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Maitre agoué📸

Erzuli, se retrouve dans un endroit sombre, en plein milieu d’un épais brouillard. Sous ses pieds nus se trouvait des galettes, et des petites lignes d’eau qui glissaient entre elle. Elle est censée être morte, et pourtant, elle n’a pas la sensation d’avoir changé, son corps est toujours le même, elle respire normalement, et n’a pas du tout l’impression d’être un esprit qui a traversé l’autre monde. Le brouillard devient moins épais et elle put apercevoir la silhouette d’une personne. Sans trop y réfléchir ses pieds s’actionnèrent et elle se dirigea vers elle. Quand elle fut à sa hauteur, elle trouva un homme adulte, d’une trentaines d’années, un visage serein, qui lui tendit la main en souriant. Il portait sur sa tête une couronne qui comportait trois pics pointus, tel un trident et des chaines en perle. Il tient dans sa main un bâton dont l’extrémité est retournée sur elle-même trois fois, telle la queue d’un serpent. C’est un mulâtre aux yeux noir, ses sourcils ainsi que sa barbe sont colorés d’une teinte de bleu. Il porte à son cou des colliers de coquillage et une grande étoile de mer. Son corps est recouvert d’une simple toile blanche. Erzuli prit sa main et lui sourit en retour.

Elle venait de faire la connaissance de maitre agoué ou agwe, maitre des océans. Il est le protecteur des marins ou des pécheurs, mais aussi des animaux et des végétaux qui vivent dans la mer.
Il la conduit à une petite barque en bois, et la fit monter. La barque tangua et Erzuli lutta pour garder son équilibre. Maitre agoué ne dit rien et se contenta de lever la main droite dans une direction inconnue. La barque se mit à glisser sous ce qui semblait être un fleuve, le brouillard se dégageait sur son passage. Erzuli était excitée par la nouvelle aventure qu’elle allait vivre, mais elle était aussi triste pour ce qu’elle avait laissé derrière elle. Sa vie, sa grand mère... Elle avait beaucoup de question, beaucoup d’appréhension. Qu’est qu’on attendait d’elle ? elle espérait trouver dans cet autre univers des réponses à ses questions. La barque s’arrêta à l’embouchure du fleuve, là où l’eau se jetait dans l’océan. Elle attendit ne savant pas quoi faire.

Erzuli commençait à s’impatienter, elle s’ennuyait. Elle allait se lever quand la barque se mit à tanguer, la faisant basculer en arrière. Un magnifique rire se fait entendre puis petit a petit, le rire devient strident. Sous la barque Erzuli sent un grand courant qui fait tournoyer le bateau. Une sirène sort brusquement de l’eau et va s’asseoir sur un rocher beaucoup plus loin en se peignant les cheveux. Elle est magnifique, ses cheveux longs lui couvrent les seins, et sa longue queue bleue bougeait dans l’eau. Erzuli la regardait émerveillée. La sirène la regarda longuement puis nagea vers elle.

- Vient suis moi !

- Comment ?

- Si tu ne sais pas comment, je m’en vais !

Capricieuse ! cet adjectif lui va définitivement bien. La sirène, est la femme de maitre agoué donc maitresse des eaux. Elle adore les bijoux, les miroirs et elle est très sournoise et prétentieuse. Elle revient presque tout de suite après et renversa la barque. Erzuli se retrouve plonger sous l’eau et se débat pour remonter a la surface. La sirène se mit a rire ce qui l’agaça.

- Tu ris mal !

- Je pourrais te laisser ici ! dit-elle énervée

Erzuli se mit aussi à rire pour l’énerver encore plus. Elle la regarda perplexe, puis poussa un cri strident qui fit siffler son oreille.

- Tu n’as cas me posséder, si tu veux aller sous l’eau.

Pas la peine de demander comment, elle ne va pas répondre. Alors Erzuli lui tend une main qu’elle prit en la toisant. Elle ferma les yeux puis sentit une forte chaleur provenant de sa nuque. Quand elle ouvrit les yeux elle se retrouve en possession de sa queue et ses longs cheveux raides deviennent encore plus long et beaucoup plus fin, tombant sur ses petits seins ronds dénudés.  Elle se couvrit de ses bras gêner. Elle entendit le rire cristallin de la sirène dans sa tête.

- Tu es toujours là ?

- Oui je te conduis, fais vite avant que le brouillard ne disparaisse et qu’on se retrouve à la vue des humains.

Erzuli plongea sous l’eau et retient sa respiration instinctivement, n’étant pas habituer à respirer sous l’eau, elle ferma les yeux jusqu’à trois avant de se lâcher et de respirer. Elle ouvrit grand les yeux et recommença à expirer, inspirer… C’était une sensation étrange de pouvoir respirer sous l’eau, l’eau était l’un de ses éléments favoris, elle adorait les moments de vacances ou elle et ses cousines se rendaient dans les rivières pour y passer la journée. C’étaient des moments inoubliables, il y avait des garçons qui péchaient et qui s’amusaient à faire peur aux filles. Les courses, les batailles d’eau, et le lam boucanen (véritable boucané) qu’on mangeait autour du feu, le clairin qu’ils se passaient entre eux pour se réchauffer le sang avant de replonger dans l’eau glacée. Cette sensation de liberté, voilà le mot : la liberté.

Elle nagea un peu afin de s’habituer à ce corps, puis nagea dans la direction indiquer par la sirène sur un ton brusque.
Elle nagea longtemps et s’enfonça de plus en plus profond dans la mer. A force elle était fatiguée et se demandait si ce n’était pas une autre ruse de la sirène.

- Tu crois que c’est marcher sur tes deux pieds ? rigole la sirène

- Tais-toi !

- C’est bon ! arrête-toi et tend ta main devant toi.

Elle s’exécuta, puis apparait devant-elle, un grand et magnifique château blanc et les toits de couleur bleu protéger par un dogme invisible.

- Tu n’as plus besoin de moi ! libère-moi

- Aurevoir !

Erzuli retrouva sa forme humaine et pénétra dans le dogme. Elle se sent alors tirer vers le bas par la pesanteur et tomba sur le sol. Elle se leva en se massant les fesses, puis Elle leva les yeux vers la grande barrière de couleur coraille qui s’ouvrit devant-elle.

Elle avança dans l’allée couverte de béton. C’était comme si elle revenait sur la terre. Elle pénétra dans le château qui devait avoir 3 étages avec plusieurs compartiments. Elle se retrouve dans une grande salle lumineuse, au centre duquel se dressait un grand trône en pierre et en coquillage. Le sol était transparent comme recouvert de glace, ou elle pouvait apercevoir son visage mais multiplié et sur diffèrent point de vue. Intriguée elle se mit à bouger pour essayer de comprendre ce phénomène. Comment pouvait-elle être de face et apercevoir l’arrière de son crâne ? Elle prit son temps pour détailler son tatouage qui était en fait un rond dans lequel ou pouvait voir des vèvès, des animaux et des chaines entrelacés.

- Les différentes dimensions.

Erzuli releva la tête en sursautant, maitre agoué venait de rentrer dans la pièce et s’assied en souplesse sur le trône. Erzuli le regarda perplexe.

- Les miroirs sous tes pieds représentent les différentes dimensions. De là je peux savoir tout ce qui se passe dans un monde extérieur au mien.

- Ou est-ce que je suis ? demanda-t-elle en ignorant son explication.

- Chez moi, c’est mon palais ma femme est un peu fâché après toi elle ne viendra pas.

- Je n’ai pas envie de la voir non plus. Je pensais que j’étais…

- Dans le monde invisible ? non, pas encore.

- Et pourquoi je suis là ? qu’est-ce que je suis ? suis-je morte ?

- Oh du calme jeune fille. Premièrement tu n’es pas morte, tu retourneras sur la terre ferme quand tu seras prête.

- Je ne comprends rien.

- Viens suis moi !

-	Viens suis moi !

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Erzuli en lasiren

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