De retour à La Push pour aider sa tante, Marly ne s'attendait pas à croiser le chemin de Jacob Black, le meilleur ami de son cousin Embry. Entre eux, un lien irrésistible se tisse, la plongeant irrémédiablement au cœur des mystères et des légendes a...
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JACOB
Piégé entre mon devoir, mes secrets, et cet amour qui me consume, je reste là, paralysé, à faire exactement ce que je ne veux pas faire : la blesser. Et plus j'essaie de la protéger en gardant mes distances, plus je sens que je la perds. C'est un cercle vicieux dont je ne sais pas comment sortir.
– Ce n'est qu'un jeu, lance Bella, perplexe, tandis que Marly claque la porte. Qu'est-ce qui lui prend ?
Mes poings se crispent sous la table jusqu'à ce que mes jointures blanchissent, sa remarque m'irrite plus qu'elle ne devrait. Mes muscles se contractent et cette chaleur familière, qui annonce la métamorphose, commence à monter le long de ma colonne vertébrale. Emily le sent et invite rapidement Bella à la rejoindre à côté.
Embry, lui, sort à la suite de sa cousine pendant que je lutte pour ne pas me laisser submerger par mes émotions. La culpabilité me ronge tandis que je repense à l'expression de Marly quand Bella a posé sa main sur la mienne, à la douleur qui a traversé son visage quand elle a insinué que Marly n'était rien pour moi. J'aurais dû réagir différemment, prononcer des mots plus forts pour lui montrer qu'elle compte plus que tout.
Tout aurait été plus simple si j'étais libre d'agir à ma guise. Mais ce n'est pas le cas.
Je me lève vivement et me poste près de la sortie, me balançant d'une jambe à l'autre. J'ai un mal fou à rester en place, les secondes passées loin d'elle sont une torture. Chaque son, chaque parole qui émanent de sa personne, me parviennent, limpides, comme si elle chuchotait à mon oreille. Je me déteste pour ce qu'elle endure à cause de moi.
Dans la cuisine, Emily et Bella discutent, mais leurs voix ressemblent à un bourdonnement lointain. Rien d'autre n'existe que Marly.
Sam, lui, ne dit rien. Il me surveille du coin de l'œil, ses épaules tendues trahissent son inquiétude. Il sent que je suis sur sur le point de craquer et il a raison.
Puis, je l'entends. Un sanglot, étouffé, mais qui résonne en moi comme un coup de tonnerre. Quelque chose se brise définitivement dans ma poitrine. C'est bien plus que je ne peux supporter. Je bondis sur la porte et m'empresse de sortir avant même que l'Alpha ne puisse ouvrir la bouche. Qu'il aille au diable avec ses ordres.
Quand Embry propose de ramener Marly avec le pick up de Sam, je me fige une seconde. J'hésite. Il essaie de l'aider, de lui offrir un refuge loin de cette tension insupportable. Mais je ne peux pas la laisser partir comme ça. Pas sans lui parler.
– T'as merdé sur ce coup, Jacob, me souffle-t-il en passant près de moi.
Je serre les poings, et retiens un grognement. Comme si j'avais besoin qu'on me le fasse remarquer. Je m'en rends compte et c'est ça le pire.
– Laisse nous cinq minutes, dis-je, ma voix plus rauque que d'habitude à cause de l'effort pour contenir mon loup.
S'il pouvait se dissocier de mon corps, il m'aurait sauté à la gorge depuis longtemps. Il s'agite à l'intérieur, furieux face à la situation, furieux contre moi. Je le sens gratter, pousser, cherchant à sortir pour aller réconforter notre imprégnée. Mais je ne dois pas céder. Je dois trouver les mots justes, ceux qui ne trahiront pas le secret de la meute tout en apaisant sa peine.