CHARME FATAL

Chapitre 10

« Au bord de l'abîme »

[Sophia d'Almeida Ndiaye]

À l'école, la candidature de Demba Sy est au diapason. C'est le sujet qui alimente toutes les discussions.

— Tout le monde pensait que le président allait choisir Demba comme son successeur. Il m'a vraiment déçu.
Dit un élève

— Le président sait bien ce qu'il fait, le premier ministre ne m'inspire pas confiance. C'est un traitre, il l'a trahi à la première occasion !
Réplique un autre

Accablée par tous ces commentaires, je sortis pour rentrer chez moi.

Sur le chemin Demba m'appela pour me demander de le rejoindre. Sans hésiter je pris un taxi avant de partir.

Il m'attendait à l'hôtel, vêtu d'un jogging noir et d'une casquette de la même couleur. C'est la première fois que je le vois habillé de cette manière. Et il est juste canon.

— Mon amour, j'avais une folle envie de te voir.
Me dit-il

Il posa sa main sur ma joue, son regard plein de tendresse.

— Tu es trop beau aujourd'hui, j'ai envie de te croquer.

— Ah bon ? Seulement aujourd'hui ?

— Tu l'as toujours été mais aujourd'hui tu l'es encore plus.
Dis-je en plongeant mes yeux dans les siens.

Dans notre suite habituelle, la douce lumière tamisée donnait à la pièce une chaleur intime et réconfortante. Les rideaux tirés filtraient les lueurs de la ville en contrebas, créant une bulle d'éternité où seuls Demba et moi existions. Je le regardais, cet homme qui faisait désormais battre mon cœur plus fort à chaque instant passé à ses côtés. Son regard était posé sur moi, comme s'il cherchait à lire dans mes pensées.

Il prit une profonde inspiration, ses doigts glissant doucement sur ma joue, effleurant ma peau douce comme s'il avait peur que je disparaisse.

— Sophia ... je crois que je n'ai jamais su ce qu'était l'amour avant toi, murmura t-Il, la gorge serrée.
J'ai connu des choses, traversé des épreuves, mais rien... rien n'a jamais été aussi vrai que ce que je ressens pour toi.

Je détournais le regard, un sourire timide au bord des lèvres. Ses mots me touchaient profondément.

—Tu sais, avant toi, j'étais perdu dans un monde de responsabilités, de compromis... Et puis tu es entrée dans ma vie, comme une bouffée d'air frais. Tu m'as appris à ressentir, à aimer sans condition. Avec toi, tout est différent. J'oublie tout... même qui je suis. Il n'y a que toi, mon amour.

Je plongeais mon regard dans le sien, et une larme coula doucement sur ma joue. D'un geste tendre, il l'essuya, tandis que je posais ma main sur la sienne.

— Demba, je n'aurais jamais cru mériter un amour aussi fort, aussi intense.
Je sais que notre histoire n'est pas parfaite, mais... je m'en fiche. Tant que tu es avec moi, rien d'autre n'a d'importance.

Il m'attira doucement contre lui, entourant mon visage de ses mains, son front contre le mien.

- Je te promets, Sophia, que je serai là, toujours. Peu importe ce que l'avenir nous réserve, peu importe les obstacles... je t'aimerai jusqu'au dernier souffle.

Nos regards s'accrochaient, et je sentais l'amour qu'il avait pour moi l'envahir tout entier. Sans un mot de plus, il m'embrassa doucement, nos larmes se mêlant dans ce baiser empreint de promesses silencieuses et d'un amour qui semblait inépuisable. Dans cette suite, le monde s'était arrêté, et rien d'autre ne comptait que nous deux.