De retour à La Push pour aider sa tante, Marly ne s'attendait pas à croiser le chemin de Jacob Black, le meilleur ami de son cousin Embry. Entre eux, un lien irrésistible se tisse, la plongeant irrémédiablement au cœur des mystères et des légendes a...
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Je crois pouvoir dire sans trop me tromper que la maison Uley est le QG du groupe. Quand le temps le permet, tout le monde se réunit à la plage de la Push pour un pique-nique improvisé et une partie de foot. Mais quand la météo fait des siennes, ils s'entassent dans le petit salon de Sam et Emily. Comme aujourd'hui.
La télévision diffuse une émission du style « le juste prix » mais je n'y prête guère attention. Jacob s'est endormi, sa tête posée sur mes genoux. J'apprécie que nous nous créons nos petites habitudes. Dès qu'il le peut, il s'installe ainsi pendant que mes doigts glissent dans ses cheveux et nous discutons, rigolons, ou nous nous sourions tout simplement, - les silences avec lui ne sont jamais gênants -.
Ces instants-là sont mes préférés. J'ai un besoin irrépressible d'être toujours plus proche, d'être en contact avec lui.
Le regard fixé sur son visage apaisé, je me fais la réflexion qu'il paraît tellement vulnérable quand il dort. La garde baissée, les traits totalement détendus, j'ai l'impression d'être la seule à avoir le droit de le voir ainsi. Un privilège rare qu'il m'accorde et dont je mesure pleinement la valeur.
En dehors de ces moments, où il fait preuve d'abandon total, Jacob semble toujours un peu tendu, sur le qui-vive, prêt à bondir et à réagir au moindre incident et ce malgré sa bonne humeur constante. Cela doit être épuisant. Il l'est forcément. Autrement, je vois mal comment il pourrait s'endormir comme ça dans ce canapé minuscule avec ses jambes qui pendent de l'accoudoir.
Cela fait une bonne demie heure que je me trouve dans la même position et mes jambes commencent à s'engourdir. Tant bien que mal, j'essaye de tendre ces dernières pour les soulager sans le réveiller. Il bouge alors et bascule laborieusement sur le côté, son nez pressé contre mon ventre. Fascinée, je ne peux m'empêcher de caresser doucement sa joue ainsi exposée. Sa peau est brûlante, mais je m'y suis habituée. Ça me paraît normal à présent, c'est une caractéristique que je lui associe désormais.
Un sourire immense finit par étirer ses traits. Il ouvre les yeux, et les lève pour les plonger dans les miens.
Je lui retourne son sourire, attendrie par son air encore ensommeillé.
- Bien dormi ? je chuchote, mes doigts toujours sur sa joue.
- Hum...comme un bébé.
Il se relève lentement pour s'étirer et je l'observe en silence, suivant le moindre de ses gestes. Il s'accroupit ensuite face à moi et vient exercer une petite pression sur mes jambes.
- Ça va les cuisses ? demande-t-il sur un ton légèrement coupable.
- Oui.
- Sûre ?
- Mais oui, le rassuré-je.
Il reste un instant dans cette position, son regard ancré dans le mien.
