Les premieres rencontres

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Le vendredi matin, Sokhna Maï se réveilla avec la douceur du deuxième jour de stage. Fatou, sa voisine de chambre, fidèle à ses habitudes, avait préparé un petit déjeuner simple mais savoureux. Elles partagèrent un moment de complicité autour d'un café chaud et de beignets dorés, discutant de leurs journées respectives. Sokhna, vêtue de sa jolie robe longue, élégante malgré sa simplicité, ajusta son voile avec soin avant de sortir. Elle portait un khimar léger, d'une couleur pastel, qui ajoutait à sa grâce naturelle. Son élégance discrète était un reflet de sa personnalité : humble mais confiante.

Baldé, fraîchement promu au poste de gestionnaire de la cuisine de l'hôpital, passa la chercher comme prévu. Ensemble, ils marchèrent à travers les rues de Kédougou. C'était une matinée tranquille, et Sokhna profita de cette longue marche pour repérer les différents quartiers, mémoriser les chemins et s'imprégner de l'atmosphère de la ville. Baldé, toujours bavard, partageait des anecdotes sur l'hôpital et la ville, tout en lui indiquant des points de repère. Au bout d'un moment, ils prirent un taxi. Arrivés à une intersection, Baldé descendit, laissant Sokhna poursuivre son chemin seule vers l'hôtel.

Devant l'entrée de l'hôtel, Sokhna salua l'un des gardiens, un homme affable qui la reconnaissait déjà. Ils échangèrent quelques mots avant qu'elle ne se dirige vers la cuisine pour saluer le personnel. Les bruits familiers des casseroles et des discussions animées résonnaient dans la pièce. Après ces salutations, elle revint dans la grande salle où elle rencontra deux jeunes femmes en plein travail. Assa, une femme au regard intense, lui confia qu'elle travaillait dans cet hôtel depuis cinq ans sans formation formelle. À ses côtés, Aïcha, une Malienne plus réservée, continuait à laver la vaisselle. Sokhna réalisa que les deux femmes avaient déjà pris leur petit-déjeuner sans l'attendre, une omission qu'elle choisit d'ignorer, bien qu'elle en fût légèrement piquée.

Peu après, Pape,le chef du personnel cuisinier, s'approcha d'elle avec un sourire chaleureux. Il lui proposa de prendre un déjeuner, mais Sokhna, encore peu à l'aise avec cette nouvelle routine, déclina poliment. Elle préféra commencer sa journée par la mise en place des tables dans la salle de restauration. Elle organisa soigneusement chaque détail, veillant à ce que tout soit parfait avant l'arrivée des invités.

Lors de la pause, les employés se détendirent en jouant au LUDO. Sokhna se joignit à eux, mais malgré sa bonne humeur, elle termina dernière, ce qui provoqua des rires amicaux. Elle sourit, acceptant la défaite avec grâce.

À l'heure du déjeuner, Pape revint vers elle pour l'inciter à manger, mais Sokhna déclina à nouveau. Ce refus éveilla l'attention d'Assa et d'Aïcha, qui échangèrent des regards complices. Elles discutèrent en peulh, une langue que Sokhna ne maîtrisait pas, laissant sous-entendre qu'elle se méfiait peut-être de la nourriture de l'hôtel. Leur conversation lui échappa, mais elle sentait le poids de leur mépris dissimulé.

À 15 heures, lors de la mise en place pour le dîner, Sokhna fut chargée de préparer les tables. Elle s'exécuta avec diligence, s'assurant que tout était disposé avec précision. Cependant, Aïcha, cherchant à l'intimider, vint défaire tout ce qu'elle avait arrangé et recommença le travail sous le regard amusé de certains membres du personnel. Sokhna resta calme, préférant ne pas réagir. Pape, observant la scène de loin, s'approcha et complimenta Sokhna pour sa manière de travailler, apaisant quelque peu l'atmosphère tendue.

La journée tirait à sa fin, et alors qu'elle se préparait à rentrer, Fatou l'appela pour lui proposer de lui commander un taxi. Sokhna, se sentant plus autonome après sa matinée à découvrir les rues de Kédougou, décida de se débrouiller seule. Elle marcha jusqu'au collège qu'elle avait repéré plus tôt dans la journée, puis arrêta un taxi. En voiture, elle donna des indications au chauffeur, confiante dans sa nouvelle connaissance de la ville. Mais à un moment, elle confondit une route avec une autre, se retrouvant perdue dans un quartier qu'elle ne reconnaissait pas.

C'est alors qu'elle aperçut une femme que Fatou lui avait présentée quelques jours auparavant. Celle-ci, bienveillante, la guida et l'accompagna jusqu'à chez elle. Sokhna la remercia chaleureusement, consciente qu'elle devait encore s'habituer aux méandres de cette nouvelle ville. Arrivée à la maison, elle retrouva enfin la tranquillité de sa chambre, prête à affronter le lendemain avec une détermination renouvelée.

À la croisée des chemins Où les histoires vivent. Découvrez maintenant