Stella
— Père, mère, dis-je d'une voix forte arrivant à la hauteur de mes parents. Aujourd'hui j'ai 18 ans et... j'aimerais avoir une autorisation de sortie.
Je retiens ma respiration quand son regard glacial se pose sur moi, un frisson me parcourt l'échine avant même qu'il n'ouvre la bouche.
— Il en est hors de question, s'exclame mon paternel le visage contracté.
— Mais père, rien qu'une fois, suppliais-je en regardant le sol de peur de voir sa colère jaillir.
— Et risquer de perdre l'argent que tu vas nous rapporter ?
Comment ça ? Quel argent ?
— Je ne suis que ça à vos yeux ? De l'argent ? m'emportais-je en le fixant les yeux écarquillés. Vous comptez me vendre ?
— Tu as été une déception dès le jour où on a su que tu étais une fille ! répond-il la voix grave. Nous avons signé un contrat il y a déjà 2 ans, tu iras travailler pour les Cameron et je formerai leur fils pour reprendre le réseau.
J'ouvre grand la bouche ne sachant quoi répondre. Ils n'ont jamais été des parents aimant mais j'ai toujours fait tout ce qu'ils me demandaient. Ils m'ont entraîné dès ma naissance à devenir un soldat et pourtant ça ne leur suffit pas.
Je ne sais pas comment est l'extérieur, je n'ai jamais pu mettre les pieds en dehors du terrain familial. J'ai déjà essayé de m'échapper... mais les sentences sont des plus horribles...
— Vous préférez former quelqu'un qui n'y connaît rien plutôt que votre propre fille qui s'est entraîner toute sa vie ?! prononçais-je faiblement comprenant que mon existence ne servait à rien.
— Arrête Stella, interrompt la voix aiguë de ma mère, tu n'es qu'un fardeau pour nous, tu es une fille et jamais tu ne seras capable de gérer un réseau comme le nôtre.
Des larmes viennent se loger aux coins de mes yeux mais je les ravale comme la boule qui s'est loger dans ma gorge. Je ne peux pas pleurer, ils me l'ont interdites depuis mon plus jeune âge. Je ferme les yeux tentant de chasser l'émotion qui me gagne.
Quand je les ouvre à nouveau, je les regarde un à un avec dégoût. Ce ne sont pas mes parents, ce sont mes géniteurs. L'amour déjà infimes que je leur portais vient de disparaître dans le néant.
Je ne leur réponds pas et tourne les talons direction l'étage pour regagner ma chambre.
Je n'ai jamais apprécié cette pièce, elle est petite, les murs ainsi que les meubles sont d'un blanc éclatant, comme si, tout cela pouvait illuminer ma vie pleine de noirceur. Un petit lit trône dans un coin de la pièce, mes pieds en dépasse largement mais tout le monde s'en contrefiche de mon confort.
Mon regard se tourne vers la seule fenêtre de ma chambre et je me revois il y a quelques mois, essayant encore de m'échapper de cet enfer.
J'avais préparé mon sac et j'étais passer par la fenêtre, en m'accrochant à la gouttière. Une fois à terre, je m'étais caché dans les buissons observant les alentours et les gardes se postant un peu partout. Quand le champ fut libre j'avais couru vers cette sortie, cette grille que je n'avais encore jamais franchie. Il faisait pratiquement nuit donc moins de chance qu'on m'aperçoive cependant à quelques mètres de ma liberté, un garde m'avait aperçue. J'essayais de courir encore plus vite mais en vain ils se sont rués à trois sur moi...
Ils avaient l'ordre de me tabasser si j'essayai de partir et ils s'en faisaient une joie. Les coups venaient de partout, j'étais incapable de me défendre malgré mes entraînements. Ils étaient une dizaine agglutiner autour de moi, me lançant des assauts de tous les côtés. Je plaquais mes mains sur mon visage essayant de me protéger en étouffant mes cris de douleurs.
Une fois évanouie sous la violence de leurs actes, je m'étais réveillée à même le sol, au centre de la cave humide, dans le noir total. Avec pour seul bruit, de l'eau goutant sur le sol en béton. Je grelottais tellement cette pièce était froide. Mes tremblements me faisaient grimacer tant on m'avait rué de coups. On m'y avait laissé trois jours...
Trois jours interminables où je souffrais au moindre mouvement, où j'avais froid, soif et faim. La tristesse avait été remplacé par une colère noire que je refoulais à l'intérieur de mon âme, comme un fragment de ma personnalité.
Depuis ce fameux jour, je n'ai plus jamais osé fuguer. Je savais que ma vie ne tenait qu'à un fil et que je ne devais pas dépasser les limites malgré mon irrépressible envie de liberté.
J'enfile ma tenue de sport tout en soupirant profondément de cette vie injuste.
Me vendre sérieusement...
Mes parents ont demandé à leurs hommes de m'entraîner toute ma vie, j'ai appris à me battre contre eux, à tirer avec une arme et même à utiliser une arbalète. Bien que ce soit mon arme préférée je doute fort que les gens de mon âge soit capable de tout ça.
J'inspire profondément et descends chercher mon arbalète, une fois dans mes mains je sors sur la pointe des pieds.
J'aimerais tellement tirer une flèche sur chaque homme présent sur ce vaste terrain appartenant à mes géniteurs. Cependant, mon instinct me dicte de ne rien faire. J'ai subi trop de chose venant d'eux et je ne veux pas leur donner une nouvelle raison de s'en prendre à moi.
Je me dirige vers les arbres qui se trouve à gauche de la maison, je m'enfonce dans la nature tout en essayant de garder mon calme. La conversation avec mes parents qui tourne en boucle dans ma tête ne m'aide pas à rester zen...
Je manipule mon arme en mettant la flèche au bon endroit, je respire profondément et fixe une araignée loger sur l'arbre non loin de moi. Une cible parfaite étant donné que j'en ai horreur, je la vise et appuie sur la gâchette.
Dans le mille.
Je répète mes mouvements et vise cette pauvre souris qui cours un peu plus loin. Une fois ma cible transpercée, je remarque une fumée se propager tout autour de moi.
Mes membres s'engourdissent et je ne suis plus capable de courir, je m'effondre sur le sol. Mon cœur bat à un rythme effréné, je ne comprends pas ce qu'il se passe, d'où vient cette fumée. Je me mets à tousser et lutte pour garder mes yeux ouverts, seulement j'en suis incapable. Au moment où je sombre malgré moi, je remarque quelqu'un s'avancer vers moi avec un masque à gaz. Mais, c'est trop tard...
Je sombre dans un lourd sommeil...
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À très vite pour un nouveau chapitre !
1132 mots ❤️
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Stella
RomansaStella a toujours vécue enfermé chez ses parents cependant, sa vie va être bouleversé le jour de ses 18ans, où elle va être kidnappée par un membre d'un réseau ennemi. Drake, fils du grand patron du réseau d'Italie, à l'âme détruite n'hésite guère à...