Tw : Famille Toxique, P3d0phili3
Gianni sortit peu de temps après du bâtiment des laboratoires, se dirigeant vers le CDI pour retrouver sa mère et partir. Il la retrouva, sortirent, et montèrent dans la voiture, le bruit de la portière qui se referma résonna comme un coup de marteau dans son esprit déjà tourmenté. La journée avait été longue, mais ce n'était pas la fatigue qui l'envahissait. C'était ce vide pesant, cette sensation d'oppression qui naissait dans sa poitrine chaque fois qu'il devait rentrer chez lui. L'air dans l'habitacle semblait soudain trop lourd, presque irrespirable.
Mme Viviani démarra la voiture en silence. Elle était fatiguée, comme toujours. Ses traits étaient tirés, marqués par les années de dépression, de regrets amers, et de ce mariage raté avec Thierry Thompson, un homme au sang froid constant, beau parleur et narcissique qui l'aimait à la folie. Elle lança un regard vers Gianni, cherchant peut-être un mot, une conversation, mais rien ne vint. Gianni avait mis de la musique comme d'habitude et fixait la route devant lui, les yeux perdus dans l'obscurité qui enveloppait leur trajet. Il ne voulait pas parler. Il ne voulait pas rentrer.La maison. Ce lieu qui, pour d'autres, serait un refuge, un abri. Pour Gianni, c'était une cage. Une prison dans laquelle chaque murmure, chaque geste pouvait déclencher une tempête. Il connaissait trop bien les dynamiques toxiques de cette maison, ces relations éphémères, ces reproches non-dits, cette tension perpétuelle. Et ce soir, comme tous les autres, il savait à quoi s'attendre.
Le poteau s'abaissa devant l'allée derrière cette vieille maison, le véhicule se gara, et Gianni descendi de la voiture, la tête basse, traînant les pieds. Une pluie fine commença à tomber, ajoutant une lourdeur à cette atmosphère déjà pesante. Il entra dans la maison, où il était accueilli par le bruit familier des disputes étouffées. Dans le salon, Gabriel, son beau-père, était comme toujours assis sur son fauteuil en cuir, comme un roi sur son trône, télécommande à la main, ruminant sur des nouvelles du jour, des plaintes sur la société ou sur un voisin qu'il méprise. Rien n'a changé.
Valentino devait être dans sa chambre, certainement en train de ranger méticuleusement chaque objet, écoutant de la musique, préparant le thé pour ne pas déranger sa routine, tout doit être à sa place exacte. Famille heureuse et parfaite. Gianni l'entendais déjà crier s'il apercevait la moindre chose hors de l'ordre qu'il avait imposé, qu'il n'avait pas eu les bonnes affaires données après la dernière lessive, classique de frères. Le calme n'existait pas dans cette maison, pas vraiment.
Ce n'est qu'une façade avant l'explosion, une question de temps avant que les reproches ne fusent. Une façade si bien garder de cette famille très heureuse.- « Tu pourrais au moins dire bonsoir à ton beau-père, Gianni. » intervint Mme Viviani d'une voix lasse mais autoritaire. Elle ne veut pas d'une autre dispute ce soir. Un énième conflit entre Gabriel et l'un de ses fils.
Gianni serra les poings. Il ne dit rien, comme toujours. Ses pensées s'entrechoquent : Pourquoi devrais-je dire bonjour si c'est pour après devoir finir par m'excuser ? Pourquoi devrais-je toujours être celui qui ploie ?
Gabriel, assis confortablement dans son fauteuil, lâcha un grognement. Il allait encore râler.- « Ce gamin, je te jure, il finira comme son père... un bon à rien qui ne respecte personne. »
Gianni sentit la bile monter en lui, mais il la ravala. Il avait déjà entendu cette phrase des dizaines de fois. « Comme son père, tu es comme ton père ». Toujours cette comparaison avec Thierry, ce père qu'il admirair en secret, qu'il essayait de comprendre, même si tous autour de lui le haïssent.
- « Allez, viens préparer à manger et appeler ton frère pour le repas. On n'a pas toute la soirée, tu as encore du travail pour le bac ... » rétorqua sa mère, tout en se dirigeant vers la cuisine. Gianni suivit à contrecœur, le cœur alourdi.
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Sous le poète et le professeur
RandomDans un monde où les mots peuvent être aussi tranchants que les lames, Gianni, un élève brillant mais troublé, incarne le diable des mots. Poète au talent redoutable et manipulateur impitoyable, il navigue entre la poésie et les jeux psychologiques...