Jean-Paul déposa Pascal devant chez lui. Le trajet avait été plutôt silencieux et les deux hommes se quittèrent d’un simple bonsoir, Jean-Paul proposant toutefois à Pascal de venir le chercher le lendemain matin. Pascal le remercia et lui répondit qu’il se débrouillerait pour les jours à venir.
Rentré chez lui, il déposa négligemment sa veste sur le dossier d’une chaise, alla chercher une bière dans son frigo et sortit fumer une cigarette. Après toutes ces émotions, il avait bien besoin de réconfort. Il s’installa dans un des fauteuils, prit une gorgée de bière puis la posa sur la table devant lui. Il alluma ensuite sa cigarette, en tira une taffe et ses pensées se perdirent dans la fumée qu’il recrachait. Il repensait bien sûr à leur mésaventure, il avait vraiment cru qu’ils ne s’en sortiraient pas vivants et ça l’avait fait réfléchir sur sa vie, sur sa relation avec Florence ou plutôt sa non-relation. Coincé entre quatre murs, il en était malade de penser qu’ils allaient mourir sans pouvoir lui dire qu’il était fou amoureux d’elle. Mais avec ce qu’il lui avait dit quelques temps plutôt, il ne savait plus trop comment retourner la situation alors il avait décidé d’y aller tranquillement en attendant le moment opportun pour tout lui avouer. Les choses ne s’étaient pas vraiment passées comme il se les était imaginées et c’est Florence qui avait fini par se dévoiler sans lui laisser l’occasion de lui avouer à son tour ses sentiments. Tout était allé vite mais il avait aimé ce moment doux, sincère et surtout charnel. Rien que d’y penser, son corps frémit, il aurait voulu qu’elle soit là, maintenant, avec lui. Il écrasa sa cigarette sans même l’avoir finie, récupéra sa bière et rentra chez lui, tiraillé entre la peur qu’il ne se passe plus rien entre eux et l’espoir fou de la retrouver prête à suivre le même chemin que lui.Quand Florence arriva chez elle, à peine sa porte refermée, elle s’écroula sur son canapé et ferma les yeux. Toutes ses pensées se tournèrent vers son capitaine.
Elle était perdue entre le comportement de Pascal avant et pendant leur séquestration.
Avant qu’ils ne se retrouvent cloitrés, il avait été très clair, il en avait marre que leur relation stagne, qu’ils en soient toujours aux prémices d’une éventuelle histoire entre eux. Pourtant, lui voulait avancer avec elle mais Florence n’arrivait pas à se décider malgré les forts sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Alors il avait tout stoppé et elle avait accepté sa requête. Mais elle s’était rapidement rendue compte qu’elle avait du mal à supporter cette situation car elle ne pouvait pas le nier, les regards appuyés de son capitaine, ses sous-entendus lui manquaient terriblement. Pourtant elle s’était résignée et avait gardé ses distances avec lui.
Mais se retrouver cloitrés tout en n’étant pas certains de s’en sortir vivants avait quelque peu fait reconsidérer à Pascal sa décision. Il avait recommencé à être attentionné, à lui lancer des regards auxquels elle avait eu du mal à résister. Elle l’avait retrouvé tel qu’elle aimait qu’il soit avec elle, elle avait donc craqué. Et c’était elle qui avait ensuite provoqué les choses jusqu’à faire l’amour avec lui mais qu’aurait-il fait, lui ?
Elle avait eu besoin de lui montrer tout ce qu’elle ressentait pour lui car elle avait eu peur de ne plus avoir l’occasion de le lui dire.Mais maintenant qu’ils s’en étaient sortis, que chacun était rentré chez soi, elle ne savait plus si c’était la peur de mourir qui les avaient poussés dans les bras l’un de l’autre dans un dernier désir ou si c’était tout simplement leurs sentiments qui s’étaient exprimés au grand jour.
En tout cas, tout ce qu’elle savait à ce moment précis c’était qu’elle voulait être avec lui. Ils allaient devoir mettre les choses à plat, c’était certain mais pour le moment, elle avait juste besoin et envie de se blottir dans ses bras.
Alors malgré cette sensation que son cœur allait imploser, elle se leva sans attendre, récupéra sa veste et ses clés puis prit sa voiture en direction de chez Pascal.Elle rumina tout le long de la route, elle ne savait pas ce qu’elle allait dire ou faire, elle ne savait d’ailleurs pas comment il allait réagir en la voyant derrière sa porte. Elle appréhendait mais pour une fois, elle voulait aller au bout des choses, ne plus reculer. Elle avait réalisé qu’elle tenait à lui, que ce n’était pas juste la peur de ne pas s’en sortir vivant mais simplement la peur de le perdre sans lui avoir avoué ce qu’elle ressentait réellement pour lui. Elle se souvenait de la phrase qu’il lui avait dite sur son balcon ce jour-là et il était temps pour elle de l’appliquer.