Chapitre 12

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Il est huit heures du matin, et c'est le moment de monter dans nos bus respectifs.

Je faisais la débile avec Sasha, Connie et Jean lorsque Mr. Smith vient nous interpeller pour nous demander de faire moins de bouquant et de monter dans nos bus.

Une fois qu'il a le dos tourné, on lui fait tous les quatres un fuck. Ensuite nous nous tapons une barre.

Au loin, j'aperçois Eren en train de parler avec Mikasa. Le visage d'Eren est légèrement rougis. Je plisse les yeux.

Je savais qu'il était amoureux d'elle !

Un sourire malicieux se dessine sur mon visage. J'ai toujours raison.

Je salue mes trois amis et me diriges vers les deux tourtereaux.

- Alors comment ça va les amoureux ? Dis-je d'un ton joyeux en leur direction.

Ils prennent tous les deux un air tout gêné et leur visage deviennent rouge pivoine.

- Hein ! M-Mais qu'est-ce que tu raconte Seiya ! S'exclame Eren, paniqué.

- Rohhh ça va, je vous taquine. Commence ai-je en passant mon bras autour de sa nuque. Bon je vais monter dans mon bus moi histoire d'avoir les places du fond ! Bisous bébé. Dis-je en lançant un regard séducteur à Eren, ce jeu là est mon jeu préféré avec lui.

En plus, puisqu'il est grave bon délire, il rentre toujours dans le jeu et c'est hilarant comment il s'implique.

Il me rend mon regard et mime un bisous avec ses lèvres, il hausse un sourcils.

- Vas-y ma femme que je marie matin, midi et soir. Dit-il en se mordant la lèvre inférieure.

Je me mets à rire et le laisse seul avec Mikasa pour monter dans mon bus, ayant déjà salué mes autres amis avant d'avoir rejoins Sasha, Connie et Jean précédemment.

Je dépose ma valise dans la soute a bagage, qui est déjà ouverte et qui contient déjà plusieurs bagages.

Je monte alors dans la bus et je salue le chauffeur, un chauve, mais les chauves sont toujours très sympathique.

Les places au fond sont déjà prise, alors, c'est avec haine et rancoeur que je me place au milieu du bus.

Année scolaire merdique, classe merdique, professeurs merdique.

Les sourcils froncés, je m'assois côté fenêtre, comme à mon habitude.

Je mets la capuche de mon sweat gris sur ma tête et branche mes écouteurs sur mon téléphone pour mettre "Montpellier" de "Biga*ranx".


Lorsque la musique se lance, je ferme les yeux et ma tête bouge en rythme avec la musique.

Yeah...

J'roule deux trois cocotiers, sous le soleil de Montpellier...

Poto la vie t'prends du mauvais côté...

Mes lèvres bouges comme si je chantais, sauf qu'aucun son ne sort de ma bouche. Alors que je m'ambiance, le bus se remplis de plus en plus.

Les musique comme ça ont le don de me détendre.

J'suis sur la six sur la dix, oh yeah...

Les écouteurs toujours enfoncés dans mes oreilles, je fixe la fenêtre, laissant mon esprit vagabonder au rythme de la musique. Le bus est maintenant presque plein, et je n'ai pas fait attention aux autres qui s'installent, chacun trouvant une place à côté de ses amis ou de ceux avec qui ils ont passé le voyage.

Le bus est sur le point de partir, et c'est à ce moment-là que je sens une présence s'arrêter près de moi. Je lève légèrement les yeux pour voir Livaï, debout dans l'allée. Il scrute les sièges disponibles, ou plutôt l'absence de sièges disponibles.

Mon cœur rate un battement. Il n'y a plus qu'une seule place libre. À côté de moi.

Un instant de flottement, où ni lui ni moi ne bougeons. Il a ce regard impassible, comme s'il analysait la situation, pesant les options qui, malheureusement, n'existent pas vraiment. Finalement, avec une expression fermée, il s'assoit à côté de moi, sans un mot.

Je me raidis immédiatement, incapable de faire semblant d'ignorer sa présence. Il est si proche que je peux sentir l'odeur de son après-rasage, cette même odeur que je reconnaîtrais entre mille, celle qui m'a marquée cette nuit-là.

Le bus démarre, et l'inconfort grandit. Nous sommes si proches l'un de l'autre, mais c'est comme s'il y avait un mur invisible entre nous. Un mur fait de silence. Il évite soigneusement de me regarder, son visage tourné vers l'avant, les mains crispées sur ses genoux. Je peux voir la tension dans sa mâchoire, dans la façon dont il reste rigide, comme s'il essayait de se faire le plus petit possible.

Je fixe obstinément la fenêtre, priant pour que ce trajet se passe le plus rapidement possible. Aucun de nous ne semble vouloir briser ce silence, et pourtant, il pèse de plus en plus lourd à chaque minute qui passe.

Livaï ne bouge pas, ne dit rien. Son regard est fixé droit devant lui, comme s'il se concentrait sur un point imaginaire. Je ne peux m'empêcher de me demander à quoi il pense. Est-ce qu'il regrette ? Est-ce qu'il voudrait être ailleurs, loin de moi ?

De mon côté, mon esprit tourne à toute vitesse. Je me sens à la fois embarrassée et furieuse. Embarrassée parce qu'il est là, juste à côté, et que la proximité me rappelle chaque détail de cette nuit. Furieuse parce qu'il m'ignore complètement, comme si rien ne s'était passé.

Je devrais dire quelque chose, mais quoi ? Chaque option semble plus maladroite que la précédente. "Salut", "Ça va ?", "On fait semblant que ça n'a jamais eu lieu ?" Non, rien de tout ça ne convient.

Alors, je fais ce que je sais faire de mieux : je garde le silence. Mais plus je reste silencieuse, plus la tension monte. Je sens chaque mouvement qu'il fait, même le moindre ajustement dans son siège, et ça me rend encore plus consciente de sa présence.

Le bus continue sa route, et le paysage défile sans que j'y prête vraiment attention. Tout ce que je ressens, c'est cette gêne étouffante entre nous, cette incapacité à agir normalement. Il est clair qu'il veut que ce trajet se termine aussi vite que possible, tout comme moi.

Le trajet me semble interminable. À chaque instant, je me dis qu'il va peut-être se lever, trouver une excuse pour changer de place. Mais il reste là, immobile, les traits fermés, figé dans ce rôle de professeur distant.

Et moi, je reste là aussi, fixant obstinément le paysage, me demandant si je vais un jour pouvoir oublier ce moment, ce sentiment d'être coincée à côté de quelqu'un que j'ai connu de la manière la plus intime, et qui, maintenant, ne veut même plus croiser mon regard.

𝓂𝓎 𝓅𝓇ℴ𝒻ℯ𝓈𝓈ℴ𝓇 [ ʟɪᴠᴀɪ̈ x ʀᴇᴀᴅᴇʀ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant