Just A Dream #2

Chapitre 9

Liv

| Septembre 2018

J'ai laissé Lyse à l'hôpital. Elle a décidé de rester encore un peu avec ses cousines qui sont d'une gaieté surprenante. Mais mes pensées sont tournées vers Ethan. Je suis soulagée qu'il soit de nouveau parmi nous. Ces dernières semaines ont été riches en angoisse.

Malgré qu'il soit sorti du coma, je me sens encore coupable de son accident. Si je n'avais pas répondu à son appel, il n'aurait peut-être pas été distrait sur la route. Même si Damon s'efforce de me dire que ce n'est pas ma faute, cette part de culpabilité me ronge de l'intérieur.

Alors que je quitte l'hôpital, l'air frais de la nuit me frappe le visage. Les rues sont désertes, baignées par la lumière froide des réverbères. À cette heure, les journalistes sont déjà chez eux, je sais que je n'ai vais pas avoir de mal à rentrer chez moi. Je décide de prendre un raccourci à travers le parc pour rentrer chez moi plus rapidement. La nuit est calme, et le chant des grillons résonne doucement.

Le parc, à cette heure tardive, semble à la fois paisible et inquiétant. L'entrée est marquée par une arche en fer forgé, où des feuilles et des fleurs en métal sont sculptées avec une finesse remarquable. En franchissant cette arche, une allée de gravier se dessine devant moi, bordée de lanternes anciennes qui diffusent une lueur douce et vacillante, projetant des ombres mouvantes sur le sentier.

De part et d'autre de l'allée, les arbres s'élèvent comme des gardiens silencieux. Leurs branches entrelacées forment une voûte naturelle au-dessus de ma tête, filtrant la lumière de la lune et créant un jeu d'ombres dansantes sur le sol. Le feuillage dense atténue les bruits de la ville, rendant le chant des grillons encore plus perceptible.

À ma droite, un petit étang réfléchit la lumière des lanternes, créant des éclats d'argent sur sa surface calme. Des nénuphars flottent ici et là, leurs larges feuilles offrant un abri aux grenouilles qui coassent par intermittence. Un banc en bois, patiné par le temps, est placé juste en face de l'étang, offrant un endroit parfait pour contempler cette scène sereine.

Je continue de marcher, et la gravité de mes pensées rend chaque détail du parc encore plus poignant. Plus loin, un vieux kiosque à musique se dresse, ses piliers ornés de motifs floraux complexes. Jadis animé par des concerts et des rires, il est maintenant silencieux, une relique d'une époque révolue. Des guirlandes de lierre grimpent le long des colonnes, ajoutant une touche de mystère à l'ensemble.

Le sentier principal se divise en plusieurs chemins secondaires, serpentant à travers des bosquets d'arbustes fleuris et des pelouses impeccablement entretenues. Quelques bancs de pierre, dispersés çà et là, sont enveloppés par la végétation, comme si la nature tentait de les reprendre.

En passant près d'un bosquet de roses, leur parfum délicat emplit l'air, contrastant avec la fraîcheur de la nuit. Les fleurs, invisibles dans l'obscurité, ajoutent une dimension sensorielle à ma marche, une présence invisible mais réconfortante.

Plus loin, un pont de bois enjambe un ruisseau qui murmure doucement, ajoutant une mélodie apaisante au chant des grillons. Les planches du pont craquent légèrement sous mes pas, mais le bruit se perd dans le murmure constant de l'eau.

Le parc est un sanctuaire nocturne, une bulle de tranquillité au cœur de la ville endormie. Chaque élément, du bruissement des feuilles aux éclats d'argent sur l'étang, semble conçu pour apaiser et inviter à la réflexion. Mais ce soir, même la beauté sereine du parc ne parvient pas à chasser l'angoisse qui me serre le cœur. Au contraire, mes sens sont en alerte comme si quelque chose de terrible allait arriver.

Soudain, j'entends des pas rapides derrière moi. Mon cœur s'accélère. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et aperçois une silhouette qui se rapproche rapidement. Instinctivement, j'accélère le pas, mais la silhouette se rapproche de plus en plus.