Chapitre 5

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Le silence s'abattit dans la chambre, face aux regards vides de mon cousin et ma cousine. L'un et l'autre digéraient l'information comme il le pouvait.

-C'est quoi cette histoire de dingue ? finit par lâcher Julius.

-Tu te rends compte que c'est difficile à croire, renchérit Ophélie, toujours sous le choc. C'est... incroyable.

Je reconnaissais bien l'enthousiasme de ma cousine face au bizarre et à l'étrange. Julius, quant à lui, restait fidèle à son habitude :dubitatif.

-C'est pour ça que je vous l'ai montré.

-On ne sait pas ce qu'on a vu, coupa Julius. Il faisait nuit, on est fatigué et ta lampe s'est éteinte quand tu as disparu.

-Bordel, Julius, il te faut quoi de plus !

La voix d'Ophélie s'éleva plus qu'elle ne s'y attendait.

-Liam disparaît sous nos yeux et réapparaît de nulle part, et tu trouves le moyen d'être cartésien.

-Et toi tu t'emballes encore sans réfléchir..., dit il en se pinçant le nez d'agacement.

-Stop !criais-je coupant court à leur dispute. Ils se calmèrent immédiatement, échangeant des regards irrités mais néanmoins compréhensifs. Leur dynamique avait toujours été comme ça, Ophélie flamboyante et passionnée, Julius pragmatique et terre-à-terre.

Ils se calmèrent, échangeant des regards irrités mais compréhensifs.

-J'ai fait des films et des photos, dis-je en ouvrant l'ordinateur portable familial et en y introduisant une clé USB. J'ai créé un dossier spécifique. À vous de voir.

L'heure suivante fut consacrée à décortiquer chaque élément, ponctuée de nombreuses questions.« Tu leur as parlé ? - Non. », « C'est quoi là-bas ? - Je sais pas », « On dirait le mont untel au loin » etc. Ophélie tremblait d'excitation à chaque nouvelles photos ou vidéo, Julius, lui, fronçait les sourcils à la recherche du moindre bémol.

-Je ne comprends pas ce que vois, fini par conclure mon cousin.

-T'es pas le seul, dis-je.

-Ce que je veux dire. Ça ne correspond à rien. Je veux dire... J'ai étudié l'histoire du département et de l'Aquitaine en générale à mes heures perdues, et je n'ai pas le souvenir d'avoir lu quelques choses sur l'exploitation de ferme dans le coin au Haut Moyen-Age, autour de Chalais oui, mais pas ici, on est trop éloigné il a fallu attendre plus tard.. Et ces symboles sur les toitures les mieux conservées, c'est clairement une influence norroise. Et ça là-bas(il fit un grossissement sur une grosse statue, celle-ci restait floue mais suffisamment identifiable), on dirait un gros marteau similaire au Mjollnir de Thor. Et rien n'atteste que les vikings se sont installés en Aquitaine surtout aussi loin.

-T'es en train de dire que ce n'est pas le passé , dis-je. Attends, tu me crois ?

-Pas vraiment le choix. Et si c'est le passé, on a des chapitres entiers à revoir.

Ilse passa encore beaucoup de temps et de questions à tenter de comprendre la réalité des événements. Une chose était sûre, l'histoire que je vivais été bel et bien réelle. Les images, les fermes, les symboles nordiques, tout cela était vrai. Comment une telle chose pouvait-être possible ? Nous n'en revenions pas, cette histoire était tout simplement folle et il nous fallait la comprendre.


Le lendemain, c'est avec difficulté que je me suis levé et, à en juger par les têtes d'Ophélie et Julius, je n'étais pas le seul. Au moins le reste de la famille digérait aussi les retrouvailles de la veille et c'est dans un silence bienvenue que j'ai déjeuné. Puis l'une de mes tantes a débarqué avec trop d'enthousiasme à la recherche de candidats à une balade matinale. J'ai refusé poliment puis sèchement face à son insistance. Légèrement réveillé, j'ai retrouvé mon cousin et ma cousine dehors.

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