Chapitre 1

50 7 6
                                    

New York 20h15

Dazai se tenait debout, l'esprit embrouillé, devant la grande baie vitrée de son bureau. La ville s'étendait devant lui, vibrante et pleine de vie, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un poids énorme sur ses épaules.

La pression que sa famille exerçait sur lui pour se marier était insupportable. Chaque jour, il recevait des appels de ses parents, lui parlant de l'importance de fonder une famille, de perpétuer le nom Osamu. À chaque fois, il se sentait comme un oiseau en cage, piégé dans un monde dont il ne voulait pas.

« Tu sais, Dazai, il est temps de penser à l'avenir. Tu as l'âge de te marier, » disait souvent sa mère d'une voix douce mais ferme, comme si elle voulait le persuader avec des mots bien choisis. Mais pour Dazai, le mariage représentait tout ce qu'il ne voulait pas. Il avait vu comment ses parents s'étaient perdus l'un dans l'autre, et il ne voulait pas de cette vie.

C'est alors qu'il décida de sortir pour se changer les idées.

Ce soir-là, il rejoignit Odasaku et Ango dans un bar qu'ils fréquentaient souvent. La musique résonnait fort, et l'atmosphère était électrique. L'odeur du whisky flottait dans l'air, promettant une soirée agréable.

Installé à leur table, Dazai discutait avec ses amis, mais son esprit était ailleurs. Il avait besoin de quelque chose de plus, quelque chose qui pourrait alléger cette pression constante.

Soudain, la lumière de la scène s'alluma, attirant son attention.

Un groupe monta sur scène, et tous les regards se tournèrent vers eux. Parmi les musiciens, un petit homme aux cheveux roux attira immédiatement l'attention de Dazai.

Sa voix puissante et l'intensité qu'il dégageait étaient captivantes. Le brun ne pouvait tout simplement pas détourner les yeux.

- Qui est-ce ? demanda-t-il, sans quitter la scène des yeux.

- Je ne sais pas, mais il déchire, non ?  répondit Ango, visiblement impressionné.

Dazai hocha la tête, fasciné.


Après le show, le brun se leva et se dirigea vers le bar où le chanteur venait de s'installer.

- Eh bien, t'as vraiment assuré ce soir dit-il avec un sourire charmeur, espérant capter son attention.

Le roux leva les yeux, un mélange de surprise et de méfiance sur son visage.

- Oh, merci répondit-il simplement

Dazai, ne se laissant pas décourager, continua sur un ton plus sincère:

- Vraiment, tu as une voix qui capte l'attention. Ça doit être difficile de se produire devant un public.

- Ça dépend répliqua le roux en haussant les épaules, visiblement agacé par l'approche du brun.

- Je ne me suis pas présenté, Osamu Dazai. Et toi ?

- Chuuya il se tourna légèrement, comme pour montrer qu'il était prêt à partir

- Et tu es libre ce soir, Chuuya ? lança Dazai avec un sourire qui laissait entendre bien plus que ce qu'il disait.

Le regard du roux se durcit, comprenant immédiatement le double sens de la question.

Les coups d'un soir, très peu pour moi, rétorqua-t-il froidement.

Il paya son verre et commença à s'éloigner, laissant Dazai surpris et quelque peu déconcerté par ce rejet abrupt.

C'était la première fois qu'il se faisait rembarrer aussi fermement.

En fait, c'était la première fois qu'il se faisait rembarrer tout court.

Alors que Chuuya disparaissait presque de son champ de vision, il se retourna et lui lança un signe de la main.

Au revoir, Dazai.

Le brun resta figé un instant, avant de sortir son téléphone. Une lueur de détermination brillait dans ses yeux tandis qu'il composait un numéro.

J'ai besoin d'informations sur quelqu'un.



New York 11h30

Le lendemain, Dazai était affalé dans son fauteuil de bureau, écoutant attentivement le rapport que son secrétaire lui lisait sur sa rencontre de la veille.

-  Il s'appelle Chuuya Nakahara, il a 23 ans. Il a commencé à chanter dans des bars il y a deux ans et a rapidement gagné en popularité. Sa voix est vraiment unique, et son style attire l'attention.

- Et sa vie personnelle ? demanda Dazai, curieux d'en savoir plus.

- Il est très discret. Il vit seul dans un petit appartement à Brookline. Il évite les relations sérieuses, jongle entre les répétitions, les concerts, et des séances d'enregistrement. Il peine à joindre les deux bouts, ajouta le secrétaire.

Un sourire s'étira sur le visage du brun.

- Intéressant. Atsushi, prépare la voiture. Je vais le voir.

- Monsieur, vous êtes sûr de vouloir faire ça ? demanda Atsushi l'inquiétude dans la voix.

- Absolument. Il se leva de son bureau, prêt à affronter ce nouveau défi.

- Mais,monsieur, vous ne connaissez même pas son adresse exacte !

C'était trop tard. Dazai avait déjà claqué la porte derrière lui.

A Pact of ConvenienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant