Invicta

Chapitre 8

Adriana

Je venais tout juste de rentrer dans les vestiaires et je n'hésitai pas une seule seconde : je me déshabilla et fila sous la douche.
Malgré le picotement agréable que me procurer l'eau chaude, mon corps ne se détendait pas, mes muscles étaient toujours tendus tandis que mes yeux eux regardaient dans le vide.
Son regard hanté mes pensées, elle m'avait vu, elle était déçue encore une fois pour ne pas changer. Ce regard je l'avais déjà vu plus d'une fois, j'y étais comme habituée.

Delilah

Le combat venait de se terminer et sans trop grande surprise, elle avait gagné. Elle se dirigea alors vers les coulisses sans un seul regard en notre direction, elle était en colère et je la comprenais.

- Vous comptez m'expliquer maintenant ? Dit alors ma tante avec un ton aussi glacial que son regard.

- Très bien, étant donné que je suis la plus à même de te raconter tout cela je vais le faire. Dis-je alors en faisant très attention aux mots que j'utilise.

- Je t'écoute mais avant j'ai une question ? Dit-elle.

- Dis-moi.

- Pourquoi pas Antonio ? Répondit-elle.

- Comment ça ? Lui répondit-il dans l'incompréhension.

- Pourquoi ce n'est pas lui qui m'explique ce bordel ? Dit-elle.

- Car je ne sais rien contrairement à elle. Répondit-il en parlant de moi.

- Très bien alors je t'écoute Delilah. Dit-elle en plongeant ses yeux dans les miens.

Respire, concentre-toi, ça va aller, elle ne va rien te faire c'est ta tante.

- Tout d'abord, il faut que tu saches qu'Adriana a changé, ce n'est plus la même qu'avant. Son caractère lui est toujours le même, je t'assure, mais d'autres traits sont apparus comme la froideur. Il y a 5 ans quand tu es partie, Adriana a dû faire face à beaucoup trop de chose, nonno a fait du mieux qu'il a pu pour l'aider en lui créant une sorte de cocon qui la protégeait mais le jour de sa mort tout est parti avec lui. Il l'a laissé seule, elle et toutes les responsabilités qu'elle devait entretenir. Dis-je tout en faisant une pause pour boire une gorgé de mon verre.

- Malgré le fais que tu sois sa mère, il y a certaines choses que je ne peux pas te dire. En revanche je peux te dire qu'elle a connu beaucoup de part d'ombres et que sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille mais plutôt un ouragan à
90 000 kilomètres heures. Je peux aussi te dire qu'énormément de colère se trouve au fond d'elle et que c'est en partie pour ça qu'elle boxe, j'ai été présente à tous ses combats. Je n'en n'ai pas raté un seul et je peux te dire qu'à chaque fois la haine que son corps dégageait était immense. Elle ne boxe pas pour le plaisir mais plutôt pour se défouler car elle a pris pour habitude de tout garder pour elle, elle s'est créée une carapace est c'est en partie de ta faute. Dis-je sentant la colère m'envahir.

- Pardon, tu plaisantes j'espère jeune fille ! Me répondit-elle.

- J'ai l'air de plaisanter ? Non et cesse de m'appeler jeune fille j'ai passé l'âge. Lui répondis-je froidement.

- Je suis désolée si tu ne vas pas apprécier ce qui sort de ma bouche mais je m'en contre fous. Le jour où tu es partie tu l'as abandonné, et ne vient pas dire le contraire tu l'as laissé dans un monde qu'elle ne maîtrisait même pas et dont elle ne connaissait même pas l'étendue. Tu as préféré sauver ta peau plutôt que celle de tes enfants et ça ce n'est pas ce qu'est censée faire une mère. Non une mère est censée être là pour protéger, tu la fais ? NON ! Tu l'as laissé toute seule avec ses démons. Tu dis connaître ta fille mais tu ne sais rien d'elle. Dis-je ayant alors perdu le contrôle, j'étais énervée, elle revenait comme une fleur comme si pendant c'est cinq dernières années, rien n'avait changé.