Chapitre 9

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C'était il y a plus de quinze jours.

Depuis, Sirius déambule dans l'appartement dans un état de mauvaise humeur ambiante, en maugréant sans cesse.

_ Nous n'en savons pas plus. Ce gars a tué des dizaines de personnes, visiblement dans le but de déclencher une guerre et nous ne savons pas qui lui a demandé ni pourquoi. Ça me rend complètement dingue.

La tête plongée dans le journal, je me contente de hocher la tête et d'émettre un vague son à intervalles réguliers.

Il se place derrière moi et se penche sur mon épaule.

_ Mais qu'est ce que tu fais?

_ Je chercher un travail.

_ Pour quoi faire? demande t'il.

_ Pour payer le loyer, les courses, l'électricité, enfin tout ce genre de choses.

Sirius soupire et pose sa main sur mon épaule.

_ Ne t'inquiète pas pour ça, mes parents m'ont laissé un héritage monstrueux. Et savoir que je vis avec un moldu pourrait les tuer à nouveau, c'est une grande satisfaction pour moi.

_ Tu ne vas pas m'entretenir Sirius.

Il fait la moue avant d'ajouter.

_ Tu travailles déjà avec moi, tu n'auras plus le temps après.

_ Peut être que si le ministère de la magie était moins radin... Je devrais en parler à ton frère.

_ Reste loin de lui, m'avertit Sirius. Il ne t'apportera que des problèmes.

_ C'est aussi ce que les gens pense de toi.

Il ne trouve rien à répondre à ça.

J'ai enchaîné les petits boulots pendant plusieurs jours, caissier dans un supermarché, gardien dans un musée et même voiturier pour un grand hôtel.

Seulement je n'ai pu garder aucun de ses emplois puisque Sirius finissait toujours par trouver un moyen de débarquer et tout gâcher, me faisant renvoyer à chaque fois sans exception.

Alors que je rentre ce soir, passablement énervé contre lui, il arrive tout sourire.

_ On devrait sortir, diner quelque part.

_ J'ai déjà un rendez vous de prévu ce soir Sirius.

_ Un rendez vous?

_ Oui. Tu sais c'est quand deux personnes sortent ensemble, prennent du bon temps.

_ C'est ce que je te proposais.

Je plisse les yeux et pince les lèvres.

_ Non je ne pense pas. Bonne soirée.

J'attrape ma veste et quitte l'appartement. La jeune fille avec qui j'ai rendez vous est charmante. Je l'ai rencontré au musée et tout de suite, nous nous sommes trouvés de nombreux points communs. Pourtant, alors qu'elle est en face de moi au restaurant, j'ai subitement l'esprit vide.

Je suis presque soulagé lorsque mon téléphone sonne et que le nom de Regulus s'affiche à l'écran.

Nous nous sommes vus plusieurs fois ces dernières semaines. Puisque Sirius est toujours réticent à m'informer pleinement sur leur monde, c'est Regulus qui s'en charge, au plus grand déplaisir de son frère.

Je m'excuse auprès de la jeune femme en face de moi et m'éloigne pour prendre l'appel.

_ Remus? Est ce que je te dérange? Je me demandais si tu pouvais semer mon frère ce soir.

_ Et bien je ne suis pas avec lui. Tout va bien?

Quelques secondes passent avant qu'il ne réponde. Je reprend la parole.

_ Laisse moi 15 minutes. J'arrive.

Je m'excuse rapidement, prétexte une urgence et m'éclipse.

Regulus est plutôt du genre solitaire pourtant il est souvent celui qui initie les rencontres. Et pour être honnête, je suis content qu'il est appelé ce soir et m'ait libéré de ce rendez vous sans intêret.

Quand je rentre dans l'appartement plusieurs heures plus tard, James est assis dans un fauteuil.

Sirius m'ignore ostensiblement.

_ Bonne soirée? demande James.

_ Instructive.

_ Tu as encore vu mon frère? grimace Sirius. C'est avec lui que tu avais rendez vous?

_ Ne sois pas jaloux Sirius. Mon rencard n'était pas des plus interessant. Ton frère m'a sauvé.

_ Je suis impressionné, remarque James. Je croyais que Regulus n'aimait personne et que personne. ne l'aimait. Et pourtant, il t'apprécie visiblement.

_ Moi je l'aime bien.

_ Tu l'aimes bien? répète Sirius. Regulus? Je n'ai jamais entendu personne dire ça.

Madame McGonagall ouvre la porte à ce moment sans même prendre la peine de frapper.

_ Savez vous l'heure qu'il est mes garçons? Vous savez que les murs ne sont pas très épais et qu'une vieille dame comme moi a besoin d'un peu de repos.

_ Et bien mettez donc des boules quies et laissez nous tranquille, s'écrit Sirius.

Je me retourne vers lui, en colère à présent.

_ Sirius! Sois gentil tu veux. Tu n'as pas besoin d'être si désagréable. Excusez nous Mme McGonagall, nous allons baisser le volume sonore, c'est promis.

_ Excusez moi Minerva, ajoute Sirius. Je suis un peu à cran en ce moment.

Elle hoche la tête, satisfaite et redescend chez elle. James m'observe, l'air impressionné.

_ J'ai du mal à croire que tu sois un moldu. Il a l'air ensorcelé. Tu as vraiment un truc avec les frères Black.

Sirius attrape le coussin le plus proche et le balance sur James pour le faire taire.

Le rose me monte aux joues alors dans le but de changer de conversation je leur demande.

_ Pourquoi est ce que cette si gentille dame supporte que tu la traites comme ça Sirius? Tu es véritablement horrible avec elle.

James commence à expliquer qu'elle était leur professeur à l'école.

Plus tard, Sirius l'a sorti d'une mauvaise situation mais au moment où James arrive sur ce sujet, Sirius commence à remuer et je comprends qu'il en souhaite pas en parler.

Alors vu l'heure avancée, James annonce qu'il prend congés en nous souhaitant une bonne nuit.

Toujours assis dans le fauteuil, je surprend le regard de Sirius posé sur moi.

_ Pourquoi tu me regardes comme ça?

Il répond sans hésitation.

_ Tu t'es si bien intégré à ma vie que j'ai du mal à me souvenir de l'époque où tu n'en faisais pas parti. J'aime ça.

Contre nos deux mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant