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Gianni était assis sur son lit, l'obscurité de sa chambre l'enveloppant comme une cape. La lueur bleutée de son téléphone éclairait faiblement son visage, tandis qu'il fixait l'écran, les yeux hantés par une seule obsession : Monsieur Klaus. Son nom ne quittait plus ses lèvres, se répétant en boucle comme une incantation envoûtante, son souffle entrecoupé d'émotions contradictoires.
- « M. Klaus... M. Klaus... M. Klaus... » chuchota-t-il encore, ses lèvres tremblantes d'un mélange de désir et de frustration. Ses mains tremblaient, comme si le simple fait de prononcer ce nom le rapprochait de l'effondrement total.
Il ouvrit l'application de ses notes, parcourant les messages non envoyés, les poèmes inachevés, et les réflexions intimes qu'il n'avait jamais partagées. Ses yeux se posèrent sur les dernières lignes qu'il avait écrites, cette nuit où il s'était senti perdu, incapable de résister à l'emprise que Klaus exerçait sur lui. D'un geste presque désespéré, il ajouta quelques mots à l'un des poèmes.
« Et j'ai pensé à lui,
comme on pense à une lame douce,
qui glisse lentement sous la peau,
tranchant l'âme, coupant le souffle... »Il s'interrompit. L'émotion débordait de lui, incontrôlable. Il balança son téléphone sur le sol, se levant d'un coup sec pour marcher dans la pièce. Sa respiration était saccadée, son esprit noyé dans cette obsession qui ne le quittait jamais.
- « Pourquoi ? Pourquoi vous ? Pourquoi est-ce que vous me faites ça ? » s'exclama-t-il, comme s'il parlait directement à son enseignant, même s'il savait qu'il était seul.
Il passa ses mains dans ses cheveux, les tirant légèrement comme pour chasser les pensées qui l'assaillaient. Mais rien ne fonctionnait. L'image de ce professeur de physique, son sourire, ses yeux, sa voix, ce regard si attendrissant, tout de lui, de son être, absolument tout revenait en boucle dans son esprit, le torturant à chaque seconde avec plus de frustration, toujours plus de ce venin d'émotions qui le rendait faible.
- « Monsieur Klaus... oui, votre nom résonne en moi, je ne sais plus quoi faire », murmura-t-il, presque sans s'en rendre compte. « À vrai dire, j'aimerais que vous m'embrassiez... Pourquoi dis-je cela ? Je n'en sais rien. »
Il s'approcha du miroir, regardant son propre reflet avec une intensité troublante. Ses yeux brillaient de ce mélange familier de haine et d'amour. Chaque pensée, chaque sentiment pour ce fameux M. Klaus le tirait dans des directions opposées. D'un côté, il voulait le posséder, le contrôler, manipuler chaque aspect de sa vie. De l'autre, il se sentait prêt à tout abandonner, à se perdre entre ses bras, à laisser Klaus avoir le dessus, cela le frustrer, toujours plus... il ne le supportait plus.
- « Je veux que vous m'apparteniez, » souffla-t-il, son visage près du miroir, comme s'il parlait directement à son reflet. « Mais je ne supporte pas cette perte de contrôle... J'ai besoin de tout manipuler, d'orchestrer cette pièce de théâtre que vous appelez tous réalité. »
Il s'éloigna du miroir, le cœur battant, sa frustration atteignant son paroxysme. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas lâcher prise ? Pourquoi est-ce que M. Klaus avait cette emprise sur lui sans même le savoir ?
Gianni se laissa tomber sur le lit, fermant les yeux un instant. Il savait que cette lutte interne finirait par le détruire, mais il n'arrivait pas à s'en détacher. Il se redressa brusquement, attrapant son téléphone et rouvrant la dernière note qu'il avait écrite, comme pour libérer toute cette énergie qui bouillait en lui. Si il devait finir par se détruire autant emmener M. Klaus dans cette chute vers le plus sombre des chaos.« Monsieur... je n'arrive plus à pleurer. Je crois que je dois commencer une nouvelle pièce de théâtre car cette scène actuelle est en train de s'effondrer. Peut-être qu'il est temps que je lâche prise, que je ne manipule plus rien. »
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Sous le poète et le professeur
RandomDans un monde où les mots peuvent être aussi tranchants que les lames, Gianni, un élève brillant mais troublé, incarne le diable des mots. Poète au talent redoutable et manipulateur impitoyable, il navigue entre la poésie et les jeux psychologiques...