Chapitre 37

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Logan

Après plus de deux heures de route, nous arrivons enfin à l'appartement de John. Le silence dans la voiture était presque assourdissant, chargé d'un poids que je n'arrivais pas à secouer. Ruben, ce fils de pute... il était derrière tout ça, et je n'avais rien vu. Ma sœur, mes parents... il les a tués, détruit la seule famille qu'il me restait. Et tout ça pour quoi ? Pour s'assurer que j'entre dans son gang ? Je serre les poings, sentant la colère brûler dans mes veines.

Je jette un coup d'œil à Ava. Elle est pâle, son regard vide, complètement perdue dans ses pensées. Tuer n'est pas chose facile et je sais de quoi je parle. Une boule de regret et de tristesse se forme dans ma gorge. Je voudrais lui dire que tout ira bien, que je la protégerai, mais je sais que mes mots n'y changeront rien.

On monte dans l'appartement et je sens l'atmosphère se charger encore plus. John et Jenny s'affairent à fermer les volets, à s'assurer que tout est en ordre. Ava reste plantée là, comme une statue, incapable de bouger. Je m'approche d'elle, et pose une main sur son épaule.

– Ça va ?

Elle lève ses yeux vers moi, son regard est vide, sans lueur, comme éteint de l'intérieur.

– Non, Logan... Ça ne va pas...

Ses larmes glissent le long de ses joues, et une vague de culpabilité me submerge, m'empoisonne de l'intérieur. Chaque larmes est comme un coup de couteau dans mon cœur. Je devrais être celui qui a abattu cet enfoiré, celui qui aurait pris cette vie pour qu'elle n'ait jamais à porter ce poids.

Je ne supporte plus de la voir comme ça, brisée. Je m'approche et l'enlace fermement, la serrant contre moi, comme si je pouvais absorber toute sa douleur, comme si je pouvais la protéger de tout ce qui est déjà arrivé. Elle reste raide dans mes bras, comme si elle luttait pour ne pas éclater en mille morceaux.

– John, où est-ce qu'on peut se poser ?

– Suivez-moi, répond-il doucement, comprenant l'urgence de la situation.

Il nous conduit dans un petit couloir jusqu'à une chambre au fond.

Je la guide à l'intérieur, referme la porte derrière nous, et l'emmène doucement jusqu'au lit. Ses jambes flageolent, comme si elles allaient céder à tout moment. Je m'assois à côté d'elle et passe un bras autour de ses épaules. Elle tremble encore, ses mains agrippées à ma chemise comme à une bouée de sauvetage.

– J'aurais dû tout te dire dès le début... Je suis tellement désolée, Logan... sanglote-t-elle, sa voix à peine audible.

Je soupire profondément. L'envie de lui reprocher de m'avoir caché la vérité me traverse encore l'esprit, mais je me retiens. Je ne peux pas la voir s'effondrer encore une fois, pas quand elle est déjà au bord du gouffre. Je resserre doucement ma prise autour d'elle.

– Ce n'est pas grave...

Mais elle se redresse brusquement, me repoussant légèrement, ses yeux se remplissent de larmes et d'une sorte de frustration désespérée.

– Non, Logan, si, c'est grave ! s'écrie-t-elle, sa voix se brisant. Tu aurais dû le savoir... depuis le début. C'est horrible ce que je t'ai caché... ce qu'il a fait... ce qu'il a fait à ta sœur...

Elle cache son visage entre ses mains, le souffle coupé par les sanglots. Je sens ma gorge se nouer, son désespoir est presque suffocant. Je me penche vers elle, glissant mes doigts sous son menton pour la forcer à me regarder.

– Écoute, Ava... Ruben est mort maintenant, c'est terminé, murmuré-je d'une voix plus douce. Il a eu ce qu'il méritait.

Je sens qu'elle tremble contre moi, et je sais que ces mots ne suffiront pas à effacer ce qui s'est passé. Mais en parler encore et encore ne fera que rouvrir la plaie.

Ma Douce Ombre (Tomes 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant