'écrasant près des pantoufles chaudes et murmurantes de Morgan. Ses genoux commencèrent à faiblir alors qu'elle sentit un frissonnement parcourir son échine, elle voulut hurler à son tour sa mère mais la boule au ventre qui pesait lourd en elle commençait à déchirer sa gorge et envahir sa bouche d'un silence muet. Un bras noua sa gorge et elle se vit soulever dans les airs. L'adrénaline monta en elle alors que la force entoura sa nuque d'une douleur aveugle qui la fit gargouiller de sang alors que l'écume du liquide épais à la frontière de ses lèvres glissa. Morgan laissa glisser ses yeux vers les cadavres de ses parents meurtris et salies sur le carrelage. Une masse rentra en plein fouet dans son assaillant et elle tomba à terre son dos craquant alors que ses poumons se remplissaient d'un air teinté d'une forte odeur de brûlé et de mort. Ses coudes rencontrèrent la surface froide du carrelage alors que son vêtement mouillé par le sang se colla à sa peau. Deux aiguilles tranchèrent sa gorge. Plus un bruit. Elle commença à se tortiller la respiration coupé, une perle de sueur glissant sur ses yeux secs et empreints d'un souffle. L'adrénaline tomba et son corps s'arrêta de s'agiter à mesure que sa respiration en rythme avec ses battements de cœur se fit plus lents. Elle a sombré.