Chapitre 5 : Le chemin de traverse

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— Oui bien sur Hagrid. Disait Camille

Alors que Camille m'était la capuche du sweat-shirt de Dudley qu'il portais depuis deux jours, il passait la porte avec Hagrid et entra dans un pub sombre et misérable. De vieilles femmes étaient assises dans un coin et buvaient de petits verres de xérès. L'une d'elles fumait une longue pipe. Un petit homme en chapeau haut de forme parlait à un barman chauve dont la tête ressemblait à une noix scintillante. Lorsque Camille et Hagrid entrèrent, la rumeur des conversations s'interrompit. Tout le monde semblait connaître Hagrid ; on lui adressait de toutes parts des signes de main et des sourires.

— Comme d'habitude, Hagrid ? demanda le barman en tendant la main vers une rangée de verres.

— Peux pas, Tom. Je suis en mission pour Poudlard, répondit le géant en donnant une tape sur l'épaule de Camille dont les genoux fléchirent sous le choc.

Comprenant l'empêchement Tom fit un léger signe de tête à Hagrid et continua son service en servant ce qui s'apparente à une bière, Hagrid l'entraîna alors hors du bar, dans une petite cour entourée de murs où il n'y avait que des poubelles et quelques mauvaises herbes.

—Voyons, qu'est-ce que j'ai fait de mon parapluie ? Ah, le voilà.

Hagrid compta les briques sur le mur, au-dessus des poubelles, puis il tapota trois fois à un endroit précis avec la pointe de son parapluie. La brique se mit alors à trembloter et un petit trou apparut en son milieu. Le trou s'élargit de plus en plus et se transforma bientôt en une arcade suffisamment grande pour permettre à Hagrid de passer. Au-delà, une rue pavée serpentait devant eux à perte de vue.

— Bienvenue sur le Chemin de Traverse, dit Hagrid. La stupéfaction de Camille le fit sourire. Ils franchirent l'arcade qui disparut aussitôt sur leur passage pour ne laisser derrière eux que le mur de pierre. Le soleil brillait sur un étalage de chaudrons, devant un magasin. Une pancarte annonçait : « Chaudrons ... toutes tailles ... cuivre, étain, argent ... touillage automatique, modèles pliables. »

— Il va falloir t'en acheter un, dit Hagrid, mais on va commencer par aller chercher ton argent.

Camille aurait voulu avoir une demi-douzaine d'yeux supplémentaires, il regardait de tous côtés, en essayant de tout voir à la fois : les magasins, les étals, les gens qui faisaient leurs courses. Une petite femme rondelette regardait la vitrine d'un apothicaire en hochant la tête :

— Dix-sept Mornilles pour trente grammes de foie de dragon, c'est de la folie... marmonna-t-elle.

Un hululement s'éleva d'une boutique dont l'enseigne indiquait : « Au Royaume du Hibou ... hulottes, chouettes effraies, grands ducs, chouettes lapones. » Quelques garçons de l'âge de Camille avaient le nez collé contre une vitrine dans laquelle étaient exposés des balais volants.

— Regarde, dit l'un d'eux. Le nouveau Nimbus 2000. Encore plus rapide.

On vendait de tout dans les boutiques, des balais, des robes de sorcier, des télescopes, des foies de chauve-souris et des yeux d'anguille conservés dans des barils, des piles de grimoires, des plumes d'oie, des parchemins, des potions, des globes lunaires.

— Ah, voilà Gringotts, dit enfin Hagrid.

Ils se trouvaient devant un grand bâtiment d'une blancheur de neige, qui dominait les boutiques alentour. Debout à côté du portail en bronze étincelant, vêtu d'un uniforme écarlate, se tenait un...

— Eh oui, c'est un gobelin, dit Hagrid tandis qu'ils montaient les marches de pierre blanche qui menaient au portail.

Le gobelin avait environ une tête de moins que Camille. Il avait le teint sombre, un visage intelligent, une barbe en pointe, des pieds et des doigts longs et fins. Lorsqu'ils pénétrèrent à l'intérieur du bâtiment, le gobelin s'inclina sur leur passage. Ils se retrouvèrent devant une autre porte, en argent cette fois, sur laquelle étaient gravés ces mots :

Camille Potter à l'école des sorciersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant