Nos Retrouvailles

Chapitre 31

[Max]

On a changé de planque, je ne sais pas depuis combien de temps il me retient mais vu la hauteur du soleil quand je suis sorti du coffre il doit être plus de midi. Il m'a emmené dans un vieil immeuble désaffecté, au deuxième étage... il m'a épargné la chaise cette fois mais franchement quand je vois l'état du matelas ça ne me donne pas envie de m'y asseoir, j'ai même aperçu des cafards. Du coup je suis debout au milieu de la pièce et j'attends.

J'ai déjà regardé par la fenêtre, personne ne passe jamais dans un endroit comme celui-ci à part peut-être des toxico... La porte s'ouvre enfin, il pointe son arme vers moi, ouvre la bouche pour parler mais je suis plus rapide.

"Qu'est-ce que tu comptes faire de moi exactement ? Me buter ?"

Il sourit et se rapproche lentement à cause de sa jambe.

"A quoi ça sert de te le dire si tu le sais déjà..."

"Plusieurs personnes sont à ma recherche..."

"Oh tu dois sûrement parler de ce Giovanni... à cette heure-ci, Samantha doit pleurer, ou pas, la perte de son frère."

Je fronce les sourcils.

"Oh c'est vrai...tu étais dans le coffre donc tu ne sais pas. J'ai piégé le châlet, il suffit d'ouvrir la porte et boum... tout explose."

Je réfléchis quelques secondes puis ça fait tilt.

"Mais il ne connaissait pas cet endroit...par contre Samantha si, imagine qu'elle soit arrivée avant lui et..."

"Ta gueule !!!" Hurle-t-il.

Il devient tout à coup livide, fait les cent pas dans la pièce et marmonne pour lui-même.

"Ce n'est pas possible... Il a dû la suivre et passer en premier, à moins que...non..."

Il sort de la pièce comme une furie et referme la porte à clé, je soupire, j'ai au moins gagné un peu de temps. Je repense tout de même à ce que je lui ai dit, si elle connaissait cet endroit c'est certain qu'elle y sera allée...mon dieu, je ne la porte pas vraiment dans mon cœur mais pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé tout de même. Après tout... elle ne sait pas ce qu'elle fait...

[Pedro]

Ce n'est pas possible... ça passe en boucle sur les chaînes infos et pourtant j'ai dû mal à y croire. J'ai failli la tuer...par ma faute, l'amour de ma vie est blessé. Je ne peux pas retenir mes larmes, c'est pour elle, pour nous que je fais tout ça et au final je l'ai envoyé à l'hôpital sans le vouloir.
J'éteins la télé, essuie mes larmes et me lève, ce n'est pas le moment d'être sentimental. J'ai un travail à finir et quoi qu'il arrive, je le ferais... pour elle. Je fais le tour du bâtiment, vérifie toutes les charges que j'ai posées et je les activent. Dans trente minutes exactement, tout ici s'envolera en fumée.

Je remonte voir l'abruti de français, j'ouvre doucement la porte et j'entre lentement mais ne le vois nulle part. Je vois des traces de sang par terre... mais qu'est-ce qu'il a foutu ? Quand je me retourne pour regarder derrière la porte, quelque chose heurte ma tête et c'est le trou noir.

[Max]

Je serre les dents, ça pisse le sang mais je continue car je ne sais pas si j'ai beaucoup de temps devant moi avant qu'il ne remonte.

J'ai brisé la fenêtre et récupérer un morceau de la vitre, j'essaie tant bien que mal de couper mes liens mais c'est compliqué quand on n'y voit rien. Je mets bien dix minutes, mes poignets sont en sang mais au moins je suis partiellement libre pour l'instant. Je déchire le bas de mon tee-shirt et bande mes poignets puis je retourne la pièce sans faire trop de bruit à la recherche d'un objet contondant. Sous le matelas, il y a un vieux pied de lit... ça fera parfaitement l'affaire.

Je me cache derrière la porte et j'attends qu'il revienne ce qui n'est pas très long. La porte s'ouvre lentement, j'entends ses pas sur le plancher puis il s'arrête. Je resserre ma prise correctement comme si je tenais une batte de baseball, il bouge la porte pour regarder derrière et je n'hésite pas une seconde...je le frappe sur la tempe et il tombe sur le sol, KO au premier coup.

Je m'accroupis près de lui et vérifie tout de même son pouls, je ne voudrais pas avoir un meurtre sur la conscience même s'il l'aurait bien mérité. Je lâche le pied de lit et descend les escaliers en me tenant les côtes, le voyage dans le coffre ne m'a pas fait du bien à ce niveau-là.
Je regarde partout à la recherche d'un téléphone et de clé de voiture quand mes yeux se pose sur la télé. Je constate avec horreur que ce que je lui ai dit tout à l'heure est vrai... Samantha est allée au châlet, peut-être pour le raisonner qui sait où alors elle était de mèche avec lui ?

Je soupire quand j'aperçois des clés près d'une vieille boîte de conserve, je les attrape et m'apprête à sortir quand je pense à un quelque chose. S'il a piégé le châlet, il a sûrement dû faire la même chose ici. Je commence à regarder autour de moi, à fouiller les coins et les recoins quand je tombe sur une charge qui indique quinze minutes...

Putain l'enfoiré...il voulait me faire sauter avec le bâtiment. Je me dépêche de rejoindre la sortie quand j'entends du bruit dans les escaliers, je me retourne et il est là, chancelant son arme à la main. Il lève son bras, tire mais me loupe complètement, je cours vers la voiture sans me retourner et monte dedans. Je démarre, il sort de l'immeuble en courant malgré sa jambe et tire sur la voiture. Plusieurs vitres sont brisées, je regarde dans le rétroviseur...il est à terre et à lâché son arme.

"Putain de conscience de merde !!!" Je me dis à moi-même.

Je descends de la voiture, me dirige vers lui et récupère son arme. Je vérifie son pouls, il est faible mais ça va il devrait s'en sortir. Je le traîne en grimaçant jusqu'au coffre et le met dedans puis je remonte dans la voiture. Je ne peux pas aller voir les flics dans cet état et avec lui dans le coffre...ils vont m'arrêter c'est certain. Je réfléchis et à contre cœur je prends la direction du quartier est de New-York...il y a bien quelqu'un qui me mènera jusqu'à Giovanni.