Cicatrices Invisibles ~ Aizawa x Yasuko (Oc)

12. Ballade au parc

Chapitre 12

Point de vue Aizawa

Je regardais Yasuko étirer ses bras, un sourire rayonnant sur son visage. "Ça vous dit d'aller vous promener dans le parc ? J'ai besoin de prendre l'air." Ses yeux brillaient d'enthousiasme, et je ressentais une chaleur étrange m'envahir.

Yamada acquiesça immédiatement, visiblement ravi. Une partie de moi aurait préféré rester à l'intérieur, mais l'idée de passer un moment avec eux à l'extérieur m'attirais tout autant qu'elle me déroutait. Je finis par soupirer. "Très bien. Allons-y."

En nous levant, je remarqua que Yasuko s'éloignait légèrement, comme si elle attendait que je prenne les devants. Ce geste me laissa une impression contradictoire. J'étais tiraillé entre l'envie de me rapprocher et la peur de trop m'impliquer.

Le parc était à quelques minutes de marche, et une brise fraîche nous enveloppa rapidement. Yasuko commença à parler de la beauté du paysage, des couleurs des feuilles et de l'odeur de l'herbe fraîchement coupée. J'écoutais sa voix, appréciant le son apaisant qu'elle produisait.

Je jetais un coup d'œil à Yamada, absorbé par ses paroles, un sourire satisfait sur le visage. Un sentiment de jalousie me titilla, mais je l'éloigna rapidement. Pourquoi est-ce que ça m'affectait autant ?

Alors que nous avançions dans le parc, je réalisais que ces moments simples, loin des attentes et des responsabilités, m'apportaient une sérénité inattendue. Peut-être que je pourrais commencer à laisser mes murs se fissurer un peu.

Même si ça me faisait peur.

Yasuko, d'humeur taquine, se pencha et attrapa une pomme de pin au sol. Avec un sourire malicieux, elle la lança directement sur Yamada, qui ne s'y attendait pas. Le projectile l'atteint en plein épaule, et il éclata de rire, se penchant en avant pour ramasser une arme de fortune. "Oh, tu veux la guerre, hein ?"

Je les observait, un sourire involontaire se dessinant sur mon visage. Mais à mesure qu'ils commençaient à se lancer des projectiles, une jalousie sourde étreint mon cœur. Je me demanda ce qui me prenais. Pourquoi est-ce que ça me dérangeais de les voir s'amuser ensemble de cette façon ?

Je me surpris à analyser chaque éclat de rire, chaque regard complice. C'était insensé. Je ne devais pas me sentir menacé par cela. Après tout, Yamada était son ami, tout comme je l'étais. Pourtant, je ne pouvais ignorer cette nouvelle vulnérabilité qui se frayait un chemin en moi.

Leurs rires résonnaient dans l'air frais, et je réalisais à quel point ces moments pouvaient être simples et joyeux, mais aussi à quel point ils m'affectaient. Mes sentiments, si confus, se mêlaient à cette ambiance légère, et je me rendis compte que j'étais en train de m'impliquer plus que je ne le pensais.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, tentant de déchiffrer ce mélange de jalousie et de plaisir, je sentis soudain un objet frappant mon épaule. Une pomme de pin, lancée avec précision par Yasuko, me tira de ma torpeur.

"Tiens, ça c'est pour t'apprendre à rêvasser !" s'exclama-t-elle en riant, un éclat malicieux dans les yeux.

Je la fixa, un peu surpris par son audace. Une partie de moi voulait répondre avec un reproche, mais un sourire se dessina malgré moi. Ce moment léger et taquin brisa la tension que je ressentais. C'était fascinant de voir à quel point elle pouvait illuminer l'atmosphère.

"Très drôle" répliquais-je, feignant la réticence. Mais en réalité, je savourais cette interaction. Sa capacité à s'amuser, à mettre de côté les préoccupations, était contagieuse. J'étais conscient que ces échanges simples mais chargés de vie me rapprochaient d'elle d'une manière que je n'avais jamais anticipée.

Alors que nous continuions à nous chamailler, Yamada interrompit notre moment. "J'ai quelque chose à vérifier chez moi, je reviens dans une dizaine de minutes" annonce-t-il en se levant.

Un silence inattendu s'installa alors qu'il s'éloignait. La tension dans l'air changea instantanément. Je tournais mon regard vers Yasuko, réalisant que nous étions maintenant seuls. Un mélange d'anticipation et d'appréhension me saisit.

Je ne savais pas quoi dire ni comment agir. La dernière chose que je voulais, c'était qu'elle ressente la gêne de ma présence, mais en même temps, j'avais envie de rester près d'elle. Je me forçais à trouver un sujet, mais les mots me manquaient. La brise légère fit danser les feuilles des arbres, et le doux murmure du parc sembla encourager un moment d'intimité.

"Alors, qu'est-ce que tu veux faire pendant que Yamada est parti ?" je finis par demander, tentant de garder un ton détaché. Mais en vérité, chaque mot que je prononçait était chargé de tension.