Nos Retrouvailles

Chapitre 32

[Lily]

J'ai couru à l'hôpital dès que la nouvelle de l'explosion a fait la une aux infos, je ne sais pas pourquoi j'y suis allée... enfin si bien sûr, j'espérais que Samantha puisse me dire quelque chose, n'importe quoi sur l'endroit où est détenu Max.

Je ne suis pas vraiment venue pour elle soyons honnête, elle ne mérite pas que je sois auprès d'elle après ce qu'elle a fait mais en même temps...il fut un temps, très très lointain certes, ou nous étions vraiment amies elle et moi. A la mort de sa mère, elle devait avoir une dizaine d'années, elle a commencé à changer petit à petit... à s'éloigner de moi, elle est devenue capricieuse... colérique...ce n'était plus du tout la Sam que je connaissais.

J'ouvre la porte de sa chambre et j'entre sans faire de bruit, je la referme et vais m'asseoir sur une chaise à côté du lit. L'infirmière m'a expliqué que Samantha a pris l'explosion de plein fouet et qu'elle a causé quelques dommages, notamment une brûlure au troisième degré sur sa main droite plus quelques dégâts internes mais je n'ai rien compris à son jargon médical. Ce que je sais, c'est que le médecin lui a donné un médicament pour dormir et calmer la douleur.

Elle doit la vie à son frère Giovanni... tout comme moi. Une infirmière entre dans la chambre et me sourit, j'attends qu'elle finisse de noter ses constantes et une fois repartie je me rapproche d'elle et prends sa main gauche dans la mienne.

"Sam... réveille-toi, j'ai besoin de toi...si notre amitié a compté ne serait-ce qu'un peu pour toi...il faut que tu te réveilles et que tu m'aides à retrouver Max. D'après les infos, c'est ton homme de main qui a fait le coup...je pensais au début que tu étais derrière tout ça, mais maintenant..."

Je soupire et essuie mes larmes, ça ne donnera rien et puis...j'ai un mal de tête horrible alors je sors de la chambre et me dirige vers une infirmière pour demander un cachet qu'elle me donne gentiment. J'hésite à rentrer chez moi... je regarde vers la chambre de Sam, je me dis que c'est idiot d'être venue ici et que dans son état elle ne me sera d'aucune aide, alors je m'approche des ascenseurs quand je m'aperçois que je n'ai plus mon portable, il a dû glisser de ma poche...

Je fais alors demi-tour et retourne dans la chambre de Samantha, je regarde partout puis je le vois par terre près du lit. Je le ramasse et quand je me relève, Samantha me regarde tout d'abord étonnée puis elle fronce les sourcils.

"Tu fais quoi ici ?" Demande-t-elle sèchement.

"Je...je venais voir comment tu allais."

"Dis plutôt que tu viens te réjouir, la garce est à terre pour ton plus grand bonheur hein..." Dit-elle en détournant la tête.

Je soupire et secoue la tête.

"Aussi étrange que ça puisse paraître, j'étais inquiète pour toi..."

Elle me regarde et rigole.

"Mais bien sûr..."

"Bon maintenant ça suffit !!!" Je crie.

Elle sursaute et me regarde surprise, il faut dire que je ne hausse jamais la voix ou très rarement.

"Je ne suis pas comme toi à me réjouir du malheur des autres... malgré ce que tu as fait j'ai vraiment eu peur pour toi, pour mon amie car je sais qu'elle est encore là quelque part..."

Elle baisse la tête honteuse mais ne dit rien.

"Je vais te laisser te reposer..."

"Et Max ? Giovanni l'a retrouvé ?" Demande-t-elle soudain.

Je secoue la tête.

"Pas encore... j'espérais que tu aurais des infos."

Elle soupire et regarde sa main bandée.

"Je ne comprends pas ce qu'il lui a pris...je lui avais dit de prendre des vacances." Dit-elle doucement.

Je me rapproche d'elle.

"Tu parles de ton homme de main ?"

"De Pedro oui...il est devenu fou, au téléphone il m'a dit qu'il ne pouvait pas laisser une humiliation pareille passer et qu'il devait me venger..."

Je fronce les sourcils.

"Je ne comprends pas...il t'a appelé ?"

Elle m'explique alors la venue de Giovanni chez elle, comme elle n'était au courant de rien et que le seul à ne pas être présent était Pedro... ça ne pouvait être que lui alors elle l'a appelé et il lui a tout dit, de l'humiliation à Montréal à l'enlèvement de Max.

"Il est devenu complètement fou Lily...il faut le stopper. Je...je suis vraiment désolée tu sais... pour tout ce que je t'ai fait. C'était vraiment n'importe quoi, tout ça pour des broutilles d'adolescentes..."

Elle fond en larmes et moi aussi, nous nous prenons dans les bras puis je me recule quand la porte s'ouvre brusquement et des policiers font leur entrée.

"Je vais te laisser Sam..."

"Tu reviendras me voir ?" Demande-t-elle avec espoir.

J'esquisse un sourire et hoche la tête.

"Bien sûr, dès que je peux."

Je la laisse en compagnie des flics et je rejoins Lucas qui est resté à l'appartement.

[Giovanni]

Ça fait plusieurs heures maintenant que je regarde le plan de New-York, j'ai envoyé plusieurs de mes hommes aux quatre coins de la ville et ça ne donne toujours rien...il n'y a aucune trace de Maxime ou de Pedro. A croire qu'ils se sont volatilisés mais je ne pense pas...ce Pedro a l'air de tenir à Sam, j'ai même l'impression qu'il est amoureux d'elle. Rien que d'y penser ça me fait sourire.

"Dovresti mangiare qualcosa...(Tu devrais manger quelque chose...)."

Je me retourne et regarde affectueusement la maman de Tony.

"No grazie, non ho fame... magari più tardi "(Non merci, je n'ai pas faim... peut-être plus tard)."

Elle me fait un sourire compatissant puis retourne à la cuisine. Mon téléphone se met à sonner, c'est Lorenzo.

"Gio, un de mes gars l'a trouvé...il le ramène au restaurant." Dit-il en vitesse.

Je me laisse tomber sur ma chaise, prends ma croix en main et l'embrasse.

"Grazie mio Dio (Merci mon dieu)."

Mes prières ne sont pas restées vaines et j'en suis content. Je range la table, prépare de quoi boire puis j'hésite... dois-je tout de suite envoyer un message à Elisabeth ? Je sors mon portable, et au même moment j'ai un message d'elle. Je ne peux m'empêcher de sourire.

-Elisabeth : Sam est réveillée, je pensais que tu aimerais le savoir. Tu as des nouvelles de Max ?

Je soupire, au fond de moi je suis heureux que ma petite sœur soit saine et sauve.

-Moi : Un de mes hommes l'a retrouvé à l'instant, je l'attends au restaurant d'une minute à l'autre. Je t'envoie l'adresse.

-Elisabeth : Pas besoin, je connais... j'arrive au plus vite.