Chapitre 7. Comme par hasard.

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La pluie ne cesse de tomber. En ce moment c'est particulièrement compliqué. Bien que je prends beaucoup de plaisir dans ma fonction de rédactrice en chef à la radio, que financièrement c'est beaucoup plus confortable que ça ne l'a été de toute ma vie, que la relation avec mes enfants est apaisée, il me manque quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Quand on s'est séparé avec Jonas, je n'avais pas autant souffert. C'est plus fort que moi, je pense à lui à chaque seconde. A chaque fois qu'il se passe quelque chose je prends mon téléphone dans l'idée de l'appeler ou lui envoyer un message. Le plus difficile c'est quand le week-end arrive, on avait l'habitude de se voir, je l'attendais à l'heure du repas, ça m'arrive encore, de rajouter une assiette avant de me rendre compte qu'il ne viendra pas. J'essaie de cacher ma peine à mes loulous, je ne veux pas qu'ils s'inquiète. Même si Angélina m'a déjà proposé subtilement de m'inscrire sur des sites de rencontres, je ne m'en sens pas capable pour le moment. Avec Al, nous avions une vraie connexion une vraie complicité. Comment faire pour l'oublier ? Pour moi, rencontrer quelqu'un d'autre en viendrait à le tromper. Peut-être que quelque part au fond de moi, j'ai espoir qu'il me rappelle et que nous reprenions comme si de rien n'était, notre belle idylle. Il me manque tellement.

Bientôt les vacances de Noël et je n'ai aucune envie de devoir me coltiner le repas annuel chez la mère de Jonas. Même si nous sommes séparés, elle y tient. Je suppose que sans ça, elle ne verrait pas ses petits enfants. Je peux comprendre, mais là ce n'est vraiment pas le moment. J'ai envie d'y aller, comme de me pendre. Et puis il y aura Jonas, Nathalie et son joli petit ventre rebondit. Et voir leur bonheur là, ça me donne la nausée. Traitez-moi d'aigrie, je ne vais pas vous contredire. Pitié trouvez-moi une excuse pour ne pas m'infliger ce calvaire sans nom. Peut-être demander à Brady de faire l'expérience de se remettre des trucs dans le nez, des fois qu'il n'aurait pas bien expérimenté la première fois. Ou alors, une jambe cassée ? Non un bras plutôt, la jambe c'est vraiment trop pénible. Ou bien alors... fichtre, je n'ai aucune inspiration, aucune excuse ne me vient pour annuler ce fichu repas.

— Madame Beaulieu, Madame Landrieux, principale du lycée Aristide Briand. Je vous appelle parce que votre fille, Angélina-Jolie Martinez, a triché à l'examen du BAC blanc. Elle sera donc suspendu pendant une semaine. Pendant laquelle elle aura des travaux d'intérêts généraux, qu'elle ne s'imagine pas qu'elle aura une semaine de vacances supplémentaire.

— Maman ce n'est pas vrai je n'ai rien fait, c'est Loris qui a triché, il m'a balancé le téléphone dans les mains, hurle Angie à travers le combiné.

— Madame Landrieux, je suis très surprise de ce que vous me dites, je ne vois absolument pas ma fille tricher, ce n'est pas comme ça que je l'ai élevé.

— Permettez-moi d'en douter, quand je vois les tenues qu'elle porte pour étudier, c'est un établissement scolaire ici, pas un bordel.

Je rêve où elle vient de traiter ma fille de prostitu...

— Madame Landrieux, excusez-moi, que signifie votre sous entendu ?

— Vous pouvez venir la récupérer ? Je vous attends, nous en discuterons de vive voix. N'essayez pas de vous dérober cette fois-ci, conclue-t-elle en me raccrochant au nez.

C'était ma journée de congé, de repos, de déprime devant la télé, en jogging sous mon plaid, à boire du café et à me gaver de chocolats. Mais c'est parti, je vais la chercher. Je me fais une petite beauté rapide, enfile une tenue un peu plus adéquate pour l'occasion et file jusqu'au lycée. Pendant tout le trajet je pestais à me refaire le scénario de tout ce que j'aurais aimé lui répondre, après qu'elle ait délibérément insulté ma fille. Évidemment, choses que je n'ai pas eut le cran de dire en face lorsque je me suis installée dans la chaise en face de son bureau.

L'amour remue ménageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant