Devils Like to Dance Partie 3

409. Remuer le couteau dans la plaie

Écrit par HateWeasel

409. Remuer le couteau dans la plaie.

Ciel attendait patiemment le retour de Johnathan. Cela prenait bien plus de temps que ce qu'il pensait, mais il partait du principe que le garçon avait du mal à trouver de l'aide. Finalement, l'autre démon revint bel et bien avec un démon commun à ses côtés. Ils passèrent tous les deux devant la cellule de Ciel ; et à sa grande surprise, le démon lui sourit avant de continuer sa route.

Il se mit ensuite à écouter attentivement les bruits de pas qui résonnaient dans le couloir. Ils ne s'arrêtèrent pas à la première cellule cette fois, et ils allèrent à la deuxième. Une porte s'ouvrit en grinçant et l'on entendit des bruits sourds. Finalement, le Phantomhive commença à entendre le bruit d'une personne qui était traînée. Il était convaincu qu'il s'agissait du corps du Dieu de la Mort décédé.

Il eut réellement sa réponse lorsque les deux démons repassèrent devant sa cellule, le domestique derrière Johnathan emportant le corps. L'homme semblait beaucoup plus jeune que les Dieux de la Mort que Ciel connaissait, mais d'un autre côté, il était censé être une sorte de stagiaire. Le corps était frais, raide et ensanglanté. On aurait dit qu'il y avait des marques de coups ainsi que des lacérations sur lui, à en juger par la position anatomiquement impossible de ses membres. Ses yeux étaient grands ouverts mais complètement vides. Aucune vie n'était trouvable dans ces orbes jaunes et vertes, un fait plutôt dérangeant pour un Dieu de la Mort, dont le visage était dans une agonie permanente, la bouche grande ouverte pour hurler sans un son.

De toute évidence, le pauvre Dieu de la Mort n'avait pas connu une mort paisible. Le bleuté se demanda ce qu'on lui réservait. Oh, comme Ciel regrettait sa décision. Mais, cela en vaudrait la peine au bout du compte, non ? Au moins, les autres étaient sains et saufs.

Johnathan partit avec le démon commun et le corps du Dieu de la Mort, et ne revint pas pendant un bon moment. Il devait se débarrasser du corps, après tout. Puis il devait faire savoir à Krampus que le Phantomhive était réveillé. L'attente était agonisante. Il n'avait pas la moindre idée de ce qui allait lui arriver. Il le découvrirait bientôt alors que Johnathan revint, accompagné de Morgan cette fois-ci, cette dernière marchant d'un pas étrangement joyeux et plein d'entrain. Ils s'arrêtèrent devant la cellule du garçon et Johnathan déverrouilla la porte, désactivant également le piège à démon au sol, les deux étant connectés d'une certaine manière.

- Krampus veut te voir, dit Johnathan d'un air quelque peu inquiet.

Le bleuté se contenta de hocher la tête et d'essayer de se lever. La tâche était compliquée puisqu'il n'avait toujours aucun moyen de bouger ses bras. Il fut rapidement aidé par l'autre garçon qui lui permit de se mettre sur ses pieds et qui le guida vers la porte. Morgan ne fit que lui sourire, suivant la marche.

Ils montèrent plusieurs marches et arrivèrent dans un énorme couloir qui menait au reste du château. Il était richement décoré, comme Krampus lui-même. Toutefois, le Phantomhive n'eut pas l'occasion d'admirer le décor alors que leur destination était proche. En bas d'escaliers, ils se rendirent dans une autre partie du château. En entrant dans la pièce, Ciel se pétrifia immédiatement.

Krampus était là, comme il fallait s'y attendre, confortablement assis sur une chaise dans un coin. Mais la pièce dégageait une sorte de familiarité que le Phantomhive n'appréciait pas. Au centre, se trouvait une table en forme de T avec des lanières. Des couteaux étaient accrochés au mur ; certains propres et d'autres récemment utilisés.

Cela faisait longtemps que Ciel n'avait pas ressenti cette peur là. Cela faisait presque cent trente ans. Il ressentait la même peur paralysante et puérile qu'à ses dix ans. Des souvenirs lui apparurent alors que les scènes de ce jour-là ressurgissaient ; des scènes du jour où son histoire avait débuté. Son coeur battait la chamade et ses yeux étaient écarquillés. Un filet de sueur recouvrit sa peau tandis que tous les nerfs de son corps lui hurlaient de fuir. Il ne pouvait pas. Ses jambes refusaient d'écouter, et elles ne purent que faire quelques pas en arrière.