Therapeute

8 1 0
                                    

La fin de semaine fut douce pour Simon et Aristide. Après leur escapade à la campagne, ils retournèrent à Angers avec un esprit plus léger, plus apaisé. La distance et l'air frais leur avaient fait du bien, et bien qu'ils savaient que tous les problèmes n'étaient pas résolus, ils se sentaient plus équipés pour les affronter ensemble.

Le lundi matin, la routine reprit doucement son cours. Simon se remit au travail, mais avec un rythme plus modéré. Il avait promis à Aristide de faire des pauses régulières et de ne plus s'acharner sur ses montages au point de s'épuiser. Aristide, de son côté, veillait à ne pas envahir Simon de ses préoccupations, lui laissant l'espace nécessaire pour travailler à son propre rythme.

Mais malgré les efforts de chacun pour maintenir un équilibre, la menace de mort découverte quelques semaines plus tôt restait un sujet d'inquiétude. Simon avait beau essayer de passer outre, une part de lui ne pouvait s'empêcher d'y penser. Il avait peur, non seulement pour lui-même, mais aussi pour Aristide. Cette peur était comme une ombre constante, planant au-dessus de lui et menaçant de le replonger dans l'angoisse.

Un soir, alors qu'ils étaient tous les deux installés dans le salon, Simon posa enfin la question qui lui brûlait les lèvres depuis des jours.

Simon - « Ari, est-ce que tu crois que... ce qui s'est passé, cette menace... est-ce que tu crois que ça pourrait encore arriver ? »

Aristide, qui était en train de lire, leva les yeux vers Simon. Il voyait bien l'anxiété dans le regard de son compagnon, une anxiété qu'il avait tenté de cacher ces derniers jours.

Aristide - « Honnêtement, Simon... je ne sais pas. Ce genre de choses est imprévisible. Mais ce que je sais, c'est que nous sommes entourés de gens qui nous soutiennent. Et si quelque chose de semblable arrivait, on ne serait pas seuls. »

Simon baissa les yeux, triturant les manches de son pull.

Simon - « Je sais... mais ça me hante, tu vois. J'ai peur que... que quelque chose arrive et qu'on ne soit pas prêts. »

Aristide se rapprocha de lui, posant une main réconfortante sur son genou.

Aristide - « Ce n'est pas facile de vivre avec cette peur, je le sais. Mais ce n'est pas en s'enfermant dans le travail ou en évitant le sujet qu'on va s'en sortir. Je pense qu'il est important qu'on en parle, qu'on ne laisse pas cette peur nous contrôler. »

Simon hocha la tête, mais il avait du mal à formuler ce qu'il ressentait vraiment. Il se sentait pris entre deux feux : d'un côté, il voulait avancer, oublier cette menace, et de l'autre, il avait cette crainte irrationnelle qui ne cessait de le tourmenter.

Simon - « J'ai essayé de ne pas y penser, de me concentrer sur autre chose, mais ça revient toujours. Comme si cette menace, ces mots... étaient gravés dans ma tête. »

Aristide resta silencieux un moment, cherchant les bons mots. Il savait que cette conversation était importante, qu'elle devait se dérouler sans précipitation.

Aristide - « Et si on essayait de trouver un moyen de canaliser cette peur ? Peut-être en parlant à quelqu'un, ou en faisant quelque chose qui pourrait te permettre de te sentir en sécurité. »

Simon se tourna vers Aristide, un peu surpris par cette suggestion.

Simon - « Parler à quelqu'un... tu veux dire, un thérapeute ? »

Aristide hocha la tête.

Aristide - « Pourquoi pas ? On a tous nos limites, Simon. Ce que tu as vécu, cette menace, c'est pas rien. Personne ne s'attend à devoir gérer ce genre de choses seul. Parler à un professionnel pourrait t'aider à comprendre ce que tu ressens, et à trouver des outils pour gérer cette peur. »

Raska X Zafeel  - De la connaissance à l'amour -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant