Chapitre 20

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Deux jours se sont écoulés depuis le fameux conseil de discipline. Comme personne ne m'a cru, j'ai pris une semaine d'exclusion.

J'aurais dû être exclue plus longtemps mais Livaï a réussit à négocier avec le proviseur.

Je suis actuellement avec Yoan, dans une ruelle à l'abris des regards indiscrets. Nous attendons Nico, l'un de nos plus gros clients.

- Bordel il fout quoi ce tox ? Ça fait vingts minutes qu'on poireaute pour sa gueule. S'exclame le brun au sang chaud en s'impatientant.

- T'inquiètes Yo, il va pas tarder, il doit être en chien à mort. Surtout pour demander un si gros stock de ketamine. Dis-je en plaçant quelques mèches de mes cheveux derrière mon oreille droite.

J'essaie de le rassurer, mais je commence à trouver ça suspect.
Surtout venant de lui, il n'est jamais en retard d'habitude. Surtout quand il demande des rendez-vous.

C'est louche.

- On doit partir. Dis-je, me résignant.

- Hein ?! S'écrie Yo. Tu te fous de ma gueule ? On peut pas se permettre de perdre un de nos plus gros cli-

Je saisis son poignet et je me mets à courir vers sa voiture, qui est garée non loin d'ici.

- Bordel Seiya qu'est-ce qui te prend ?! Crie t'il.

Je lui indique de se taire et de monter dans la voiture. Il me jette un regard noir et fronce durement les sourcils. Il s'assoit donc du côté conducteur et moi côté passager.

Yo démarre le moteur, alors qu'il commence à rouler, nous regardons dans la ruelle lorsque nous passons devant.

Mon sang ne fait qu'un tour lorsque j'aperçois des policiers armés scruter cet endroit, à notre recherche.

- Putain de merde !! S'ecrie Yoan, frappant violemment le volant de la voiture d'un élan de colère.

Je peine à respirer. Mon corps tremble. Si nous serions restés que ce soit une minute plus tard, nous aurions été coffrer à coup sûr avec 50g de ketamine.

Mon cœur bat à tout rompre, et je m'efforce de garder mon calme malgré la panique qui envahit chaque fibre de mon corps. Yoan serre les dents, le visage crispé par la colère et l'adrénaline. Il accélère, les phares illuminant la route assombrie par l'heure tardive, mais je sens qu'il est à deux doigts de craquer.

- J'te l'avais dit qu'on aurait dû rester ! gronde-t-il. On vient de perdre une vente de malade pour rien !

- T'es aveugle ou quoi ? Tu veux finir au trou ? Rétorque-je, ma voix légèrement tremblante. C'était un piège, Yo ! Ils nous attendaient !

Il ne répond pas tout de suite, mais je le vois serrer le volant à s'en blanchir les jointures. Le silence entre nous devient presque aussi lourd que le poids de la drogue qu'on transporte toujours dans le coffre.

- Et maintenant, on fait quoi ? finit-il par demander, le ton plus calme mais encore plein de rage contenue.

Je reste silencieuse, réfléchissant à toute allure. Nous devons trouver une solution rapidement. Cédric doit savoir ce qu'il se passe, mais on ne peut pas rentrer chez lui directement.

S'il y a eu une descente ici, il y a de fortes chances que les flics soient déjà en route vers les autres points de vente.

- D'abord, on se débarrasse du stock. On peut pas garder ça sur nous. Je pense à la planque dans la vieille usine à l'ouest. Personne n'y va jamais, et on pourra y laisser la came le temps que ça se tasse. Dis-je.

𝓂𝓎 𝓅𝓇ℴ𝒻ℯ𝓈𝓈ℴ𝓇 [ ʟɪᴠᴀɪ̈ x ʀᴇᴀᴅᴇʀ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant