Une magie puissante ?

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Je vis soudain une lumière bleue émerger de toutes les pores de mon corps. Je fermai les yeux, éblouie, mais me rappelai au dernier moment de prononcer la formule magique. J’attrapai donc le parapluie que me tendait Mme Muffin, et prononçai les mots que Diego avait certainement prononcés il y a quelques heures :

– Si il pleut, alors je mets mon parapluie, si je mets mon parapluie, alors il pleut !

Ces deux phrases furent à moitié couvertes par les murmures étonnés de mes camarades, et par l’exclamation de Mme Muffin “Comment..?”, mais je savais que cela avait marché. Je rouvris les yeux, et vit que la lumière bleue avait disparu. Je levai alors mon parapluie vers le ciel, puis dirgeait mon regard vers la fenêtre : il pleuvait ! La pluie dehors s’échouait contre le sol en béton dans un vacarme assourdissant, le vent sifflait, s’engouffrant dans la classe bien que les fenêtres soient fermées. Mais le plus impressionnant était les énormes nuages noirs, qui recouvraient le ciel, qui, il y a quelques secondes, était encore d'un bleu azur. C'était vraiment moi qui avait fait cela ? Impossible !
Les murmures dans la classe s'étaient intensifiés. Devant le tableau, Mme Muffin me dévisageait, comme paralisée d'étonnement. Au bout de quelques minutes, elle parvint à prononcer une phrase intelligible :

- Il... il faut ap- appeler... le directeur…

Sarah se leva alors de sa chaise et répondit à la professeure :

- Ce n'est pas la peine, madame : il arrive !

À cette annonce, vingt paires d’yeux se tournèrent à nouveau vers la fenêtre. Je fis de même, et un spectacle déconcertant s’offra à moi : M. Hypothénuse venait de sortir dans la cour de récréation inondée par la pluie. Il regarda autour de lui. Son regard parcourut les fenêtres des classes situées tout autour de la cour. Il les inspecta une à une, scrutant tour à tour les visages collés aux vitres des élèves ayant remarqué son arrivée, puis son regard perçant se posa sur moi, et il changea d’expression. Il s’immobilisa, me dévisagea, puis son visage s’étira en un grand sourire. Je frissonnai. Il avait réussi à deviner que j’étais à l’origine de cet orage. Comment faisait-il ?

J’entendis Eric me murmurer : 

– La pluie… elle ne le touche pas…

Surprise, j’observai plus attentivement la scène, et aperçu qu’Eric avait raison. Les gouttes de pluie semblaient l’éviter, ses vêtements et ses cheveux étaient secs, et ses lunettes parfaitement propres. Pas une seule trace de buée dessus. Mon cerveau notait tout ces détails à une vitesse impressionnante, tandis que le directeur avançait lentement vers la porte, les regards de tout les élèves du collège posés sur lui. Nous retenions notre respiration, et il se delecta de l’effet que sa présence avait sur nous.

Enfin, il ouvrit la porte.

- Bonjour tout le monde !

Sa bonne humeur contrastait avec mon angoisse, qui grandissait, sans que je ne sache trop pourquoi.
Le sourire du directeur s’agrandit, et il eut un léger ricanement quand il vit Mme Muffin, toujours figée de stupeur, la bouche ouverte, comme si les mots ne parvenaient pas à sortir.

– Elle…, finit-elle par bredouiller, elle a…
- Je sais, la coupa le directeur.

Je m’avançais vers les deux adultes, et m’addressai à M. Hypothénuse :

- C’est de moi dont vous parlez, n’est-ce pas ? Que se passe-t-il ?
- Je préfère en parler dans mon bureau, si ça ne vous dérange pas, dit-il.

Contrairement à Mme Muffin, son visage n’exprimait pas de la crainte, ou de l’incompréhension. Il n’exprimai pas la surprise, ni l’émerveillement. Non, il y avait sur son visage une toute autre expression, où étaient mêlés curiosité et amusement.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 22 ⏰

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