☘︎ ᑕᕼᗩᑭITᖇᗴ 1

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♫︎ Tu peux lancer le petit clip pour plonger
encore plus profondément dans l'histoire

☘︎ 𝐋𝐢𝐥𝐚 ☘︎
6 ans plus tard

Je marche tranquillement dans la cuisine miteuse de mon appartement miteux. Je me remplis un bol de céréales, puis je prends un verre dans le placard. J'approche le verre du robinet et, à l'instant où j'allume l'eau, je tombe en chute libre dans l'océan. Mon corps ne me répond plus, je ne peux plus bouger, je vais mourir. J'ouvre les yeux et dans l'eau, je me vois, moi. Je me vois en train de marcher en donnant la main à papa et maman. Ça, c'était avant. Avant que papa disparaisse, que maman se mette à préférer ses bouteilles à sa propre fille.

J'ouvre les yeux une nouvelle fois et cette fois, je me retrouve dans ma chambre, sur mon lit. Mon visage est mouillé. Mon corps ne me répond plus, je ne peux pas bouger.

Je m'étouffe, je n'ai plus d'air. Lila, respire. Mon cerveau tente de me faire croire que mes poumons son hors-service, mais je sais que c'est faux. C'est faux, c'est faux. Habituée à ce genre de situation, je tente difficilement de reprendre mon souffle.

Au bout de quelques minutes, ma respiration redevient régulière et j'éclate en sanglots.

Encore ce cauchemar, encore ces attaques de panique, ça m'arrive presque tous les jours. La morning-routine version Lila, en gros.

Depuis que je vis seule, depuis six mois. Il y a un an, ma mère ne voulant plus me loger, j'ai commencé à travailler dans le but de pouvoir m'offrir un environnement correct.

Il y a six mois, j'ai déménagé dans ce petit appartement miteux, au milieu des drogués. Les vibrations de mon téléphone sur le sol me tirent de mes pensées. J'allume l'écran et vois instantanément un message. C'est si rare.

De patron : Mais putain, tu fous quoi ? Ton service a commencé y a une heure ! Dépêche-toi de ramener ton cul !

Oh non, il a raison, il est dix heures. Depuis que je suis arrivée en ville, je passe mes journées au travail, dans ce petit bar de riche, pour payer mon loyer et mes courses.

J'enfile un ensemble de survêtement gris puis je sors de chez moi. Mon job se trouve au bout de la rue, je n'ai pas le permis et pas question de prendre les transports en commun.

Être dans le même véhicule que des inconnus, parler avec eux, rien que d'y penser, j'ai des frissons. Il fait très froid, aujourd'hui, malgré l'été qui arrive à grands pas.

Une fois arrivée devant le café, j'entre et passe directement le rideau « réservé au personnel », sans même jeter un œil au clients.

- Ah, mistinguette ! Je commençais à m'inquiéter. Tu m'as manqué, pas trop rêvé de moi cette nuit ?

Si tu savais enfoiré. Nolan, mon pire collègue. Nolan travaille au café tout comme moi, sauf que lui, il travaille dans le seul but d'être avec moi toute la journée.

D'habitude, les garçons ne s'intéressent pas à moi, mais là, je suis la seule femme de tout le personnel et la clientèle féminine est extrêmement rare.

J'esquive Nolan sans même un regard pour lui. J'allais commencer à travailler quand le moment que je redoutais arrive. Le patron du café s'avance vers moi, les sourcils froncés.

- Même pas foutue d'arriver à l'heure. Viens là, sale merdeuse, crache-t-il en agrippant mon bras.

Jack. Mon patron, mais aussi l'un des nombreux hommes à l'origine de mon enfer quotidien. Je savais déjà ce qu'il s'apprêtait à faire.

𝐌𝐢 𝐓𝐞𝐬𝐨𝐫𝐨 [ Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant