Jeté à la mer

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J'ai pris le large au cours du printemps,

Sous les rayons du soleil levant.

J'ai senti pour la première fois,

L'eau salée s'écouler le long de moi,

Le chant des vagues emplir mes oreilles,

Et mon nez qui par l'écume s'émerveille.


Voilà que je voyage depuis cent humbles années.

Personne n'aurait pu me dire ce qu'il en serait.

Ici des thons mangent mes frères de composition,

Voir cette atroce tableau me donne des frissons.

Par-là des tortues cohabitent avec mes sœurs,

Apparentées à des méduses à s'y méprendre,

C'est par une étreinte mortelle dénuée de douceur

Que leur existence prend fin sans plus attendre.


Le niveau de l'eau ne cesse de monter,

M'envahissant d'un terrible regret.

Celui d'avoir prit le large autrefois,

Et de n'amener que le désarroi.

Epargnez moi cela je vous en conjure,

Ils m'ont jeté à vous autres en pâture.


C'est après cinq cents années que j'embrasse ma fin,

Je suis maintenant submergé par l'eau de mer.

Ce qui m'arrive est une existence ordinaire,

En effet, terminer sa vie seule avec soin

Est la plus belle récompense qui me fut donnée.

J'ai fait le deuil de ma vie passée. Je m'en vais.

Recueil de poèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant