Chapitre 8

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Le lendemain matin, pour mon plus grand soulagement, je ne croisai pas Lucian lorsque je quittais la maison pour aller au lycée. En traversant la cour, je remarquai que sa voiture n'était plus là. Avec un peu de chance, il était déjà reparti aussi brusquement qu'il était arrivé. Même si, je n'y croyais pas trop.

Comme d'habitude, Castel m'attendait en bas de l'allée. Dès que j'ouvris la portière de la voiture, je remarquai à son large sourire qu'il tramait quelque chose, c'était évident.

- Tu m'as l'air un peu trop heureux d'aller en cours à mon goût... C'est louche ! Déclarai-je en plissant les yeux, méfiante.

- Tu ne me fais jamais confiance ! Répondit-il, feignant d'être blessé.

- Peut-être parce que je te connais trop bien ? Ripostai-je avec un sourire narquois.

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. Le soleil brille, et j'ai ma merveilleuse meilleure amie à mes côtés. C'est une magnifique journée qui s'annonce. J'ai toutes les raison du monde d'être heureux.

Je soupirai, mi-exaspérée, mi-amusée.

- Cas, il fait à peine 8°C dehors, le ciel est gris à mourir, c'est carrément déprimant. Un temps à faire tomber malade un pingouin en plein mois de septembre...

- Ça manque un peu de musique, tu ne trouves pas ? S'exclama-t-il gaiement, en allumant la radio, ignorant délibérément ma remarque sarcastique.

...Un vent glacial devrait s'abattre sur le nord du pays dans les prochaines heures, il est conseillé d'éviter toute sortie jusqu'à ce que la situatio...

Castel éteignit la radio aussi brusquement qu'il l'avait allumée. Je me mordis la lèvre pour retenir un éclat de rire.

- Bon, finalement, on va s'en passer. Je sais ! Je pourrais chanter pour passer le temps. You can count on me like one, two, three, I'll be there...

Cas...

And I know when I need it, I can count on you like four, three, two, and you'll be there...

Cas ! Soupirai-je, au comble de l'exaspération.

Cause that's what friends are supposed to do, oh, yeah, ooh-ooh-ooh...

Il continuait de chanter à tue-tête, totalement insensible à mes protestations.

- CASTEL ! M'écriai-je.

- QUOI ? Répliqua-t-il aussitôt, les yeux écarquillés, alarmé par mon ton.

- Regarde ! Dis-je, amusée, en pointant du doigt le pare-brise, lui montrant de grosses gouttes de pluie qui s'écrasaient contre la vitre. Il pleut ! Une vraie casserole.

Je ne pus me retenir plus longtemps et éclatai de rire. Lorsque mon ami réalisa que son petit numéro avait fini par nous attirer la pluie, son expression penaude me fit rire encore plus fort. Quand je parvins enfin à reprendre mon souffle, je me tournai vers lui, essuyant une larme de rire.

Son air incrédule avait déjà cédé la place à un sourire, et bientôt, il se mit à rire avec moi. Je posai ma main sur son bras et quand je fus à nouveau capable de formuler une phrase cohérente je lui glissais avec un sourire compatissant :

- T'en fais pas Cas, je serais toujours là pour t'écouter, peu importe à quel point tu peux chanter faux. Mais soyons honnêtes, ça crève les yeux que tu as quelque chose à me demander, n'est-ce pas ?

Castel prit un air faussement innocent, jouant parfaitement la comédie.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. J'ai besoin d'une raison pour chanter maintenant ?

AchilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant