Chapitre 1

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Aéroport de Washington

21h36

Whaaa je déteste tellement l'avion !

Mes premiers pas en Amérique ont l'avantage de me faire oublier le nombre incalculable d'arrêts cardiaques provoquées par les turbulences de ce courrier. Je reprends mes esprits et me précipite un peu perdue vers la réception des valises. Je ne m'attendais pas à autant de monde. Ça y est, je panique. La foule autour de moi m'empêche de réfléchir et je me sens oppressée.

Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter sa proposition.

Mes larmes me montent aux yeux. Non je ne dois pas flancher. Je me redresse et prend une grande respiration. Je sais pourquoi je suis ici.

Ma valise arrive enfin. Je ne peux pas la louper avec son attache rose fluo et ses stickers étoiles. Anna, je me sens ridicule à cause de toi. Son visage crédule et son sourire niais apparait dans mon esprit, je me sens déjà mieux. Elle est ce genre de personne qui a l'effet sérotonine. Mieux qu'un anxiolytique, ayez une Anna dans votre vie.

Quand je passe enfin la douane, j'aperçois une pancarte à mon nom. Elsa Callaghan. Mon oncle et ma tante ont tout prévu, après le vol en classe business, mon chauffeur m'attend.

Hôtel

22h48

Je sors de la douche et frotte mes cheveux avec la serviette immaculée de l'hôtel. Ma longue chevelure ondule sur mes omoplates. Je les nouds en chignon pour ne pas être embêtée par l'humidité qui coule dans mon dos.

J'enfile ensuite mon pyjama et applique une crème sur mon visage complètement desséché par le trajet. Mes tâches de rousseurs sont encore bien trop présentes pour un mois d'octobre. Je soupire et me jette sur le lit Queen size. Je ne peux m'empêcher de sourire en repensant à mon ancien travail.

Cette petite agence de presse aux murs délabrés, la petite salle où nous étions tous comprimée, le ventilateur qui ne fonctionnait pas. Les innombrables cafés que j'ai servis en attendant ne serait-ce qu'une mission, pendant que Kate se foutait littéralement de moi. Je souffle. Elle m'avait clairement menti ces deux années et j'avais été son larbin tout ce temps. Heureusement, certains de mes collègues étaient sympas.
J'avais voulu voler de mes propres ailes, servir mes valeurs et prouver à mes parents que je n'avais pas besoin de leur aide. Et puis il y a eu Tim. Tim et son beau sourire malicieux. Je sens mon cœur s'oppresser et je ne peux retenir une larme. Il fallait que je quitte cet endroit, c'était trop dur.
Stop Elsa, je t'interdis de penser à ce connard.

Washington

8h38

J'enroule mes cheveux en chignon, finis de tracer mon fin trait de liner et arrange mon haut de soie rose poudré. Je suis prête. Je fais fasse une dernière fois  à mon reflet en me lançant des paroles d'encouragement. C'est le grand jour, je dois rejoindre la conférence à 12h30. Ma tante m'a briffée avant de partir, tout va bien se passer. Je dois simplement prendre des notes sur le discours de l'ambassadeur. Il sait que je serais présente en tant que représentante de l'entreprise L'n'Tech. Je dois juste faire bonne figure. J'enfile ma veste et me rend au premier café du coin. J'ai besoin de mon cappuccino.

Mon téléphone vibre une fois. Puis deux.

Jodie : courage sœurette, j'ai confiance en toi, tu vas gérer.

Anna : bonne chance Elsie appelle nous ce soir !

Quelques heures plus tard.

Je viens d'arriver à la conférence. L'endroit est immense. On m'accueille et m'emmène dans la salle de réception où de grands buffets sont exposés dans la pièce. Il y a déjà énormément de monde. Je me sens si petite et si seule parmi toutes ces personnes si bien vêtues. Un serveur s'approche de moi et me tend un plateau avec des verres de vin. J'en prend un et avale immédiatement une grosse gorgée. J'ai besoin de courage là. Quand il s'éloigne, je suis accroché par un regard puissant qui me fixe. Je rougis et détourne le regard.
Whaaa il a dû me voir m'enfiler mon verre comme ça.

La honte m'envahit et j'ai soudainement très chaud. Je me redresse et prend une grande inspiration. Je ne dois pas me laisser submerger par mes émotions. Après tout, il ne m'a peut-être pas vu. Je me retourne discrètement dans sa direction pour voir s'il est toujours là. Mon cœur loupe un battement. Il me fixe encore et un rictus se forme sur ses lèvres. Merde. Il bouge alors sa tête pour faire basculer ses mèches sombres sans me quitter du regard. Je déglutis. Il est plutôt mignon. Je n'arrive pas à le quitter des yeux. Je n'ai pas spécialement envie de perdre ce combat, non plus.
Quand un homme grisonnant se place devant moi.

—Mademoiselle Callaghan ! Je suis ravie d'enfin faire votre connaissance.

Un vieil homme accompagné d'une charmante femme vient de rompre notre connexion. Je mets quelques secondes à tilter puis je comprends enfin.

—Monsieur l'ambassadeur, c'est moi qui suis honorée. J'attrape la main qu'il m'a tendu pour la serrer, mais il porte finalement celle-ci à ses lèvres et me baise la main.

J'étouffe une grimace et acquiesce un sourire forcé.

— Une délicieuse jeune femme comme vous, je ne pouvais pas m'attendre à pire connaissant votre sublime tante ! La génétique fait bien les choses !

Il rit et je l'imite. Je n'ai jamais vraiment su comment réagir fasse à ce genre de comportement que peut avoir la gent masculine.

Après une courte discussion portant sur l'entreprise, ses enjeux, mon oncle et ma tante, je me retrouve de nouveau seule dans le salon. Inconsciemment, mon regard se porte sur l'endroit où était l'homme aux yeux profonds mais il a disparu. Je décide finalement de rejoindre un buffet et à attraper un, deux puis trois petits-fours. Autant profiter de ce délicieux buffet.

Mon téléphone vibre une fois, deux fois... puis trois. Les filles ont décidé de me bombarder de message aujourd'hui. Je prends mon smartphone, effectivement elles ont bombardé la conversation... mais mon cœur croit faillir à la vue d'une autre notification.
Tim.
Je sais que je ne devrais pas l'ouvrir, ce n'est pas le moment de flancher, mais la curiosité est trop forte. Je glisse la notification pour lire son message tout en prenant soin de ne pas l'ouvrir. Vous avez bien compris, je ne veux pas qu'il voit que je l'ai vu. Je veux du temps pour accuser le coup, réagir, réfléchir et lui répondre... ou pas.

Tim : Je sais que je ne devrais pas t'écrire mais tu me manques, Elsa.

Ma main manque de lâcher mon portable. Non pourquoi tu reviens, Tim. Ma lèvre inférieure est prise de petits tremblements, j'étouffe un sanglot en serrant les dents. Je décide finalement de ranger mon téléphone.

Ce n'est pas le moment, Elsa. On verra ça plus tard.

Quand je relève les yeux. Il est là. Il me fixe, avec son fameux sourire en coin.

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Fin du chapitre 1, j'espère que vous avez appréciez :)

Comme toujours, n'hésitez pas à me faire par de vos ressentis, vos impressions, ce que vous imaginez qu'il va se passer ;)Merci :D

Jane Mey

Daylight DeceptionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant