Chapitre 14. La fête bat son plein.

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Je suis super heureuse tout s'est bien passé. La famille de Alcide est très sympathique, je m'entends très bien avec sa mère. A première vue elle peut paraître un peu austère, mais en réalité elle est douce et bienveillante. Son père quant à lui, est plus discret, moins bavard, mais il s'est beaucoup amusé avec les enfants, comme le fait mon père. D'ailleurs tous les deux, s'entendent parfaitement bien. On pouvait entendre leur rire gras à l'autre bout de la maison, tellement ils s'entendent bien. Charlie a tourné de bras en bras, elle était la star de la journée, toujours souriante. Vous le croyez, les cousines se sont battues pour savoir qui changerait la couche. Pour le repas de ce soir, qui n'était pas prévu à la base, Alcide et papounet sont allés chercher de quoi faire un barbecue. Par chance il faisait vraiment ensoleillé aujourd'hui.

— Armandine, tu as besoin d'aide ? Entends-je subtilement venant de l'entrée de la cuisine.

— Pardon ?

— As-tu besoin d'aide, dis-moi ce que tu veux que je fasse, réitère la voix suave.

— Heu, quoi, hein, comment ? Ah excuse-moi, heu, je suis en train de rêvasser, en faisant la vaisselle.

— Souhaite-tu que je l'essuie ?

— Heu, non merci, ça va aller, c'est gentil, tu peux regarder s'il y a encore de la vaisselle dehors s'il te plaît ?

J'ai déjà vérifié s'il y avait encore de la vaisselle dehors. Tout est là, c'est juste que je ne peux pas me retrouver toute seule avec Richard, c'est vraiment pas une bonne idée. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ! J'aime Alcide de tout mon cœur, je me sens heureuse et épanouie avec lui, mais chaque fois que je repense à Richard depuis la dernière fois, je me sens fébrile, j'ai le cœur qui s'emballe, les mains moites, comme si j'étais prise en faute. Je ne sais pas pourquoi il m'a toujours fait cet effet et en aucun cas je voudrais manquer de respect à Alcide. Comment je réagirais moi s'il était dans cette état pour une nana ?

— Il n'y a plus rien, j'ai enlevé les nappes du coup, je les ai posé sur la table du salon. Armandine, tout va bien ?

— Richard, ce n'est pas une bonne idée que tu sois là, je ne sais pas pourquoi tu es là d'ailleurs tu cherches quoi ? Je sais pas, va... ailleurs.

— Je te propose seulement mon aide, mais je comprends. Tu m'en veux encore ? C'était il y a longtemps, je ne suis plus le même homme tu sais.

— Mais ça n'a rien à voir avec il y a vingt ans, c'est juste que...

— Chérie, on va rentrer dans le salon, il commence à faire frais dehors, avec les parents on va prendre un petit digestif et puis ils vont rejoindre la chambre d'hôte qu'on leur a réservé. T'as vu les meilleurs copains du monde mon père et le tien. Incroyable, je n'aurais jamais cru qu'ils allaient s'entendre aussi bien. J'ai l'impression d'arriver en plein milieu d'une discussion importante, je vous laisse, désolé.

— Non attend Al, Richard allait partir.

Richard est effectivement parti. On pouvait lire sur son visage, une forme de tristesse et de déception. Je ne sais pas ce qu'il attendait de cette discussion, mais je n'avais absolument pas envie de la mener au bout. C'est malin, je me sens vraiment mal à l'aise, j'ai la sensation que Al m'a prise en faute. Il faut vraiment que je lui en parle, comme ça les choses seront claires et il trouvera peut-être les mots pour me rassurer. En tout cas il faut que Richard disparaisse de ma vie, parce que ça met un bordel monstre dans mon esprit et que j'ai franchement autre chose à faire.

Je suis restée dans la cuisine encore de longues minutes pour faire le tri dans mes pensées. Je ressentais tout un tas d'émotions qui se bousculaient à l'intérieur de moi. Lorsque j'étais avec Jonas, pas une seule fois j'ai ressenti quelque chose de similaire. Je suis quelqu'un de fidèle et de loyale, alors je refuse de me laisser perturber de la sorte par une vieille histoire qui n'a en plus pas durer très longtemps.

J'avais le regard plongé par la fenêtre à regarder le jardin assombri par la nuit, quand Al est arrivé derrière moi pour me serrer tendrement.

— Mon amour, ça ne va pas ? Je te sens distante. Tu t'isoles dans la cuisine qui est plus que propre...

— Al, je dois te parler d'un truc. Je ne sais pas comment aborder le sujet, mais je ne peux pas le garder pour moi parce que ça me torture tu comprends.

— Richard ?

— Chéri, mon cœur, mon amour, il ne s'est rien passé avec lui. Enfin, il s'est passé quelque chose mais c'était il y a vingt ans. Et je n'ai jamais trop su la raison de notre séparation, je crois qu'il était parti en stage d'été à l'étranger. Enfin ce n'est pas le propos. Tu sais que je t'aime de tout mon cœur, mais je ne sais pas, de le revoir ça me fait... ça me fait quelque chose. Je ne suis pas amoureuse, je n'ai pas envie de lui intimement, mais... je ne sais pas, sa présence me fait perdre mes moyens.

— J'ai bien vu ! Répond-il en se moquant.

— Je ne plaisante pas Al, je te promets, c'est vraiment inconfortable. L'autre jour déjà quand il est rentré dans la maison pour réparer la fuite, j'avais la sensation de te tromper. Et alors là, je l'ai esquivé toute la journée, je l'ai même fait chercher la vaisselle sale que j'avais déjà ramené juste pour ne pas être avec lui.

— Je pense que vous n'avez jamais eut l'occasion de discuter ensemble sur votre séparation et que c'est peut-être l'occasion. Pour tourner définitivement la page. Peut-être qu'inconsciemment, vu qu'il n'y a pas eut de rupture à proprement parlé, ton subconscient à besoin d'éclaircir la situation ?

— Je savais qu'en te parlant je trouverais du réconfort. Je suis sincèrement désolée de t'infliger ça, je ne veux pas te faire de mal tu sais. Je t'aime tellement.

C'est vrai, heureusement que Al est là, parce que je pense que j'aurais tourné cette histoire en long en large et en travers dans mon esprit tordu s'il n'était pas là.

Le lendemain matin, j'ai cette discussion avec ma mère, où je lui demande pourquoi elle a invité Richard. Sa réponse ? C'était avant notre réconciliation, elle avait totalement oublié et l'avait fait dans le but de me faire un peu chier. Oui, vous avez bien compris, elle voulait seulement me faire chier. Alors non seulement j'avais raison et je savais que mère faisait des choses pour me provoquer, mais en plus, elle savait exactement taper là où ça fait mal bon sang. Même si elle s'est excusé mille fois, j'ai quand même du mal à faire comme si de rien n'était. J'ai mis longtemps à rencontrer quelqu'un en qui j'ai confiance, avec qui je me sente en sécurité, avec qui je m'amuse, avec qui je me sens aimée. Pourquoi a-t-elle besoin de gâcher ça ? J'ai beaucoup chercher une réponse valable, je n'en trouve pas. Ma mère est juste insupportable. Enfin, l'était, parce que visiblement notre discussion au centre commercial lui a permis de prendre conscience de beaucoup de choses de son comportement à mon égard.

Je ne sais pas si Al a peur de me perdre, ou si c'est moi qui me fait des films, mais je le trouve beaucoup plus attentionné, je peux capter, plusieurs fois dans la journée, même lorsqu'il est à l'autre bout de la pièce, des regards amoureux qu'il me lance. Bien que j'en sois très heureuse et touchée, cela me fait peur. Je culpabilise de ce malaise que je peux ressentir par rapport à Richard. Al a fait preuve de compréhension, mais j'espère de tout cœur que ce n'est pas pour dissimuler de l'inquiétude au sujet de notre histoire.

Quoi qu'il en soit, il faut que je vois Richard pour régler cette histoire une bonne fois pour toute.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 09 ⏰

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