Chapitre 3

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« Épreuve des liens »

[Sophia d'Almeida Ndiaye]

Après une longue journée à l'école, les mathématiques et les dissertations tournant encore dans ma tête, je franchis enfin la porte de chez moi, avec un seul désir : savourer cette glace à la vanille que j'avais achetée en chemin. La fraîcheur de la crème froide adoucissait l'agitation de la journée, et pour un instant, tout semblait en ordre. Mais en entrant dans le salon, une scène inattendue me stoppa net.

Assis sur le canapé, face à Maria, Dr Bâ, le médecin qui s'occupait de mon père depuis des années, discutait d'une voix basse et grave. Son visage, d'habitude serein, était aujourd'hui marqué par une certaine gravité. Maria, en face de lui, l'écoutait attentivement, le dos droit et les mains croisées nerveusement sur ses genoux.

Je sentis une angoisse monter en moi, et malgré mon envie de me faire discrète, je ne pus m'empêcher de m'approcher pour écouter.

— Lors de la dernière visite de M. Ndiaye, nous avions constaté une nette amélioration, dit le Dr Bâ. Mais sa santé a malheureusement décliné depuis. Je pense qu'il serait prudent de faire de nouveaux tests plus approfondis, car certains signes inquiétants sont apparus.

À l'entente de ces mots, je me raidis. Ma glace était déjà oubliée. Je m'approchai davantage, jusqu'à ce que Maria et lui remarquent ma présence. Elle me lança un regard doux, mais je vis qu'elle partageait mon inquiétude.

Prenant une profonde inspiration, je demandai d'une voix que je voulais calme :

— Docteur, qu'arrive-t-il à mon père ?

Le Dr Bâ se tourna vers moi, ses yeux montrant à la fois bienveillance et souci. Il prit le temps de réfléchir avant de répondre.

— Nous avons détecté des infections, ce n'est pas encore alarmant, Sophia, mais il est important que nous surveillions cela de près. Je suggère de faire une série de tests pour mieux comprendre la situation et déterminer les prochaines étapes.

Ma gorge se serra, et une vague de peur envahit mon esprit. Mais je m'efforçai de garder mon calme.

— Qu'est-ce qu'on peut faire ? On pourrait l'emmener à l'étranger pour des soins plus poussés, demandai-je, la voix légèrement tremblante.

Maria posa doucement sa main sur mon épaule, comme pour m'apporter du réconfort.

— Ne t'inquiète pas, Sophia, ton père est entre de bonnes mains, répondit-elle d'une voix apaisante. Nous allons faire tout ce qui est nécessaire.

Dr Bâ reprit, un ton rassurant dans sa voix :

— Vous avez raison, Sophia. Si besoin, nous pourrions envisager de le transférer à l'étranger.
Ce genre de démarche demande un peu de préparation, mais c'est tout à fait faisable.

— Docteur, quelles démarches devrions-nous entreprendre pour ça ? demandai-je avec détermination. Je veux que mon père ait accès aux meilleurs traitements possibles.

Il esquissa un sourire bienveillant, visiblement touché par mon implication.

— Sophia, c'est admirable que tu t'inquiètes autant pour ton père. Nous allons commencer par les tests ici, mais si nous avons des indications qui justifient un transfert, je vous guiderai dans toutes les étapes. Je pourrai également vous fournir des contacts dans des établissements spécialisés.

— Merci, docteur. Je vous en serai reconnaissante.

Je voulais m'assurer que mon père aurait toutes les chances de guérir, alors je pris mentalement note de tout ce qu'il faudrait faire. Lorsque Dr Bâ se leva pour partir, je me proposai de le raccompagner. Sur le chemin de la porte, je posai quelques dernières questions, essayant d'obtenir plus de détails.

CHARME FATALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant