Chapitre 14

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Ced et moi montons les marches du vieil immeuble en silence. Ced, Lamar, Yo... ces gars-là sont comme des frères pour moi. On a grandi ensemble dans ces rues, et on a appris à survivre ensemble.

Avec Lamar, c'est encore plus profond, une complicité qui dépasse les mots. Ced et Yo, eux, sont des piliers, des alliés dans ce monde où la loyauté est rare.

Nous avons toujours été un quatuor depuis mon plus jeune âge, nous passions tout notre temps ensemble. Lorsque chez nous c'était la misère, on se rejoignait au parc juste en face de chez nous et nous nous changions les idées.

Lorsque je suis entrée au collège et que Lamar a quitter le lycée, on a rencontré Flo, qui venait juste d'emménager dans l'immeuble voisin.

Il a très vite rejoins la bande.

Aux yeux du monde, les gens comme nous sont dangereux. Ils nous voient comme des gens violent, qui vivent de leur trafic de drogue.

Mais en réalité, ce sont les personnes les plus loyaux et ils n'hésiterai pas à tuer pour les personnes qui leurs sont chers.

Je sais de quoi je parle, puisque je suis comme eux, je me suis forgée comme eux. On a grandit trop vite, et on a pris conscience qu'il faut être sans pitié.

Sauf que, puisque je suis une femme, on me craint beaucoup moins. Alors qu'on vient du même milieu. Et dans tout les cas, personne n'est au courant que je vis dans cet endroit, à part Eren, et maintenant Livaï.

Arrivés au dernier étage, Ced déverrouille la porte de son appart avec sa clé rouillée. On entre, et rien n'a changé. Le salon est toujours aussi en désordre : fringues éparpillées, bouteilles de bière vides, cendriers qui débordent. Ced n'a jamais été un maniaque de la propreté, et ça me fait sourire.

- Mets-toi à l'aise, me dit-il en balançant son sac à dos sur le canapé.

Je m'installe sans cérémonie sur le canapé, observant Ced qui farfouille dans la cuisine pour sortir le matériel : un grand plateau en métal, des ciseaux, et plusieurs sacs de beuh fraîchement séchée. Il pose le tout devant moi, puis il allume la stéréo. Les premières notes de Biga*Ranx remplissent la pièce, et je vois un sourire apparaître sur son visage.

- Ah, ça, c'est de la bonne vibe, lance-t-il en se laissant tomber à côté de moi.

Il commence à fredonner en rythme avec la musique, une clope au coin des lèvres. Il m'en tends une, que je cale entre mes lèvres en chantant également.

Moi, je prends un des sacs et commence à manucurer la beuh avec précision, retirant les feuilles inutiles pour ne garder que le meilleur.

- On va pas traîner, dit-il en attrapant une branche de beuh à son tour. Mais avec Biga*Ranx, ça passe toujours crème.

Je souris en le regardant, amusée. Ced a toujours eu un côté enjoué, et sa bonne humeur est contagieuse.

Il se met à chanter, balançant la tête en rythme, et bientôt, je me surprends à hocher la tête aussi.

- Tu sais, ça me rappelle l'époque où on traînait tous ensemble après nos cours, dis-je en continuant mon boulot. Lamar qui nous filait des trucs à vendre pour quelques billets pendant qu'il passait son bac, et toi qui chantais toujours un truc en arrière-plan.

Nous avons des écarts d'âge, je suis la plus jeune avec Flo.

- Ouais, quand on rackettait les petits, c'était hilarant, dit-il en riant, c'était le bon temps. Mais maintenant, on joue dans la cour des grands. Faut rester concentrés.

Le boulot avance bien, et la bonne humeur de Ced rend la tâche presque agréable. On se taquine, on rigole, et même si c'est du sérieux, on garde cet esprit de famille qui nous a toujours soudés.

𝓂𝓎 𝓅𝓇ℴ𝒻ℯ𝓈𝓈ℴ𝓇 [ ʟɪᴠᴀɪ̈ x ʀᴇᴀᴅᴇʀ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant