Chapitre 8

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La détonation a retentit et tout ce dont je me souviens c'est de la terreur dans les yeux de Sirius.

Il s'est précipité vers moi, a vérifié attentivement que je n'étais pas blessé et après s'être assuré que j'allais parfaitement bien, il s'est tourné vers James, furieux.

_ Pourquoi est ce que tu as fait ça? Je l'aurais fait parler. Il me fallait juste un peu plus de temps.

_ Et mettre Remus en danger? répond James sur le même ton. Tu ne peux pas faire ça Sirius. Tu ne peux pas partir tout seul comme ça. On travaille ensemble, tu dois nous faire confiance et commencer à être responsable. Tu dois me faire confiance et tu ne peux pas te permettre de perdre le seul ami que tu as.

_ Tu t'es inquiété pour moi? ironise Sirius.

_ Évidemment espèce d'imbécile.

Le regard de Sirius change aussitôt alors qu'il baisse la tête.

_ Je te demande pardon James. Merci d'être intervenu.

_ Je t'en prie. Tu peux remercier Remus pour la confiance qu'il t'accorde. Fais en sorte de la mériter. S'il n'y avait eu que moi, je serais intervenu tout de suite. Je te préviens, c'est la dernière fois que tu te permets de faire les choses tout seul dans ton coin.

James l'abandonne sans un regard pour rejoindre Lily et Severus, penchés sur le corps de l'homme qui me tenait en joue il y a encore quelques minutes.
L'air penaud, Sirius reste à mes côtés.

_ Apparemment, je dois te remercier. Alors merci Remus.

Je hoche la tête doucement. Il s'approche et ajoute.

_ Ce n'est pas vrai ce qu'il a dit. Tu le sais? Même si ton intelligence est moindre, en tant qu'humain je te considère comme mon égal.

Je lève les yeux au ciel et rejoint James à mon tour.

Sirius a l'intelligence de se faire discret tout le temps que nous passons sur la scène de crime.

Au moment où Lily et Severus quitte l'endroit avec le corps, James me fait un petit signe de tête et transplane à son tour.

_ J'ai appelé un taxi, dit Sirius.

_ Ce n'était pas nécessaire. Je me suis essayé au transplanage et figure toi que je m'en suis très bien sorti selon James.

_ Je n'en doute pas, répond il. Mais n'abusons pas. Rentrons à la maison maintenant.

Le soir même, à table et face à face, il reste étrangement silencieux pour une fois. Je me décide à abréger son calvaire.

_ Je ne pense pas que James t'en voudra longtemps. Il a l'air d'un homme tellement gentil que je ne pensais même pas qu'il puisse se mettre en colère.

_ James est beaucoup trop bon pour le monde dans lequel il vit.

_ Il avait raison pourtant. On est colocataire, tu veux que je travaille avec toi, comme ton assistant ou je ne sais pas quoi alors tu ne peux pas agir seul sans réfléchir si tu veux que ça fonctionne. Si on est une équipe, ce n'est pas seulement quand tu en as besoin. Tu ne peux pas me faire m'agiter dans tous les sens comme ça Sirius. Je suis un blessé de guerre, prends un peu pitié.

J'ai dit cette dernière phrase sur le ton de la plaisanterie et aussitôt il relève les yeux vers moi et retient un sourire narquois.

_ Où est ta canne? demande t'il.

_ Je...

Je réfléchis rapidement. Je l'avais lorsque j'ai quitté l'appartement avec Sirius et je l'ai certainement oublié quand James nous a fait transplané. Je me rend compte que j'ai couru vers Sirius.

_ Tu n'en as pas besoin, ajoute t'il. Ta douleur est psycho somatique, c'est un vestige de la guerre. Aujourd'hui, tu as agis dans l'urgence et instinctivement, tu t'en es débarrassé.

Il hésite un instant et reprend.

_ J'espère que tu sais que je ne l'aurais pas laissé te faire de mal, je maitrisais la situation. Mais tu n'as pas sursauté. Quand James a lancé son sortilège, tu n'as eu aucun mouvement de recul. Je ne t'ai pas quitté des yeux une seconde et toi tu n'as pas une seule fois eu peur.

Je me penche vers lui en plissant les yeux.

_ Et pourquoi me regardais tu si fixement Sirius?

Sa mâchoire se crispe légèrement alors qu'il se penche à son tour sur la table sans cesser de me regarder.

_ Je te l'ai dit, je ne l'aurais pas laissé te faire de mal. Je suis...

La sonnette retentit, nous faisant tous les deux sursauter.

Aussitôt, Sirius porte la main à sa poche et sort sa baguette en se dirigeant vers la porte. Lorsqu'il l'ouvre, je peux voir ses épaules se détendre immédiatement alors qu'il soupire longuement.

Je reconnais l'homme qui m'a offert de l'argent pour espionner Sirius.

_ Qu'est ce que tu fais ici?

_ Comme toujours, je m'inquiète pour toi, lui répond l'homme. J'ai entendu dire que tu avais encore eu des problèmes aujourd'hui.

_ Rien qui ne te regarde.

_ Je t'en prie Sirius, je reçois des hiboux d'Andromeda tous les jours, elle est très contrariée.

_ Je n'ai rien fait pour contrarier Andy, remets toi en question Regulus!

J'assiste impuissant à une dispute d'école élémentaire entre ces deux hommes adultes. Je me racle la gorge et Sirius se tourne enfin vers moi.

_ Remus, je te présente Reggie, mon petit frère.

_ Regulus, corrige l'homme.

Bien sur, maintenant que je les vois cote à cote, cela parait évidemment. Je me permets tout de même de demander.

_ Je n'aurais pas imaginé ça vu sa façon de procéder. Il n'est donc pas un criminel en puissance?

_ Ce n'est pas ce que j'ai dit, affirme Sirius en regardant son frère. Comme tu le vois je me porte à merveille, tu peux partir.

Sans attendre d'y être reconduit, Regulus se dirige vers la porte. Avant de sortir il se retourne vers moi.

_ Bonne soirée docteur Lupin, et bon courage. Vous n'avez aucune idée de l'enfer dans lequel vous vous êtes embarqué.

_ C'est ça Reggie! crie Sirius. Passe le bonjour à Andy!

Dès la porte refermée, il soupire à nouveau.

_ Désolé pour lui. Il se pense tout permis. C'est pratiquement le cas, Reggie est très influent au Ministère. Il est pratiquement le ministère à lui tout seul. Je ne serais pas étonné qu'il devienne ministre de la Magie dans les années à venir. Ne t'approches pas de lui.

Contre nos deux mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant