-VII-

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Deux jours sont passés depuis mon refus de confiance à l'égard du dégradé, depuis on ne se parle presque plus.
Bien que ça me fasse vraiment mal, je l'ai cherché, alors je ne peux pas vraiment m'en plaindre.

- Arrêtons nous ici pour la nuit, après on traversera la montagne et on sera rendu chez moi.

Je reste à l'écart les laissant entrer en premier, pour demeurer à l'extérieur avec les trois singes qui essayent de me faire rire, depuis le lac.

- Moon, il ne reste qu'une chambre, prend la.

Le plus vieux me tend la clé de manière désintéressée.

- M... Mais toi?...

- Je dormirai à l'extérieur, j'ai l'habitude.

...
Je m'en veux, si je n'étais pas venu...

- Garde la...

Encore une fois le liquide chaud de mes yeux vient s'étendre sur mes joues, j'essaye de cacher du mieux que je peux, mais c'était sans compter le regard de lynx du pourpre.

- Pourquoi pleure-tu?

- Je... Ne sais pas...

L'intensité redouble d'efforts quand il vient me prendre dans ses bras.

- Tu dois être épuisé, petit Moony, va dormir.

- Je... N... Non...

Je sens un bras venir chercher mes cuisses, me soulevant habilement du sol.

- Ne discute pas, les garçons, suivez-nous, il faut mettre maman au lit.

Je le maudis intérieurement, il veut vraiment me tuer.

Je me laisse faire sans émettre la moindre résistance jusqu'à la chambre et jusqu'au lit, c'est un lit double, on y rentrerait facilement deux.

- Reposes-toi Moon.

Je le retiens par la manche.

- Reste avec moi...

Je vais mourir de honte, c'est décidé...

- Que je reste avec toi? Tu délires, ça doit être ça, la fatigue te fait dire des absurdités.

- N... Non! Je veux que tu restes avec moi... S'il te plaît!...

Je le relâche, s'il ne veut pas, je ne le retiendrai plus...

- Pourquoi? Ne te faisais-je pas peur?

... Bien sûr que tu fais peur, mais j'ai encore plus peur de te savoir seul dans une tente à l'extérieur! Je m'en voudrais toute ma vie s'il t'arrivait quoi que ce soit.

- ... Pour ce soir, je peux réprimer ma peur...

À ma plus grande joie, j'ai dû lui faire de la place dans le lit.

Du mouvement souple, il fait monter les singes dans le lit.
Ils se calent contre moi, et moi j'admire légèrement le noir à rouge.

- Merci.

Je me réveille au milieu de la nuit, comme il m'arrive souvent de faire. Je suis sur le torse dénudé du dégradé, ma joue à droite de son sternum, mes mains entre lui et moi.
Je descends et monte au fur et à mesure que le plus âgé respire.

Dans un sens c'est très agréable, j'entends le battement bruyant de son cœur et ressent sur le haut de mon crâne sa chaude respiration.

Sans rien bouger, je referme les yeux écoutant cette nouvelle mélodie réconfortante.

J'ouvre les yeux une seconde fois, désormais je suis dos au plus grand, se dernier avait fermement fermer ses bras chauds et puissants autour de mon corps, comme s'il avait peur que je m'enfuis. Chose que je n'aurais jamais le courage de faire.

Feuillajou est conscient, dans le coin de la pièce faisant je ne sais quoi, tout les autres dorment encore à point fermé.

- Moon?... Hum...

- Oui?

Je dois avoir les joues entièrement rouges.
Je le sens se frotter le front contre mon cou, je frissonne quand il soupire sur ma nuque.

- Bon matin.

- B... Bon matin.

Une de ses mains glisse sur l'une de mes hanches, se faufilant sous mes vêtements.

- Taiyo... Arrête...

- Hum?

Heureusement pour moi, il desserre sa prise et j'arrive à me glisser hors du lit, suivi de près par le singe vert, je vais me changer dans la salle de bain.

Le primate me passe une lingette d'eau froide essorée sur mon visage en ébullition par les derniers événements.

- Merci Feuillajou, tu es un amour.

Avec la même lingette que je trempe de nouveau je lui nettoie le visage, il a l'air d'apprécier, il est trop mignon.

- Dedenne!

Le bizarre d'écureuil se positionne juste à côté, j'en déduis donc qu'il voulait la même chose, ce que je lui donne sans même y redire quoi que ce soit.

Je reviens dans la chambre au moment même où mon téléphone commence une mélodie douce, pourtant bien reconnaissable.

- Chut, sortons, ne les réveillons pas.

Je fais passer le vert et le brun dans l'ouverture de la porte, pour rejoindre la salle commune dans un silence matinal.

- Raito, un problème?

L'inquiétude me gagna quand de l'autre côté de la communication, j'entends des sanglots et des gémissements de tristesse étouffés.

- Raito? Est-ce que tout va bien?

- Feuillajou?
- Dede?

Ça arrive de temps en temps qu'à certains moments, l'un ou l'autre appelle son meilleur ami pour simplement l'entendre, quand quelque chose de mauvais s'est passé ou que nous avons le cœur lourd.
Alors quand je compris qu'il ne dira rien, je ne posa aucune question.

- Dedenne, ne t'éloignes pas, tu es minuscule, quelqu'un pourrait t'écraser.

Le mammifère qui nous accompagnait le rejoint pour un minimum de sécurité supplémentaire.

- Cette nuit j'ai dormi dans le même lit que ton frère, j'espère que tu ne nous en veux pas, il ne restait qu'une seule chambre.

Dans un coin de la pièce, je regarde les gens partir dès les premières lueurs de couleurs dans les cieux.

- Personnellement, je préfère quand c'est moi qui pleure et que c'est toi qui parle, ma vie n'est pas assez palpitante pour que je te la raconte...

- Il m'a dit que ça ne marchera pas entre nous... Snif... Car je suis un garçon... Il... Il n'avait pas compris que je n'étais pas une fille... Snif...

Quel con, même si Raito est un garçon, il reste tout de même un milliard de fois plus gentil, mignon et loyal que beaucoup de femelles.

- Si... Snif... Si personne n'arrive à m'aimer... Snif... C'est que ce doit être moi le problème...

- Carapuce, Puce Caracara!

- Il a raison, ne dit pas ça, tu es parfait, c'est juste que tu n'as pas encore trouver la bonne personne, qui qu'elle soit.

Il va falloir que j'y aille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant